Le coup de bluff de la Ligue de Football Professionnel et de Vincent Labrune, qui espéraient que les offres pour les droits télévisés de la Ligue 1 soient nombreuses et très élevées, s’est retourné contre eux. Au final, le milliard tant espéré ne sera pas atteint et les acteurs, frileux, n’ont pas donné satisfaction à la LFP au terme de la première phase de l’appel d’offres. Désormais, les différents diffuseurs encore intéressés (ou ceux qui peuvent s’engouffrer dans la brèche, voyant que le prix ne sera pas aussi rédhibitoire que prévu) vont s’entretenir un par un avec le président de la Ligue pour entamer des négociations privées de gré à gré. Pour beaucoup, la Ligue n’a plus les cartes en main et va désormais devoir se contenter de la moins mauvaise offre, à défaut de la meilleure. Plusieurs experts ont donné leur opinion au journal L’Équipe sur la situation.
À lire aussi >> Ligue 1 – Les premiers noms des candidats aux Droits TV révélés
Nicolas Rotkoff, ancien responsable des acquisitions de droits sportifs (TPS, Altice) : « En termes d’organisation, cet appel d’offres est un camouflet. Toute cette procédure, toutes ces personnes mobilisées pour, au final, aller négocier en tête-à-tête… Surtout, comme il fallait s’aligner sur le prix de réserve pour commencer à miser, personne n’a participé et aujourd’hui, personne ne sait combien les chaînes étaient prêtes à mettre sur les lots. La Ligue commence le gré à gré à l’aveugle. Les diffuseurs sont en position de force. »
Xavier Couture, producteur et ancien président du directoire de Canal + : « Les acteurs vont s’observer. Il y a une forte probabilité que ce ne soit pas le vendeur qui fasse le prix, mais l’acheteur ou les acheteurs. Ce n’est pas une bonne nouvelle pour la Ligue. La négociation de gré à gré, certes, n’est pas inintéressante, mais tout le monde va regarder comment Canal réagit. Et si Canal n’y va pas, les prix risquent d’être assez bas. »
Source : lequipe.fr
Photo Anthony Dibon/Icon Sport
