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Joris Delle : « Avoir les honneurs des supporters, toujours gratifiant ! »

Depuis 10 matchs, le RC Lens ne perd plus. Il gagne même presque toujours. Sur les 4 dernières sorties, les Sang et Or ont toujours pris les 3 points. Derrière, ils n’ont encaissé qu’un seul et unique but, ce samedi contre le Red Star (2-1, 20e journée). Gardien lensois, Joris Delle a été élu joueur de décembre par les internautes de MaLigue2.fr. L’occasion d’aller à sa rencontre, de revenir sur les premiers mois de compétition, pas toujours facile pour lui et son équipe. L’occasion aussi de savourer le moment présent et cette belle 5e place actuelle.

Joueur du mois sur MaLigue2.fr, premier gardien aussi, comment prendre ce titre honorifique ?

C’est bien. Cela me fait chaud au cœur. L’année dernière, j’ai vécu une saison compliquée. Avoir les honneurs de la presse et des supporters, des amateurs de football, c’est toujours gratifiant. Je suis content. J’espère gagner janvier maintenant.

10 matchs sans défaite, 4 succès de suite, ça prend forme…

Cela commence à faire beaucoup. Mais on repart sur un nouveau cycle. On va comptabiliser les matchs à partir de 2016. Il n’y a aucune pression à se mettre. Si la semaine prochaine, ça fait 11 matchs sans défaite, on sera content.

Existe-t-il un nouvel état d’esprit depuis quelques mois à Lens ?

L’état d’esprit a toujours été bon. Même si quand on n’a pas de résultat au début, c’est toujours plus compliqué quand on ne joue pas. Aujourd’hui, on est dans une dynamique positive. Tout le club l’est. Notre groupe vit bien, très bien même. On est content de l’apport des joueurs qui rentrent en cours de match.

Ce match, vous l’aurez laissé filé il y a quelques mois… Il y a quelque chose à faire cette saison ? En tout cas, vous ne pouvez plus vraiment vous cacher maintenant ?

Se cacher… c’est encore un peu tôt. Un club comme Lens, avec un nom ronflant, est attendu. Encore plus aujourd’hui avec nos résultats positifs. Mais il y a encore 18 journées, donc 54 points à prendre. On va essayer d’en amasser un maximum.

« Je suis resté moi-même »

Delle_LensQu’est-ce qui a changé depuis le début de saison ? Le facteur chance n’explique pas tout…

On a peut-être eu de la réussite sur certains matchs. Après, c’est surtout un groupe qui travaille bien. Pas grand-chose n’a changé. Même au niveau de l’implication. Nous avons toujours été présents à l’entraînement. Il manquait peut-être la victoire puis les automatismes entre joueurs. Beaucoup de joueurs sont arrivés au mois d’août. Il y avait aussi de l’attente autour de nous et l’entrée dans le nouveau Bollaert. Après, la victoire à Auxerre (2-1) nous a fait du bien. C’est le début de la série d’ailleurs. Nous n’étions pas bien dans le jeu, et nous avons su gagner ce match. Après, il y a eu des changements en défense centrale qui nous ont permis d’être solides sur les derniers matchs.

En parlant de cela, vous avez changé pas mal de fois de charnière cette saison.

Oh oui ! Je ne sais pas combien j’ai eu de paires devant moi… Mais cela ne me déstabilise pas. Je m’entends bien avec tout le monde. Je m’adapte au jeu d’autres joueurs. Je dois remplir mon rôle du mieux possible. De toute façon, le guidage est le même.

Sur un plan personnel, vous avez suivi la trajectoire collective du Racing. Et depuis le retour de votre petite mise à l’écart fin septembre, vous êtes infranchissable…

Malheureusement, ce soir (samedi, Ndlr), j’en prends un (rire). Cela faisait une paire de matchs. Mais c’était le travail de l’équipe. Cela nous permet de prendre des points. On a décroché beaucoup de succès 1-0. C’était obligatoire de ne pas prendre de but. Si, derrière, on arrive à remplir notre rôle, c’est déjà positif. Me concernant, il y a eu cette période où j’ai loupé 2-3 matchs, physiquement, j’étais peut-être dans un trou. Mais bon, je le répète une fois, ce n’était pas forcément un moment où je voulais sortir de l’équipe. Je commençais à avoir les fruits de mon travail de l’été. Le coup de fatigue avait été avant. Cela m’a remis en questions, même si je n’ai pas forcément besoin de sortir de l’équipe pour me remettre en question. Dans une saison, cela peut déclencher des choses. Le coach l’a fait. Je ne dis pas qu’il avait raison, ni qu’il avait tort. Je prends les choses comme elles viennent. Mon travail à l’entraînement n’a pas changé, ma façon de voir le métier aussi. Je suis resté moi-même.

« La Ligue 2 se joue en mars »

Anticipons un peu. Créteil arrive, puis il y aura les chocs face à Dijon et au Havre…

Brest… Et après ? Il y a Valenciennes, Sochaux, Evian… (rire).

Joris Delle_LensMi-février, fin février, vous en saurez davantage sur vos capacités ?

Je pense que la Ligue 2 se joue avant tout au mois de mars. J’ai déjà vécu avec Metz une saison où nous étions sur le podium tout le temps. Et au final, nous n’étions pas montés en L1. Donc on avait craqué fin mars. Là, on verra. On va prendre les matchs les uns après les autres.

Cela passe donc par des victoires comme face au Red Star.

Oui, mais si tu gagnes ces matchs-là, il ne faut pas perdre de plûmes contre des équipes derrière toi. On respecte tout le monde. Ce que l’on a vécu au mois d’août, cette 17e place, on ne veut plus la revivre. On n’oublie pas où nous étions. On n’oublie pas ce qu’on disait sur nous. Il y avait peut-être de l’inquiétude autour de nous. Aujourd’hui, on avance et on essaye de savourer.

Savourer avec un public qui était encore en nombre à Beauvais. Impressionnant ?

Déjà, quand je suis allé voir la pelouse avant le match. Il y avait une dizaine de supporters. Et je sors à l’échauffement, et là, c’était… un accueil comme à Bollaert. On est content. Cela nous a fait sourire avec le coach des gardiens et Valentin Belon. Avoir des ambiances comme ça, c’est magnifique. En France, on sait que l’on doit être un des meilleurs clubs au niveau du public. Tout le monde est heureux ce soir.

Propos recueillis par Laurent Mazure

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