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Ligue 2 – Le maintien, c’est pour Caen ?

Seulement quinzième de Ligue 2 avec cinq points d’avance sur Guingamp, barragiste, le Stade Malherbe de Caen peut réellement craindre pour son maintien. Surtout vu la dynamique actuelle, que la nomination de Fabrice Vandeputte n’a pas encore réussi à enrayer.

 

« Le Top 5 est à portée de tir, on va aller le chercher ». Cette phrase prononcée par Jonathan Rivierez date du 15 janvier. Le 15 janvier 2021, car il nous semble quand même judicieux de préciser l’année, tant cela paraît être dans une autre époque. Trois mois plus tard, Caen, qui était alors à cinq points du Top 5, joue sa survie en Ligue 2 et accuse un retard de 19 unités sur le Paris FC, qui occupe le cinquième rang. La faute à une série catastrophique dans laquelle le club normand est encore englué, avec une seule victoire lors des 16 derniers matchs de championnat, le 13 février face à Niort (1-0). Alors forcément, après le dernier revers en date, samedi à Grenoble (3-1), le discours de Jonathan Rivierez a changé : « Maintenant, on n’a plus le droit à l’erreur. On doit vite prendre nos responsabilités et prendre des points. On doit être plus solides, marquer sur les occasions qu’on se procure. On doit être meilleurs dans les deux surfaces, sinon on se dirige tout droit vers le bas du classement. Et ce n’est pas bon. »

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Pas d’effet Vandeputte

Pour ne rien arranger, l’option du changement d’entraîneur pour provoquer le fameux électrochoc tant attendu n’a pas eu l’effet escompté. Nommé le 23 mars en remplacement de Pascal Dupraz, Fabrice Vandeputte n’a pas encore connu la victoire avec Malherbe. Et dans le jeu, le changement n’est pas non plus flagrant. « Certes, il y a eu certains choix forts, souligne Simon Abraham, du site Malherbe Inside. Pour sa première contre Pau, des cadres comme Anthony Weber ou Anthony Gonçalves ont été écartés du groupe. Beaucoup de jeunes du groupe National 2 ont disputé leurs premières minutes et ont été satisfaisants. Le jeune Andréas Hountondji a même inscrit son premier but en pro contre Grenoble, pour son deuxième match. Mais en dehors de cela, il n’y a pas eu de métamorphose dans le jeu, en dehors d’une bonne première mi-temps contre Pau. Mais tout n’est pas la faute du coach, loin de là. »

Vandeputte, qui a demandé à ses joueurs de « garder la tête haute » après le dernier match, sort la carte jeune pour sauver son club, qui voit la zone rouge se rapprocher dangereusement, puisque Guingamp (18e et barragiste) n’est qu’à cinq longueurs. Se sauver grâce au centre de formation est un pari à quitte ou double, selon si l’insouciance ou la pression prendra le dessus chez ces jeunes pousses caennaises.  « Il faut un juste équilibre entre l’insouciance que peut apporter la jeunesse et l’expérience que peuvent apporter les cadres, estime Simon Abraham. Je pense que c’est une bonne chose de lancer les jeunes, d’instaurer encore plus de concurrence à chaque poste. C’est un gamin, Andréas Hountondji, qui a scoré sur la pelouse de Grenoble ce week-end. En défense centrale, le jeune Brahim Traoré a été excellent pour ses deux premières en pro. Les jeunes ne déçoivent pas pour l’instant. Ils savent saisir leur chance. »

« On ne dirait pas que les joueurs ont conscience à 100% de l’urgence de la situation »

Avec cette crise de résultats il est légitime de se demander si les Caennais, qui ambitionnaient le Top 5 en début de saison, ont les épaules pour jouer le maintien, objectif qui nécessite d’autres qualités, et vraiment conscience que le danger se rapproche à grand pas. « Je n’ai pas d’inquiétude. On sait que les six matchs sont très, très durs mais on va le faire. On est serein », lâchait ainsi Nicholas Gioacchini samedi soir. « Dans les discours des joueurs, tout le monde se dit très concentré par la tâche maintien, mais dans les actes, sur le terrain, on a du mal à y croire, recadre le rédacteur du site Malherbe Inside. On a toujours les mêmes errements défensifs, toujours autant de problèmes à se créer des occasions franches,… On est la plus mauvaise équipe du championnat sur la phase retour. Il y a urgence. On ne dirait pas que les joueurs ont conscience à 100% de l’urgence de la situation. »

Pour assurer son maintien et rêver à des jours meilleurs la saison prochaine, la première véritable d’Oaktree Capital Management, le nouveau propriétaire du club, Caen va toutefois devoir réussir un véritable parcours du combattant. Au programme, des difficultés dignes d’une grande étape alpestre du Tour de France, avec des difficultés nommées, dans l’ordre : Troyes, Dunkerque, Sochaux, Auxerre, Toulouse et Clermont. Autrement dit, cinq équipes qui jouent la montée (même si Sochaux est un peu décroché) et une qui joue sa survie en Ligue 2. « Impossible de prédire ce qu’il en sera des résultats, mais, vu la série en cours, Malherbe ne doit plus faire peur à grand monde, craint Simon Abraham. Et derrière ça gagne. Je suis réellement inquiet pour l’issue de la saison. Il faudrait prendre au moins cinq points sur les six derniers matchs. La réception de Dunkerque dans une semaine sera capitale. »  Une des six finales que les Caennais devront disputer d’ici la fin de saison. Et pour se sauver, il faudra forcément en remporter une ou deux.

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