C’est peu dire que le passage en dernière minute du multiplex Ligue 2 du samedi (19h) au vendredi (20h) décidé par la LFP et beIN Sports ne fait pas l’unanimité auprès des acteurs du championnat. A l’occasion de notre tour des clubs, nous avons interrogé l’entraîneur de Rodez, Didier Santini, sur cette situation qu’il regrette fortement. Le coach explique en quoi cela impacte la logistique du club, et surtout tous ceux qui supportent et soutiennent le RAF en L2.
« Encore une fois, ce sont les supporters qui en pâtissent. Nous, on apprend il y a une semaine le changement d’horaire et de date, on a dû changer tous nos billets d’avion pour aller en Corse le 16 août, avec toute la difficulté que ça implique à cette période de l’année, et ils s’en foutent complètement ! Je ne vais pas me plaindre parce qu’on trouve des solutions, nous, mais les supporters non. Tous les membres du staff n’auront pas leur chambre, il y aura les joueurs avec lesquels on va devoir jongler, même si l’hôtel a été fantastique pour nous aider. Mais les personnes qui ont décidé de ça ne s’aperçoivent pas de ça, ils s’en foutent complètement de nous ! On n’a même pas notre mot à dire, je dirais qu’on est pris pour de la merde (sic), poliment. Ce n’est pas normal. Vous imaginez, des gens ont peut-être pris des abonnements pensant qu’ils pourraient venir le samedi soir au stade ? Des gens qui pensaient venir à Ajaccio nous supporter et qui ont pris des billets d’avion ? Le vendredi, c’est une catastrophe. Ça ne change pas ma vie à moi, mais moi je vis grâce aux supporters, grâce aux gens qui viennent au stade, grâce aux sponsors. Moi, je décale juste ma semaine, mais pour tous les acteurs extérieurs du football et pour moi les plus importants qui sont les sponsors et les supporters, c’est terrible. Sans nos supporters comme sans nos sponsors, on ne serait jamais quatrièmes du championnat en 2023-2024. C’est compliqué de se dire qu’ils ne pourront pas venir à l’extérieur à chaque fois, même si des fois ils ne sont que 5, 10, moi je m’en fous (sic). Si je fais un stand up devant 10 personnes, je fais la même chose devant 10 000 personnes. Je dois les respecter de la même façon. »
Photo Daniel Derajinski/Icon Sport