Avant Saison

Olivier Chavanon « A Clermont, on fabrique les joueurs »

Poursuite de notre tour d’horizon des clubs de Ligue 2 avant le début de la saison en compagnie du directeur sportif du Clermont Foot, Olivier Chavanon. Ne cherchez pas, nous ne parlons pas d’Héléna Costa, tout a déjà été dit ! Mais abordons plein d’autres sujets forts intéressants…

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Olivier Chavagnon lors de la signature du partenariat avec l’AS Saint-Etienne

MaLigue2 : Après plusieurs saisons en haut de classement, le Clermont Foot a connu deux  dernières années moins enthousiasmantes (14ème). L’objectif est d’insuffler un vent nouveau ?

Olivier Chavagnon : Très concrètement, il faut bien savoir où Clermont se situe. Je pense que l’objectif principal reste, à l’heure d’aujourd’hui, toujours le maintien. C’est une nécessité. Il est très important de pérenniser le club parmi les 30 ou 35 meilleurs clubs français, chose à laquelle nous sommes parvenus depuis quelques années. Pour être honnête, l’objectif est de vivre les saisons les plus rassurantes possibles et, à un moment bien précis dans l’année, si on peut venir effleurer le haut de tableau, ça amène un peu de fraîcheur au club ! Avec le budget qu’on a, on ne peut pas prétendre aujourd’hui jouer le haut de tableau. Ce championnat risque d’être très intéressant et aussi très difficile par moments pour nous, mais on le sait. C’est un challenge qu’on relève et parfois l’histoire se révèle un peu surprenante pour les clubs comme les nôtres…

C’est pour cela que l’effectif conservera une certaine stabilité avec 5 arrivées (L’Hostis, Novillo, Sawadogo, Konongo, Martin) pour 3 départs (Imorou, Da Silva et Farnolle) ?

L’année dernière, on avait eu beaucoup de modifications. On avait recruté de manière à avoir une sorte de potentiel qui pourrait s’exprimer avec une maturité plus importante cette seconde saison. On a apporté des retouches cette année, qui sont à nouveau des potentiels à fabriquer : c’est une vocation du club qui est liée à une économie mais aussi à une forme de savoir-faire.

Les contrats pros des 3 jeunes (Diogo, Kilola, Agounon) suivent cette idée de s’appuyer sur des potentiels à faire mûrir ?

C’est un autre sujet que nous travaillons depuis deux ans : notre formation, en amenant une qualité supérieure à ce que nous pouvions prétendre faire avant. On a créé une Académie qui représente un partenariat avec le club voisin, l’ASM, qui ne fait que les jeunes en football ; et un partenariat avec Saint-Étienne. Cela nous permet aujourd’hui d’être un peu plus fort, présent, et de constituer un travail de formation plus compact. Deux ans après, on en voit un peu les fruits avec des garçons issus de notre formation qui signent professionnels.
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Franck L’Hostis remplacera Fabien Farnolle au poste de gardien

Justement, le jeune Nkololo qui nous avait tapé dans l’oeil lors d’un match à Lens provient de cette formation ?

Non, Jordan Nkololo vient de Châteauroux. C’est un garçon qui a fait partie du très bon centre de formation de Châteauroux. C’est un puits de pépites pour nous, une passerelle intéressante.

Revenons au mercato : le départ de Fabien Farnolle est une grosse perte au poste de gardien…

On a pris Franck L’Hostis pour le remplacer, il sort d’une centaine de matchs en National avec des performances crescendo.

Et concernant Yannis Salibur, il est bien sur le départ ?

Yannis est le type de joueur qu’on aimerait avoir tout le temps dans son équipe, cependant c’est quelqu’un qui aujourd’hui est bien prêt pour le haut niveau. Il ne serait pas logique pour un club comme le nôtre de le priver d’aller vers l’élite. Aujourd’hui, la porte est ouverte même si elle ne pourra pas forcément le  rester jusqu’au 30 août, mais plusieurs pistes de travail sont à l’étude en ce moment…

Dont le Standard de Liège…

Oui. Mais il y en a d’autres…

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Yannis Salibur ne portera plus le maillot clermontois…et devrait quitter la France !

La Ligue 1 s’intéresse à lui aussi ?

La Ligue 1 a regardé mais il y a réellement peu de chances qu’un club prenne ce risque. Je me suis rendu compte que la Ligue 1 était toujours un peu attentiste. L’économie des clubs est à la baisse et l’investissement vers des joueurs de Ligue 2 est compliqué. Surtout quant il s’agit de mettre un peu d’argent…

On peut faire le parallèle avec le petit Naby Keita qui a évolué à Istres, assurément un des très bons jeunes de Ligue 2 et la Ligue 1 l’a laissé filer à Salzburg. Quand on voit Yannis Salibur aussi, c’est difficile à comprendre…

A l’époque de Romain Alessandrini, il n’y avait que Rennes et Sochaux qui ont été capables se dire « On va faire un investissement sur ce joueur ». Et l’année dernière Marseille se disputait avec Rennes sur des montants avoisinant les 10 millions d’euros ! Je revis un peu la même chose avec Yannis Salibur : certainement ce sera l’étranger, et dans des clubs dont les gens pourraient être surpris. Il y a plusieurs possibilités de clubs qui font l’Europe et qui sont pourtant moins réticents à engager ce genre de joueur.

La Ligue 2 devrait pourtant être un réservoir en temps de difficultés économiques. Yannis Salibur, ce n’est quand même pas un investissement très risqué…

A Clermont, on ne va pas vendre un joueur 10 millions d’euros ! Par contre, on fabrique les joueurs : ils sont remplis de matchs, ils ont été titulaires, capables de réaliser des performances. Après, les joueurs comme Romain Alessandrini s’ennuyent un peu dans ce championnat, on a l’impression qu’ils manquent de constance dans certains matchs mais c’est lié à cette assimilation du niveau et le besoin d’aller s’exprimer sur le supérieur. Si je fonctionnais comme ça sur ma prise de joueurs en provenance du National ou CFA, je n’aurais peut-être jamais fait Yannis Salibur ou Yacine Brahimi ! On prend ce type de risque à Clermont, et si les joueurs ont le niveau, ils évoluent.

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Corinne Diacre observe de près son effectif durant les matchs amicaux

Revenons au terrain : les matchs amicaux sont lancés avec 2 matchs en 2 jours. L’idée est de donner du temps de jeu à tout le monde ?

Ces matchs sont des revues d’effectif, des séances de travail. Aujourd’hui le coach est dans l’observation, essaye d’équilibrer les temps de jeu et de se faire une idée précise de la valeur et des postes de ses joueurs. Il n’y a pas d’enseignement particulier à en tirer, on travaille.

Vous commencez la saison par un match décalé à Brest : cette mise en valeur du club, c’est l’effet de l’exposition médiatique des derniers mois  ?

C’est une bonne chose même si la seule chose qui m’intéresse, ainsi que le coach, ce sont les points pris ! Cette exposition montre qu’on peut avoir une approche différente que d’autres clubs qui représentent parfois une image due à la hauteur de leur budget. A un moment, tout le monde regardait Monaco en Ligue 2 parce qu’il y avait des stars… C’est à nous de donner une image de jeu qui correspond aux attentes du téléspectateur, l’année dernière nous avions plutôt séduit lors de nos diffusions télé. Plus généralement, la Ligue 2 va pouvoir prendre de la valeur sur l’image qu’on va pouvoir lui donner.

Crédit photos : Clermont Foot

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