Dès la publication du calendrier de la saison de Ligue 2 cet été, la date du 28 octobre 2023 a été cochée par de nombreux supporters et observateurs du championnat. La raison ? Une certaine affiche Bordeaux – Rodez (15h, samedi), qui ne sera forcément pas un match comme les autres… Si les fans Girondins ont gardé une certaine rancœur envers le scénario tronqué de la fin de saison dernière, l’urgence est aujourd’hui tout autre pour le FCGB, qui doit surtout se concentrer sur lui-même pour retrouver le chemin de la victoire et s’éloigner de la zone de relégation.
En l’espace de quelques mois, les rôles se sont inversés. Bordeaux (15e) ne lutte plus dans le haut de tableau, de même que Rodez (6e) ne vit plus dans la peur de tomber dans la zone rouge. Si le RAF n’entend pas raviver les fantômes du passé, impossible pour autant de passer à-côté du précédent entre les deux formations. L’intrusion du supporter de Bordeaux et sa poussée inacceptable sur le buteur Lucas Buadès lors de la 38e journée de 2022-2023 ont plongé la fin de saison du FCGB, et de plusieurs clubs de L2, dans le chaos, jusqu’au dénouement final que l’on connaît, décidé par les instances juridiques de la Ligue.
Bordeaux doit avant tout penser à lui-même
Bordeaux a donc vu son rêve de Ligue 1 s’envoler, Rodez son maintien acté dans la douleur. Le premier a plongé dans le doute, le second s’est renforcé dans l’adversité. Preuve que de l’eau a coulé sous les ponts depuis les incidents, David Guion ne vivra par exemple pas ces retrouvailles. Le coach a laissé place à Albert Riera sur le banc, signe de la crise sportive qui couve actuellement en Gironde. Le coach espagnol a débuté sa campagne par une défaite à Angers (2-0), et n’aura cure des querelles du passé pour préparer cette rencontre. Mais les cadres, eux, ont encore en mémoire cette triste soirée du 2 juin dernier. « Le Bordeaux-Rodez, a un goût d’inachevé, en fait. C’était de la frustration… En tant que joueurs, ce qu’on voulait, c’était aller au bout du match. Après, qu’on monte, qu’on ne monte pas, ça c’est autre chose. Mais après la frustration du match, non, c’est passé. Je pense que si on est encore là-dedans, on va avoir du mal à avancer. On est toujours en Ligue 2, et pour l’instant les résultats ne sont pas ce qu’on souhaite. C’est juste le match de Rodez qu’on attend avec impatience », confiait le capitaine Yoann Barbet dans un documentaire signé Amazon Prime.
Avec Buadès sur le terrain ?
Pour Rodez, la page est tournée et le club espère un retour au calme, même si le principal groupe des supporters a déjà indiqué son intention de ne pas faire le déplacement pour ne pas risquer d’envenimer la situation. Principal cible des supporters bordelais et protagoniste principal, malgré lui, de cette affaire, Lucas Buadès sera-t-il présent sur la pelouse ? Le piston se sent prêt à retrouver le Matmut Atlantique malgré toutes les insultes et même les menaces de mort reçues après l’épisode de la saison dernière : « C’est un match comme les autres, comptablement il vaut trois points. Après, ce sera dans une ambiance particulière mais je n’appréhende pas ce match plus qu’un autre », indiquait-il dans Centre Presse Aveyron.
Si la décision reste à prendre cette semaine en interne, le manager général Greg Ursule ne ferme pas la porte à sa participation, étant un élément important du dispositif de Didier Santini depuis le début de saison. “On n’y est pas opposé. Il fait un très bon début de saison (3 buts et 2 passes décisives), a encore été décisif contre Bastia. Sportivement, il est apte à jouer. S’il ne l’est pas, il nous le fera savoir mais aujourd’hui, il n’y a aucune raison de le priver de cette rencontre. Lucas avait fait déjà les démarches nécessaires pour se prémunir psychologiquement des aléas d’une carrière car il a vécu une saison dernière très difficile avec des blessures récurrentes, une décision d’opérer qui avait traîné », explique Ursule dans Sud Ouest.
Un Bordeaux-Rodez qui n’aura donc plus grand-chose à voir avec celui de la saison dernière. Mais qui sera forcément scruté d’un peu plus près qu’une affiche classique de la 12e journée de Ligue 2. En espérant que cette fois, aucun débordement ne viendra perturber le bon déroulé de la rencontre pour laisser parler le terrain, et uniquement le terrain.
Photo Sylvain Thomas/FEP/Icon Sport