Après avoir progressivement franchi les différents paliers jusqu’à devenir une équipe très fiable en Ligue 2, capable de se mêler à la lutte pour la montée, le Paris FC passe cette trêve internationale d’octobre 2024 à la place de leader du championnat. Un classement loin d’être immérité au regard du jeu proposé par l’équipe de Stéphane Gilli et qui démontre tout l’ambition de ce club qui veut devenir la nouvelle sensation du football français.
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Une nouvelle étape sera probablement bientôt franchie par le club de la capitale, qui s’apprêterait d’après L’Équipe, RMC et d’autres médias spécialisés dans le football, à accueillir la famille Arnault – qui est la plus riche de France – et le groupe multinational Red Bull qui entrerait au capital en tant qu’actionnaire minoritaire. Un bouleversement qui serait majeur dans l’histoire de ce club encore modeste mais aux grandes ambitions. Nous avons donc contacté un supporter, nommé Passion Paris FC sur le réseau social Twitter/X, pour évoquer la bouillante actualité du 1er de notre compétition préférée.
MaLigue2 : Bonjour @PassionParisFC, comment avez-vous accueilli l’insistante rumeur concernant le changement d’actionnaires pour votre club ?
Passion Paris FC : « On savait depuis longtemps que Pierre Ferracci était vendeur et souhaitait progressivement se retirer. On a entendu qu’il cherchait un accord avec un investisseur français et un partenaire européen. Les rumeurs naissaient sur les réseaux sociaux, on nous disait que ça serait du lourd, qu’ils seraient ambitieux… Puis la nouvelle est tombée : Arnault et Red Bull […]. C’est vrai qu’au début, il y a de la crainte car quand tu es attaché à un club, ses valeurs et son identité, quand tu vois ce que Red Bull a fait à Bragança (Red Bull Bragantino), à Salzbourg, à Leipzig. Ça, pour un fan de foot, ça fait peur. Puis, quand tu comprends qu’ils n’auront que 15%, qu’à terme la famille Arnault en aura au moins 80%, tu relativises. Il y avait une donnée importante pour Pierre Ferracci : c’était que le club ne perde pas son identité. Tout ce qui a été entrepris par le passé, ce qui touche à la section féminine aussi, on ne voulait surtout pas que ça disparaisse et que les investisseurs touchent à ça. Sur le papier, ça me rassure un peu. »
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ML2 : Red Bull ce n’est plus qu’une marque de boissons énergisantes : c’est la multipropriété ainsi qu’une expertise du haut niveau dans le football.
PPFC : « L’intérêt est sportif, oui. Ils devraient être en mesure d’apporter leur expérience sportive, ce qui est intéressant notamment avec Jürgen Klopp qui est devenu chef des opérations récemment. Mais il y a toujours cette petite crainte : quel est l’intérêt de Red Bull à terme ? Comment est-ce que ça va se passer concrètement ? S’ils veulent accroître leurs connaissances du vivier de jeunes footballeurs à Paris qui est peut-être l’un des meilleurs au monde, est-ce que le PFC sera prioritaire par rapport aux autres clubs Red Bull sur les joueurs en Île-de-France ? Ça mérite qu’on se pose la question. »
ML2 : Le fait que la famille Arnault, propriétaire de LVMH, choisisse le Paris FC, ça n’a rien d’anodin…
PPFC : « C’est un choix pertinent, oui. C’est un club sain, un club qui a une histoire avec la formation, même quand il était encore amateur. On a ici un ADN, et je ne vous fait pas l’affront de vous répéter ce que Paris représente pour les entreprises du luxe. On pourrait se projeter et penser que l’une des marques de LVMH pourrait devenir sponsor, c’est une éventualité. »
ML2 : Sur le plan sportif, le Paris FC avait tout de même un rang à tenir en Ligue 2 avant 2024 mais cet été, les attentes sont encore montées d’un cran, avec un discours qui passe bien auprès des anciens comme des recrues.
PPFC : « On a retrouvé quelque chose qui est super intéressant avec Stéphane Gilli, c’est une approche managériale humaine. Gilli, c’est un entraîneur qui va chercher à comprendre ses joueurs, à raisonner en les prenant en compte. Un « anti-Laurey » dans son approche en quelques sortes (rires). La saison dernière, on a très mal commencé et très bien fini, malgré cette défaite en barrages. Mais pour prolonger les joueurs, la dynamique et l’aspect « humain » de sa gestion ont dû être très importants. Il y a aussi le très bon travail de François Ferracci, dont on n’entend pas parler souvent mais qui a ciblé les bons joueurs et su être convaincant. Le club a aussi réussi à rester stable financièrement malgré la baisse des droits TV qui touche tous le monde. À tous les niveaux, on sent que les personnes en place ont réalisé du bon travail. »
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ML2 : Même dans l’adversité, Paris semble dégager de la sérénité sur le terrain. S’il n’y a pas de montée à la fin de l’année, nous serons nombreux à être surpris…
PPFC : « On ne va pas se mentir, on se disait déjà entre supporters que l’on devait faire partie du top 2 au minimum avant le début de la saison, au regard des ambitions affichées. Forcément, c’est une pression supplémentaire sur l’équipe quand de telles recrues arrivent dans ton club. Maintenant, je tiens à poser les choses : je vois sur les réseaux que ça parle déjà de Ligue 1, de concurrence avec le PSG… Calmons nous ! L’objectif premier, c’est déjà de monter en Ligue 1. La Ligue 2 est un championnat super dur, ce n’est pas parce que c’est un excellent effectif sur le papier que c’est gage de montée. Il va vraiment falloir qu’on redescende un coup, ce qui est compliqué je le conçois après ces rumeurs de rachat. Quand tu as un bel effectif qui peut aller au niveau au-dessus, la chose la plus dangereuse c’est de tomber dans la facilité et ça, ça n’est pas impossible. Montons déjà en Ligue 1, ce qui serait historique, et pour la suite on verra. Mais bien sûr que s’il n’y a pas de montée cette saison, à défaut d’être catastrophique, ça sera tout de même un gros échec. »
ML2 : En tant que supporter, qu’attendez-vous de ces prochaines semaines maintenant que les rumeurs sont sorties et presque confirmées à demi-mot ?
PPFC : « Des éclaircissements de la part de Pierre Ferracci ! Voir concrètement ce qu’il adviendra du projet Paris FC, en savoir un peu plus sur les objectifs. En théorie, on les connait, et je pense que les nouveaux acquéreurs ne seront pas là pour jeter de l’argent par les fenêtres. On ne va pas mettre du jour au lendemain des 80 ou 90M€ sur des transferts comme ce que peuvent faire certains clubs saoudiens. On pense que ça sera plutôt un projet de construction, c’est plus en adéquation avec ce qu’est le Paris FC actuellement. »
Propos recueillis par Julien Parisot
Photo Anthony Bibard/FEP/Icon Sport