Le bilan de la saison par ML2
Une chose est certaine au moment de dresser le bilan de la saison 2023-2024 du SM Caen, les acteurs et observateurs du club normand seront passés par tous les états. Prétendant à l’accession au coup d’envoi du championnat de Ligue 2 cet été, les ambitions de Malherbe étaient notamment renforcées par l’arrivée sur le banc d’un spécialiste de la montée, Jean-Marc Furlan. Mais comme le football n’est pas une science exacte et que la vérité se trouve sur le terrain, l’histoire fait qu’après une année particulièrement mouvementée, la sixième place obtenue à l’issue de cet exercice apparaît presque comme inespérée. Avec un petit point de moins que le premier participant aux play-offs à l’issue de la 38e journée, le SMC aurait même de quoi nourrir quelques regrets. Mais il peut aussi se réjouir d’avoir peut-être trouvé l’homme le plus à même de mener à bien son projet.
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Une phase aller dommageable
Pourtant, la barque caennaise avait pris le meilleur départ possible. Avec quatre victoires en quatre matchs et neuf buts marqués pour zéro encaissé, le SM Caen trônait au sommet de la Ligue 2 et semblait plus que jamais en mesure de jouer un rôle dans la course à la montée. La suite, les supporters de Malherbe ne la connaissent que trop bien. Une série de 11 matchs sans victoire, qui conduisait à l’éviction de Jean-Marc Furlan et à une situation d’urgence bien différente de ce que le départ canon laissait présager. Avec des ambitions logiquement revues à la baisse, l’objectif du SMC devenait tout autre. Trouver l’homme capable de sortir ce groupe d’une dynamique bien difficile et assurer le maintien au plus vite au cœur d’une saison à quatre descentes.
Nicolas Seube pour aller à l’essentiel
Afin de ramener un peu de calme à une situation qui sentait la poudre, les dirigeants optaient pour un jeune coach à l’image immaculée dans le Calvados. Du haut de ses 16 ans passés à Caen et de ses 520 matchs disputés avec le groupe professionnel normand, Nicolas Seube s’installait sur un banc de Ligue 2 pour la première fois de sa carrière de coach. Et si le cadeau pouvait sembler empoisonné au vu de la mission périlleuse qui lui était confiée, il ne tardait pas à remettre son club de cœur sur le droit chemin. Sans briller mais en assurant l’essentiel, son équipe enchaînait huit matchs consécutifs sans défaite pour se sortir du bas de tableau et éloigner le spectre de la relégation. Outre l’aspect tactique, Seube ramenait, par son discours, de la confiance et de l’entrain à un groupe qualitatif initialement programmé pour jouer les premiers rôles. Un choix payant et absolument déterminant dans l’histoire de la saison du SM Caen qui aurait très bien pu continuer à couler, à l’image de l’ESTAC, si un tel ressort n’avait pas été trouvé.
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Au point d’envisager une fin de saison réjouissante ?
L’ancien défenseur central voyait sa série parfaite prendre fin un soir de février sur la pelouse de Grenoble (1-5). Une défaite sèche qui ne remettait pas en question la rémission de ses hommes. Paradoxalement, le contenu proposé par le SMC lors de la première demi-heure de ce lourd revers était même très encourageant. Un pressing haut, intense, et une capacité de projection offensive qui donnaient envie d’en voir plus. Ce n’est d’ailleurs pas pour rien si les Caennais parvenaient par la suite à s’imposer face à Angers (2-0), Rodez (1-0), ou encore Laval (1-0) et Pau (3-2). Malheureusement pour eux, et ce malgré un objectif play-off atteignable, ils manquaient cruellement de régularité lors du sprint final, alternant victoires et défaites lors de sept semaines consécutives entre le mois de mars et le mois d’avril. Cette incapacité à enchaîner additionnée au retard conséquent accumulé lors de la phase aller pesait lourd dans la balance. Mais cette sixième place, à un point seulement du Paris FC (5e), parait finalement presque invraisemblable tant la saison de Malherbe a été mouvementée.
Reste désormais à voir l’empreinte que sera capable d’apposer Nicolas Seube sur son effectif et un mercato lors duquel il aura évidemment son mot à dire, mais également les moyens qui lui seront conférés au cœur du flou qui entoure le départ d’Oaktree et l’arrivée d’éventuels nouveaux investisseurs.
Une jeunesse à l’honneur
Un exercice 2023-2024 contrasté, donc, marqué aussi par de bonnes nouvelles sur le plan de la formation. Nombreux sont les jeunes pousses qui ont pris une place prépondérante dans le groupe de Nicolas Seube, à commencer par Brahim Traoré. Replacé en tant que défenseur central comme lors de ses débuts en 2021, le joueur de 20 ans a participé à 37 matchs sur 38 possibles en Ligue 2, disputant 3126 minutes. C’est aussi le cas de Noé Lebreton, qui a pris le chemin de l’équipe première cet été avec une dimension différente sous les ordres de son nouvel entraîneur. Bien installé dans le double pivot caennais, il est apparu à 27 reprises (dont 20 titularisations) pour 1752 minutes disputées, honorant par la même occasion ses premières sélections avec l’Équipe de France U20. Tidiam Gomis a également réalisé quelques entrées remarquées (16 apparitions, 414 minutes jouées). Par les observateurs, et par quelques écuries européennes. Le Bayer Leverkusen était notamment venu aux renseignements cet hiver pour l’ailier de 17 ans, mais avait à l’époque essuyé un refus du SM Caen. Symptomatique d’une jeunesse particulièrement florissante et porteuse de promesses intéressantes pour l’avenir du club.
Le bilan d’Olivier Duc (journaliste pour France Bleu Normandie) pour ML2
« On peut parler d’une saison en montagnes russes, à l’image de ce que l’on en attendait. Après le départ de Stéphane Moulin et le risque de voir Alexandre Mendy partir à l’intersaison, on s’était dit que ça risquait d’être une année de transition. Finalement Alexandre Mendy avait prolongé, et on nous avait vendu Jean-Marc Furlan, qui est quand même un nom du foot. Donc on se disait que cette année de transition pouvait être une vraie année avec des objectifs. D’ailleurs, le président du conseil de surveillance, Pierre-Antoine Capton, avait fixé comme objectif de faire mieux que la saison passée, soit mieux que la cinquième place et donc jouer la montée. Puis il y a eu l’incident Jean-Marc Furlan, où on a plongé jusqu’à la 16e place, en décembre on pensait que ce serait compliqué d’avoir une belle saison. Au final, il y a cet engouement, on finit au pied du top 5 avec un Nicolas Seube qui a vraiment énormément plu aux gens, que ce soit par ce qu’il représente et surtout par ses résultats. Et un engouement populaire qui a été encore plus fort que les saisons précédentes alors que l’année a été difficile. C’est dur de dire que c’est plaisant, dans le sens où il faut attendre de voir si on va repartir à nouveau pour une partie de montagnes russes la saison prochaine. Cela dépendra de l’intersaison pour déterminer si cette saison était vraiment bonne. »
L’équipe-type selon les temps de jeu
Le XI : Mandréa – Henry, Traoré, Thomas, Abdi – Lebreton, Daubin – Kyeremeh, Brahimi, Autret – Mendy
Le banc : Clémentia, Coeff, Ntim, Gaucho, Mbock, Court, Salama.
Photo by Loic Baratoux/Icon Sport