Rui Almeida, Hervé Della Maggiore, Safet Susic, José Riga font partie des entraîneurs arrivés sur un banc de Ligue 2 cet été. Ils ont été rejoints en cours de saison par Albert Cartier, Jean-Luc Vasseur, Bob Bradley. Et viennent s’ajouter aux Olivier Dall’Oglio, Régis Brouard, Corinne Diacre ou encore Jean-Luc Vanucchi. Des coachs de caractère, de tempérament. Des coachs qui ont du parfois s’adapter à la Ligue 2 mais qui ont une véritable vision du football, de ce qu’ils veulent construire avec leur effectif.
Des coachs qui parlent de jeu, aussi. Olivier Dall’Oglio après les attentats de Paris : « Notre boulot c’est de donner de la joie, c’est le spectacle. Les gens qui viennent au stade ont besoin de s’exprimer, c’est une tribune libre. On a cherché à livrer du spectacle, comme d’habitude. Il faut qu’il y ait du spectacle, de la musique, du sport. Pour donner de la joie. La joie c’est la liberté, on en a tous besoin quand on vient voir un match de football.« Jean-Luc Vasseur, époque Créteil, il y a près de deux ans : « On fait un sport et on fait du spectacle aussi. Il y a des bons 0-0 des fois, mais je pense que l’émotion se dégage lorsqu’il y a des buts. Autant quand vous êtes supporter d’une équipe et que vous prenez un but il y a une déception énorme, autant quand vous marquez vous montez dans les extrémités de l’émotion, c’est ça aussi un bon match. Il y a aussi cette notion irrationnelle, ce paramètre de chance, qu’il faut être capable d’aller chercher pour faire la différence. »
Des conférences de presse de coachs de Ligue 2 plus qu’intéressantes à suivre. On pense notamment à Safet Susic, qui prend le temps de détailler ses réponses, revient souvent aux mots-clés « jeu, animation, buts. » Hervé Della Maggiore, la fraîcheur venue du National dont le journaliste Nicolas Vilas avait déjà loué les qualités il y a plus d’un an. José Riga a également beaucoup de choses à dire, même si les résultats sur le terrain ne sont pas encore idylliques. Albert Cartier, c’est un régal assuré. Rui Almeida, moins reconnu actuellement mais dont son joueur Xavier Chavalerin parlait récemment : « Je ne connaissais pas d’entraîneur comme ça, avec notre coach portugais Rui Almeida le discours est « Travail, travail, travail. » Même après une victoire, il nous dit « C’est bien » mais derrière aucune place n’est laissée au relâchement. Je découvre une autre philosophie, ou même après la victoire on parle déjà du match d’après. Même si tu as été titulaire et que tu as fait un bon match, tu n’as pas le droit de te relâcher la semaine sinon tu ne joues pas le match d’après. C’est vraiment bien, tu es obligé d’être tout le temps à fond. Et ça se ressent en match. » Le travail, valeur également mise en avant par les joueurs de Marco Simone, le nouveau coach tourangeau, à l’image de la préparation d’avant saison évoquée par Geoffrey Malfleury : « C’était très dur, mais personne n’a lâché et au final, je pense que ça va payer. Physiquement, au niveau du travail sur le terrain. Avec la chaleur aussi. Le fait de se lever tôt également, à six heures du matin, je n’ai pas souvenir d’un club qui l’ai fait. Avoir trois séances par jour, courir au golf à six heures du matin…c’était vraiment chargé ! Cette méthode de travail n’est pas habituelle, ça fait penser à la méthode italienne, du travail dur à en vomir, ou presque…«
Avec la signature récente de l’américain Bob Bradley au HAC, la Ligue 2 s’internationalise toujours plus en comptant six coachs étrangers sur les 20 en poste. Si la vérité ne vient pas forcément de l’étranger, cette ouverture d’esprit, qui semble si compliquée en Ligue 1, laisse augurer de belles découvertes cette saison. Quatre des cinq équipes de tête sont coachés par ces hommes, à voir sur du long terme si ce n’est qu’une simple coïncidence…