Le Valenciennes FC est en difficulté en championnat et se trouve juste au-dessus de la zone de relégation. Son milieu de terrain Sekou Baradji, devenu un élément important sur le terrain ces dernières semaines, nous répond avant un déplacement à Auxerre pour la reprise du championnat de Ligue 2 demain soir.
MaLigue2 : Malgré les résultats compliqués du club, votre temps de jeu augmente au sein du VAFC. Quelle est votre analyse de la situation ?
Sekou Baradji : Je joue au football pour être titulaire tous les weekends, forcément avoir du temps de jeu permet de mieux s’exprimer. Je pense que le staff et mes coéquipiers ont confiance en moi aujourd’hui, ça change par rapport à la saison dernière. J’essaye d’apporter mon expérience sur et en dehors du terrain.
C’est d’autant plus important pour un groupe aussi jeune ?
Oui, on est tous passé par là ! Plus jeune, j’ai joué au foot avec des « vieux », même si à 20 ans je ne le voyais pas forcément, on sentait une présence plus mature à nos côtés, une expérience qui permettait de faire la différence sur certains matchs. On se sentait protégé. Aujourd’hui je suis plus dans ce rôle, c’est un devoir. C’est normal et je ne suis pas tout seul au club dans ce registre.
Sur certains matchs, l’inexpérience a pu jouer un rôle, notamment sur vos difficultés à domicile ?
On ne va surtout pas tout mettre sur les jeunes, c’est un problème collectif. On avait bien commencé l’année, mais ne pas gagner à domicile devient frustrant.
« Même s’il y a du déchet, on essaye toujours de jouer »
C’est un problème mental ?
Il y a un déclic à faire passer, inconsciemment on se disait peut-être « On n’a pas gagné donc on ne gagnera pas« . On s’est dit que 2015 était passé, et qu’en 2016 on repartait sur de nouvelles bases. On va vite le savoir.
Auxerre, Metz, Bourg, le Red Star…vos 4 prochaines rencontres sont corsées !
Ce sont des gros morceaux. Mais il faut qu’on s’occupe de nous. Et mine de rien, on en avait passé 5 au Red Star, même si beaucoup de choses ont changé. On va très vite voir si on est une équipe de caractère et savoir où on va.
C’est sur cet aspect que Nicolas Rabuel (ndlr : entraîneur par intérim) axe son discours ?
Il tient le même discours que depuis le début de saison. Nous sommes une équipe joueuse mais il faut rester concentrer toute la semaine et en match. Ne rien lâcher, rester solidaire, ce sont toujours les mêmes mots clés qui reviennent.
Ce changement d’entraîneur imprévu n’a pas dû être facile à gérer ?
Honnêtement, je m’attendais à pire. J’avoue que quand on rentre de vacances et que l’on découvre cela, on ne comprend pas tout. Mais, de jour en jour, les sourires et l’enthousiasme sont revenus à l’entraînement. On sait qu’on a une mission à conduire, on a oublié la Coupe de France et on remet les compteurs à zéro contre Auxerre en championnat. On sait qu’on ne marque pas beaucoup de buts, qu’Auxerre est un gros morceau. Si on veut prendre des points, il faudra mettre le bleu de travail. On sait bien défendre pendant 90 minutes et on l’a déjà fait. Au fur et à mesure qu’on prendra des points, on pourra se libérer dans le jeu.
« Twitter m’a permis de mieux connaître nos supporters »
En résumé, votre match à Auxerre vendredi ne sera pas très beau à voir ?
Pas forcément, parce qu’on est une équipe joueuse. Même s’il y a du déchet, on essaye toujours de jouer. On ne sait pas faire autrement, on n’a pas les gabarits pour envoyer des longs ballons devant. Quand je dis bien défendre, je parle de se sacrifier sur le terrain, ne pas oublier les choses clés pour gagner un match ou ramener un nul.
A titre personnel, vous récoltez pas mal de cartons. Comment l’expliquez-vous ?
Je suis quelqu’un qui aime beaucoup être au contact pour aller chercher le ballon. Si l’adversaire joue bien le coup, je prends le carton. Il faut que je fasse plus attention. Je ne fais pas de faute d’engagement violent, c’est à moi d’être plus malin. Et quand on évolue dans cette partie de tableau en championnat, il ne faut rien lâcher. Dès qu’un mec s’approche du but, on ne peut pas lui laisser le moindre espace. Du coup, je fais plus de fautes, et si après il joue bien le coup je récolte le carton.
Vous avez découvert Twitter ces dernières semaines, comment expliquez-vous votre nouvelle activité sur ce réseau social ?
C’est une bonne découverte, d’autant que je ne m’étais jamais intéressé aux réseaux sociaux. Ça va faire un an et demi que je suis à Valenciennes, j’ai pris le temps de découvrir la ville, de regarder autour de moi, faire mon analyse personnelle. Je vois que nous sommes mal au classement, que des gens viennent au stade pour qu’on leur apporte un rayon de soleil dans des vies parfois difficiles. Nous, joueurs, sommes là pour leur apporter du bonheur, et c’est ma deuxième année ici où nous sommes dans le dur. Je me dis qu’à 31 ans, un mec qui joue dans cette équipe, c’est important qu’il discute avec ses supporters. Il faut échanger, c’est primordial, la situation n’est facile pour personne. Twitter m’a permis de mieux les connaître, ça leur permet aussi de me découvrir puisque l’année dernière j’ai peu joué. Je pense qu’ils en ont besoin, c’est important pour moi de garder le lien et de discuter avec eux. C’est comme ça qu’on s’en sortira tous. C’est un réel plaisir pour moi, c’est quelque chose de normal aujourd’hui. J’apprends à connaître les attentes des supporters, ils ne demandent pas grand chose et c’est un moindre mal d’échanger ensemble.