Albert Riera ne peut décidément pas être tranquille cette saison à Bordeaux. Alors que son équipe a remporté de belle manière la rencontre face à Dunkerque (2-0) mardi, voilà qu’un de ses joueurs est accusé par l’USLD d’avoir tenu des propos racistes sur le terrain. Ce sujet était forcément au cœur de l’actualité de la conférence de presse du technicien espagnol ce jeudi à deux jours du déplacement à Laval dans le cadre de la 35e journée de Ligue 2. Le coach a répondu aux questions des journalistes, et a aussi eu un mot envers les supporters du FCGB qui avaient manifesté leur mécontentement au Matmut Atlantique dans la semaine.
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Sur les accusations de racisme de la part de Dunkerque envers un joueur de Bordeaux
« Dommage que malheureusement on doit parler de cela au lieu de parler de foot. Je ne peux pas contrôler sur le terrain ce que les joueurs disent. En 2024, on est tous contre le racisme, on travaille pour cela. Après, on ne sait pas si cela est vrai ou pas. Mais je suis clairement contre et cela ne peut pas se passer. Il y a une enquête maintenant sur ce qu’il s’est passé. On doit être fort et costaud contre tout cela. Je suis contre le racisme, on est tous égaux. C’est une situation à laquelle on doit tous faire attention. On ne peut pas rigoler par rapport à cela. J’ai découvert ces accusations après le match, après la conférence de presse. J’étais surpris car je n’ai rien vu pendant le match. Hier, le club a communiqué ce qu’il pense. On va voir ce qu’il va se passer. Le joueur incriminé est-il mis à l’écart ? Non, parce qu’on ne sait pas ce qu’il s’est passé. La justice dira s’il est innocent ou non. Peut-il être suspendu ? Je suis entraîneur de foot, je ne peux pas savoir ça. »
Sur la grève des supporters mardi et les sifflets contre Nsimba
« Si vous le permettez, je veux parler de nos supporters. Après le match mardi, j’ai dit que je ne ferais aucun commentaire. Mais combien de fois ai-je dit que nos supporters sont les plus importants dans le foot ? Vous vous souvenez pendant le Covid ? C’était horrible ! Sans eux, le foot ne serait pas le sport roi. Si je n’ai pas commenté après le match, c’est parce que la veille du match, j’avais dit que j’aimais quand les supporters sont avec les joueurs. Les dirigeants doivent diriger, le coach doit coacher, les joueurs joeuer, et les supporters doivent supporter. Si on fait tous ça, je suis sûr qu’on sera meilleurs. J’ai été joueur pendant 17 ans et les gens m’ont beaucoup aidé. J’étais déçu après le match car on a gagné 2-0 sans les supporters. Peut-être qu’avec eux on aurait gagné 5-0, on ne le saura jamais… J’ai aussi été déçu des sifflets contre Vital Nsimba. Je le vois tous les jours. C’est un capitaine dans le vestiaire, sur le terrain et en-dehors. Il voyageait avec nous quand il était blessé. Quand quelqu’un a besoin de quelque chose, il est là. Il a dit quelque chose de normal en conférence de presse et la phrase a été sortie de son contexte. On ne peut pas douter de Vital. Il donne tout pour le club. L’équipe a besoin des supporters et les supporters ont besoin de l’équipe. Les joueurs donnent tout, je vois les statistiques physiques de chaque match. On donne tout avec les possibilités qu’on a. Après, on fait des erreurs, on n’est pas des machines (…). »
Que serait une saison réussie pour Bordeaux ?
« J’aurais fait presque 30 matchs ici. C’est la première fois que le coach adverse a dit qu’on avait mérité notre victoire mardi. Première fois ! Je ne sais pas si c’est un hasard que ce soit un étranger ou pas (Luis Castro est Portugais, ndlr)… Et encore, ce n’était pas notre meilleur match depuis que je suis arrivé. Notre 14e place est-elle méritée ? C’est celle du classement actuel. Si je dis autre chose, vous allez me critiquer. Si on prend le classement, mieux vaut être 14e que 17e. Si on n’avait pas changé de coach, peut-être qu’on serait 17e. Et si ce n’était pas moi, peut-être que Bordeaux serait 7e. En tout cas, c’était la première fois qu’un coach disait qu’on méritait de gagner mardi. Objectif Top 10 ? L’objectif, c’est de gagner le prochain match. On doit passer le plus vite possible la barrière des 50 points, c’est le minimum. On va essayer de prendre tous les points. L’équipe progresse. Gaëtan Weissbeck, quel joueur ! Je l’emmène avec moi en vacances après la saison (sourire). Un entraîneur ne peut jamais promettre de titres mais il peut promettre d’améliorer les joueurs. »
Les progrès de Weissbeck
« C’est un joueur dans la maîtrise, il le fait très bien. Il est très important pour nous. Le fait qu’il se sente en confiance dans un groupe, cela le pousse à faire des passes vers l’avant. Il peut jouer plus haut sur le terrain, oui. Mais quand tu joues face au jeu ou dos au jeu, ce n’est pas la même chose. Lui, il doit jouer plus souvent face au jeu. Le ballon doit passer par lui. Les autres à ses côtés sont importants aussi, mais Weissbeck est souvent celui qui touche le plus de ballons, cela veut dire beaucoup. Le plus difficile pour un joueur, c’est d’être régulier. C’est très compliqué. C’est quelque chose que tous les joueurs doivent travailler. »
Le prochain adversaire Laval
« On s’attend à ce que Laval défende en bloc bas. On doit trouver plus de solutions dans cette situation. Parfois, les gens sifflaient parce qu’on se faisait des passes dans notre moitié de terrain. Mais si on s’attaque à un mur… ce n’est pas possible. Il faut d’abord le casser pour le franchir. Les joueurs comprennent mieux ce qu’on doit faire. Tous les matchs sont différents. On doit trouver l’espace libre. Je commence à bien comprendre ceux qui jouent avec une ligne de 5 défenseurs. Pour chaque match, je connais le plan. Après, il y a la réalité de l’adversaire. Parfois, je m’imagine ce qu’il va se passer, mais ensuite il y a la réalité du terrain et il faut détecter d’autres choses. Mais avant les matchs, on donne toujours la clé aux joueurs. La saison prochaine ? Ce sera après les vacances ! C’est normal de planifier des choses, je donne mon opinion. Mais je pense avant tout au prochain match. Je suis en contact toujours avec le président. Le directeur sportif est presque tous les jours ici. Chacun sa responsabilité. »
Photo Anthony Dibon/Icon Sport