L’AC Ajaccio est l’une des équipes en forme de ce début d’année 2016. En fer de lance de l’attaque corse, le néo-trentenaire Julien Toudic est actuellement en pleine bourre. Il nous livre ses impressions sur cette bonne période et sa saison à l’AC Ajaccio.
MaLigue2 : Ajaccio est redoutable en terme de cohérence collective et physique en cette année 2016, qu’est ce qui a changé depuis le début de saison ?
Julien Toudic : Au début de saison, on a fait des matchs cohérents mais on avait des difficultés pour marquer. Un doute s’est installé mais on a su rectifier le tir par rapport à l’état d’esprit. A domicile, on aime bien presser l’adversaire assez haut, faire un gros pressing, on les met forcément en difficulté. Comme on est une équipe jeune, on joue aussi avec beaucoup de coeur et on devient plus difficile à manœuvrer.
Y a-t-il eu un déclic dans votre saison lors d’un match en particulier, qui vous a fait basculer du bon côté ?
A domicile, on a eu plusieurs matchs importants qu’il fallait absolument gagner, et on a su le faire. Contre Auxerre, Bourg-Péronnas, on a répondu présent et ça nous a donné confiance. A l’extérieur, on est moins performant car on essaye d’abord de conserver le score en procédant ensuite par contres, contrairement à la maison où on impose notre jeu.
Pourquoi ne pas se lâcher autant à l’extérieur ?
A Auxerre c’était déjà mieux que contre Laval et Tours. Mais c’est vrai qu’on est parti sur le principe de faire le plein à domicile, en allant ensuite chercher le nul à l’extérieur. J’ai senti un vrai mieux à Auxerre, où on arrivait à conserver le ballon, à prendre notre temps et ne pas nous précipiter contre une équipe qui joue très bien au ballon.
Vous enchaînez deux matchs à domicile contre Nancy et le Paris FC, comment préparez-vous ces deux réceptions d’équipes de niveau différent ?
Que ce soit Nancy ou le PFC, on jouera de la même façon, en mettant beaucoup de rythme et jouant collectivement, en se projetant vite vers l’avant. On a perdu 3-0 à Nancy mais on les avait mis en difficulté pendant 20 minutes, avant de craquer sur un coup de pied arrêté. Il faut que l’on reste sur notre dynamique à domicile et je pense qu’on va assister à un match ouvert avec des buts.
« C’était dur de ne pas ressentir d’intérêt de la part des clubs »
Vous avez un point commun avec Junior Dalé, puisque vous avez marqué 46 buts tous les deux durant votre carrière en Ligue 2. Ce triplé contre Clermont est le symbole du retour de la confiance ?
L’année dernière je suis retourné en National, ce qui n’est jamais facile quand on a fait toute sa carrière en Ligue 1 et Ligue 2. Je ne sais pas trop pourquoi j’ai été mis à l’écart, mais le fait qu’Ajaccio m’apporte l’opportunité de revenir en Ligue 2 m’a touché. J’ai travaillé au quotidien au sein d’un super groupe, avec une bonne mentalité même dans les moments plus difficiles. Aujourd’hui sur le terrain je me sens de mieux en mieux, j’ai été récompensé par ces trois buts, il n’y a rien de tel pour un attaquant !
Vous le vivez comme une revanche par rapport aux autres clubs de Ligue 2 qui ne vous ont pas fait confiance ?
A Lens, ça s’est relativement bien passé, malgré ma blessure. A Laval, Christian Bekamenga marquait beaucoup de buts, c’était logique que je sois le remplaçant « joker de luxe ». Après, c’est surtout de se retrouver sans club, et de ne pas ressentir d’intérêt de leur part. C’est dur à accepter dans un premier temps, ensuite on essaye d’oublier et on se retrousse les manches. J’ai toujours eu confiance dans mes qualités footballistiques et humaines, forcément je vis ce qui m’arrive en ce moment comme une récompense.
Vous approchiez la trentaine cet été, ça a joué durant ce mercato ?
Sur un plan personnel, je pense que c’est plutôt ma double blessure au ménisque. J’ai du faire beaucoup d’efforts pour revenir, et certains ont du s’arrêter sur cette blessure en pensant que je ne serai pas totalement remis. Alors que j’ai joué 26 matchs à Laval, puis une trentaine l’an dernier au CA Bastia. J’ai beaucoup de respect pour Ajaccio de m’avoir relancé, j’ai gagné du temps de jeu en prouvant au coach mes qualités. Et je suis content de leur rendre la pareille, en montrant au passage aux autres clubs que je n’étais pas mort!
Vous êtes en fin de contrat cet été, comment envisagez-vous la suite ?
Ca n’est jamais facile quand on est en fin de contrat, mais j’essaye de ne pas trop y penser tant que le maintien n’est pas acquis. J’espère marquer encore d’ici la fin de saison, et je me sens très bien à Ajaccio, je pense qu’il y a encore pas mal de bonnes choses à faire ici !
Crédit photo de Une : AC Ajaccio