A quelques jours de la reprise du championnat, Bordeaux ne savait toujours pas s’il allait effectivement pouvoir participer au championnat de Ligue 2. Un ouf de soulagement plus tard, les jeunes Girondins ont entamé la saison pied au plancher pour assumer un statut de club prétendant à la montée. Si tout n’est pas parfait, le FCGB a réalisé une première phase très positive (2e, 28 pts). On en parle avec Clément Carpentier, journaliste pour France Bleu Gironde et spécialiste de Bordeaux.
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Lorsqu’un club historique descend de Ligue 1, ses supporters peuvent légitimement penser que remonter peut-être une simple formalité, que le niveau de la Ligue 2 est beaucoup moins élevé. Pourtant, les observateurs n’étaient guère confiants envers les chances de Top 2, quand les Girondins se sont présentés sur la ligne de départ avec une équipe très, très jeune. « Quand on parle de Bordeaux, on peut se dire « Heureusement qu’ils sont à cette place-là ». Mais si on se souvient du contexte difficile de l’été, on peut dire que c’est une très bonne première partie de championnat ! », admet Clément Carpentier. Est-ce une surprise ? Oui et non. Le club a presque joué avec son équipe réserve pendant un mois, voire une équipe U19. Avec seulement 4-5 joueurs plus expérimentés – et encore – ils n’avaient pas tous leur place en L1 comme Maja ou Lacoux. On ne savait pas comment les Girondins allaient exister en L2. Or, au niveau comptable, le bilan est très bon. Après au niveau du contenu, on pourrait espérer mieux depuis septembre. Il y a une vraie progression à faire à ce niveau-là. D’un point de vue défensif déjà, avec une solidité à retrouver après un départ canon (5 clean-sheet sur les 6 premiers matchs). Maintenant, c’est quasiment un but pris par match, et ça rend les choses plus difficiles dans un championnat comme la L2. »
Sur le fil en toute fin de mercato, Bordeaux a tout de même pu étoffer son groupe avec l’apport de joueurs d’expérience pour encadrer cette jeunesse au gros potentiel. « Pour les recrues, le contexte était très particulier. Certains ont attendu tout l’été avec de l’incertitude et n’ont pas joué pendant un long moment en match officiel. On a vu un Barbet par exemple, qui a dû prendre ses marques, et aujourd’hui il fait partie des meilleurs défenseurs de L2, je pense. Globalement, aucune recrue de l’été ne déçoit contrairement à l’année dernière. Aliou Badji est vraiment l’attaquant typique à avoir en L2. Mais il avait quelqu’un devant lui qui marchait très fort, et ensuite il s’est blessé. Mais je pense qu’il peut être LE joueur clé de la deuxième partie de saison, pense le journaliste de France Bleu. Michelin a mis du temps à se mettre dedans, mais il a aussi gagné sa place et c’est un vrai bon joueur de L2, surtout qu’il a une vraie qualité sur coup de pied arrêté, c’est intéressant pour débloquer des situations. Ils apportent leur expérience et on va les attendre dans les matchs couperets comme ceux qui arrivent rapidement avec Le Havre, Sochaux, Caen et Amiens. »
Pas d’arrivée(s) prévue cet hiver hormis en cas de départ(s)
Le feu vert de la DNCG obtenu récemment va-t-il changer les plans des dirigeants au niveau du recrutement cet hiver ? « Le club a été surpris positivement de la levée d’encadrement de la masse salariale et des indemnités de mutation lors de son audition de fin d’année. Mais ce qu’il se dit au niveau de la direction, c’est que cela ne changera rien même s’ils ont les mains un peu plus libres. Il y aura une ou des arrivées seulement en cas de départ(s). Mais il n’y aura pas de recrue sans départ. Deux joueurs peuvent être susceptibles de partir cet hiver : Elis et Fransergio. Le club s’est surtout positionné sur des ailiers pour remplacer Elis s’il part. On voit bien aujourd’hui qu’au delà du fait qu’il n’a pas retrouvé son niveau de l’an passé, ce serait mieux que les chemins se séparent, et qu’une recrue apporte de la fraîcheur et soit à 100%. »
Performant sur la première phase du championnat, Bordeaux, qui était déjà une équipe ciblée par ses adversaires, sera encore plus attendue au tournant. De quoi rendre la tâche plus difficile ? Pas forcément, selon Clément Carpentier. « Dès le premier match, il y avait déjà une forte attente autour de Bordeaux, rien que par le statut du club. Ils sont attendus partout, et il y a souvent une fête organisée en face quand le club se déplace : le dernier match des Costières à Nîmes, les 90 ans de Furiani… Je pense que l’équipe est bien armée avec des joueurs expérimentés pour appréhender cela. A Bastia, ils ont sans doute vécu une ambiance qu’ils ne connaîtront plus cette saison et ils ont répondu positivement. Je pense qu’ils ont grandi avec ce genre de match. La prochaine rencontre sera à guichets fermés au Havre, la pression sera sur les Girondins qui seraient à 7 points en cas de défaite. Même s’il n’y aura que 16 matchs joués, la pression sera un peu plus sur les épaules bordelaises. Mais je pense qu’ils sont habitués. Ma principale interrogation, c’est de savoir si le groupe pourra jouer la montée avec un milieu de terrain pas vraiment créatif, qu’avec des joueurs de valeur et de combat. C’est une vraie question, comme celle de savoir si Aliou Badji va pouvoir monter en puissance, car je pense qu’il peut énormément apporter à une équipe de Ligue 2. »
L’équipe-type de Bordeaux (en 4-4-2) en fonction du temps de jeu :
Poussin – Bokélé, Gregersen, Barbet, Nsimba – Ignatenko, Lacoux, Fransergio – Bakwa, Delaurier-Chaubet, Maja.
Le banc : Straczek (g), Mwanga, Michelin, Ekomié, Sissokho, Elis, Davitashvili.
Le pronostic de MaLigue2
Après un été très mouvementé et inquiétant, Bordeaux a su faire fi de ce contexte pour s’installer directement en haut de tableau. Une véritable prouesse compte-tenu de la jeunesse de l’effectif au départ. L’arrivée tardive des recrues a permis de solidifier cet effectif prometteur. Mais dans le contenu, les Girondins ont parfois peiné à imposer leur jeu avant la trêve. Malgré le statut du club, une place dans le Top 2 ne sera pas facile à aller chercher et la concurrence sera féroce pour espérer remonter tout de suite dans l’élite !
Photo Philippe Lecoeur/FEP/Icon Sport
