Où va l’AS Nancy-Lorraine ? Sportivement, il est clair que le club se dirige tout droit vers la première relégation de son histoire en National 1 avec cette place de lanterne rouge de Ligue 2. Extra-sportivement, les choses ne sont pas plus claires. Hervé Féron, en charge des sports à la Métropole du Grand Nancy, a tenu des mots très forts au micro de France Bleu Sud Lorraine ce vendredi soir sur la situation à l’ASNL.
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« La Métropole est le premier partenaire de l’AS Nancy-Lorraine par sa subvention. On la donne en deux parties : une pour l’Association qui sert beaucoup au centre de formation, et c’est important pour renforcer l’équipe première et pour produire des jeunes avec de la valeur marchande. Et l’autre partie concerne l’achat de prestations publicitaires à la SASP, au club professionnel. La Métropole est aussi propriétaire du stade. On n’imagine donc pas que les propriétaires du club ne nous rendent pas des comptes, ne nous tiennent pas au courant et ne nous présentent pas un projet. Pourtant, c’est le cas !
Gauthier Ganaye sur la touche ?
La Métropole a signé une convention de partenariat avec six clubs de haut niveau et je rencontre au minimum 2-3 fois le président de chaque club. Sauf que Gauthier Ganaye, je ne l’ai pas rencontré depuis septembre 2021 ! Je lui ai proposé des rendez-vous par écrit ou oralement et ça n’a pas été possible depuis septembre 2021… On trouve la colère des supporters légitime, on la partage. Je ne cautionne pas les violences et les dégradations, mais il faut dire qu’on est mécontents. Je ne supporte pas que le président de l’ASNL se comporte comme cela. C’est plus que de l’impolitesse, c’est incorrect. Les employés de l’ASNL qui s’interdisent de commenter par peur de perdre leur place n’en peuvent plus ! Ils ont un président exécutif qu’ils ne voient pas, ils ne savent pas à qui parler etc… J’ai vu un jour Paul Conway (un actionnaire) au stade. Je voulais lui parler, on a eu rendez-vous à la mi-temps, on a parlé franchement. Je lui ai dit que les choses ne sont plus tenables par rapport à l’absence du président. Je lui ai dit qu’il fallait que ça change. Il a eu un discours où, quand je suis sorti de cet entretien, je me suis dit que Gauthier Ganaye était sur la touche et qu’on ne le reverra plus. »
Une dette étalée, l’envie de vendre, aucun projet présenté !
Paul Conway m’a ensuite dit que seuls les résultats pourront calmer les supporters, pas les discours. Il m’a aussi dit « notre projet continue ». On doit faire une visio-conférence avec lui le 7 avril. J’ai compris ce jour-là qu’on ne passait plus par Gauthier Ganaye. Cela ne sert plus à rien de parler de lui. L’ASNL doit un loyer, des charges etc à la Métropole. Un retard de paiement s’est accumulé. On les a mis en demeure de payer. Ils n’avaient plus d’argent pour payer le salaire des joueurs. Donc on a accepté l’étalement de la dette. Ils sont pourtant bien plus riches que le précédent propriétaire du club. Depuis, ils payent régulièrement avec cette dette étalée. Mais d’ici la fin de saison, il y aura la facture suivante de 450 000 euros. J’ai appris depuis cet entretien avec Paul Conway qu’ils sont vendeurs de l’ASNL. Mais c’est trop tard car normalement le club va descendre en N1 et ne vaudra plus rien. Or, ils en voudraient 15 millions d’euros ! Aucun investisseur ne va acheter le club à ce prix-là en N1. On ne sait pas trop à quel jeu ils jouent. S’ils ne remettent pas de l’argent pour satisfaire la DNCG et pour essayer d’avoir un projet en N1 pour remonter tout de suite, le club sera mort ! S’ils décident de déposer le bilan, tout le monde aura tout perdu. On leur demande donc un projet ! On en est là aujourd’hui. »
Crédit photo : MAO/Panoramic/Imago.