Le bilan par ML2
L’ASSE et ses supporters sont passés par toutes les émotions cette saison. De l’incompréhension, de la peine, de la colère parfois… jusqu’à de la joie pure et intense, ou l’ivresse de pouvoir fêter une montée en Ligue 1. Deux ans après leur relégation vécue dans le chaos à Geoffroy-Guichard, les Verts ont remonté la pente petit à petit. Par son budget, son statut et son Histoire, Sainté faisait forcément partie des favoris à l’accession au moment de débuter l’édition 2023-2024. Si les joueurs de Laurent Batlles surfaient sur six derniers mois réussis, le départ de Niels Nkounkou, élément moteur de la renaissance verte, sera difficilement comblé. S’appuyant sur un système avec des pistons, le coach peinera à trouver le bon équilibre sur la durée.
En première partie de saison, l’ASSE marchera alors par séries. Deux défaites pour commencer, puis dix matchs d’affilée sans perdre pour remonter jusqu’à la 2e place au soir de la 12e journée. Le train stéphanois semble sur la bonne voie… mais va subitement de nouveau dérailler. Après cinq revers consécutifs avec un groupe sur la mauvaise pente, Laurent Batlles est remercié après la défaite contre Guingamp (1-3). Entraîneur rompu aux joutes de la Ligue 2 et déjà auréolé d’une montée avec Dijon, Olivier Dall’Oglio convainc les dirigeants de prendre la relève. S’il ne révolutionne pas les choses de suite, le nouveau coach dispose d’un effectif déjà taillé pour lutter en haut de tableau. Reste à lui en faire prendre conscience, quitte à sévir dans le discours, et les choix forts.
Des choix et des mots forts d’Olivier Dall’Oglio
Au fil des semaines, Benjamin Bouchouari apparaîtra de moins en moins par exemple. A l’inverse, Thomas Monconduit reviendra en force dans le dispositif du Cévenol, tout comme Mickaël Nadé en défense. De retour de prêt, Yvann Maçon était attendu au tournant par des supporters encore marqués par son départ fracassant, et réussira à tirer un trait sur le passé par ses performances abouties. Dans le but, Gautier Larsonneur gagnera ses galons de meilleur gardien de L2 de la saison, tandis que le bloc défensif deviendra ultra solide, terminant meilleur arrière-garde du championnat (31 buts encaissés). Le déclic collectif sera intervenu après un revers à Dunkerque (0-1, 23e journée), où ODO laissera les joueurs « apprécier » et assumer leur match entre eux lors du retour vidéo de la semaine. Surtout : le mercato hivernal réussi aura encore servi de détonateur dans la saison des Verts.
Si Ibrahim Sissoko réalise une bonne première année à la pointe de l’attaque forézienne, l’arrivée d’Irvin Cardona va tout changer. Véritable tueur dans la surface, l’attaquant prêté par Augsbourg aura eu besoin de quelques matchs pour retrouver le rythme et toutes ses sensations, avant de finir en boulet de canon pour porter l’attaque stéphanoise. Autour de lui, les Cafaro, Mbuku (autre transfuge d’Augsbourg) ou Chambost se subliment eux aussi pour élever leur niveau et répondre enfin aux attentes. Seul hic : alors que l’ASSE reprend le contrôle des opérations et la 2e place lors de la 35e journée, les pieds tremblent au moment de conclure. Avec deux nuls et une défaite terrible chez le relégué QRM (1-2), Sainté manque l’accession directe et file en play-off 2.
L’inquiétude… puis la délivrance !
Devant une formation de Rodez fatiguée, l’ASSE reprend ses esprits et régale Geoffroy-Guichard pour s’imposer sans trembler (2-0). En pleine pente ascendante, le barrage aller contre le FC Metz sera lui aussi exaltant, même si l’écart final (2-1) ne reflétera pas vraiment la domination du pensionnaire de L2 face à celui de l’élite. Et comme il était écrit que cette saison ne serait décidément pas linéaire, l’institution verte et les supporters vivront encore les montagnes russes au barrage retour, avec un scénario dingue (2-2 après prolongation), où Ibrahima Wadji, blessé pratiquement toute l’année, marquera le but de la montée comme un symbole de résilience et de solidarité de ses partenaires. La mission accession en deux ans a donc été atteinte par les dirigeants et le directeur sportif Loïc Perrin, parfois pointé du doigt, mais dont les choix du coach et des joueurs pendant le mercato auront permis cette performance. Autre symbole fort : les deux actionnaires Roland Romeyer et Bernard Caïazzo avaient affirmé leur intention de vendre le club le soir de la descente en 2022. Ils passeront la main au groupe canadien Kilmer Sports au lendemain de la montée pour boucler la boucle. A charge désormais à Ivan Gazidis et ses troupes de bâtir un avenir durable dans l’élite pour les Verts.
L’équipe-type selon les temps de jeu (en 4-1-4-1)
Le XI : Larsonneur – Appiah, Briançon, Batubinsika, Pétrot – Tardieu – Cardona, Chambost, Moueffek, Cafaro – Sissoko.
Le banc : Green, Nadé, Maçon, Bouchouari, Monconduit, Fomba, Mbuku.
Photo Anthony Bibard/FEP/Icon Sport
