Créteil partait dans l’inconnue. Les pertes de N’Doye et de Seck, les 2 poumons de la bande à Froger, rendaient toute projection difficile. Comment le jeu francilien allait-il évoluer ? Quelle recette miracle Thierry Froger administrerait-il à son groupe ? Avait-on raison d’avoir peur pour des Cristoliens sur la tangente l’an dernier ?
Pour l’heure, la grande réussite du technicien manceau réside dans le fait d’avoir su s’adapter à un effectif différent. Il a réussi le pari de le laisser s’équilibrer naturellement. « Nous avons certes perdus quelques joueurs cet été, notamment des cadres au milieu, mais nous produisons de fait un style de jeu différent, confirme la recrue Florent Mollet avant d’expliquer ses dires. Nous avons un déficit physique que nous comblons par un gain technique. » La machine tourne à plein régime. Le passé appartient au passé et en bon capitaine de route, Mathieu Lafon se tourne vers le futur : « Nous nous adaptons aux départs. Personne n’est irremplaçable. Un bon amalgame s’est créé entre les anciens et les nouveaux. Nous sommes sur le bon chemin. »
Une sérénité retrouvée
Mais un chemin sinueux, tortueux. En toute conscience, Thierry Froger rappelle à ses protégés « le grand chantier à effectuer ». Ce n’est pas la 3e place actuelle, mais surtout le très beau 7 points glanés sur 9, qui change la donne. « Au niveau comptable, c’est bien. Cela nous permet de travailler plus sereinement et de nous mettre en confiance », souligne le coach, rapidement rejoint par son capitaine : « Ce début d’exercice, nous le vivons bien. Mais nous ne nous enflammons pas. Il y a encore beaucoup de choses à améliorer, des domaines à perfectionner, même si nous en retirons beaucoup de points positifs. » Et il y en a.
Mot d’ordre : ne pas s’enflammer !
Ce Créteil a su dominer les 2 promus que sont le Red Star et Bourg-en-Bresse. « Ce n’est jamais simple », rappelle 
Florent Mallet. Puis s’est targué le luxe de venir prendre un point à Lens, et même de passer proche du succès. « En gagnant ce soir, nous nous serions peut-être enflammés, prévient Thierry Froger. Nous restons une équipe moyenne de Ligue 2. Il ne faut pas s’enflammer. Un championnat, c’est long. Et les équipes qui réussissent sont ceux qui ont des bons groupes avec un bon état d’esprit au quotidien. » On ne doute plus de la capacité francilienne à joindre les deux bouts.
« Décrocher un beau maintien »
A l’image d’un Mathieu Lafon calme, posé et expérimenté, personne n’a envie de gaspiller cette entame presque parfaite. « Nous n’allons pas revoir nos objectifs. Quand on s’arrache de la sorte, il y a toujours quelque chose de positif au bout. Rien ne change avec ces 7 points. Nous voulons décrocher le plus beau maintien possible. L’idéal serait de l’avoir le plus tôt possible. La saison est encore très longue. Si nous sommes maintenus après 28 journées, c’est bien, ça nous permettra d’aller chercher une place d’honneur devant. Si c’est à la 35e journée, très bien aussi. »
Peu importe finalement, tant qu’en fin de saison, les Béliers rient et les autres pleurent.
Laurent Mazure
