Il est rare de voir des personnes intéressées par l’achat d’un club professionnel dans le football s’exprimer publiquement et dans autant de détails, comme Hubert Patural, qui a pour idée de racheter le club de sa ville natale : l’AS Saint-Étienne ! Alors que plusieurs groupes se manifestent cette semaine pour tenter de récupérer les parts des dirigeants, le duo Romeyer-Caïazzo, l’entrepreneur stéphanois espère pouvoir griller la politesse à ces différents projets avec pour idée de mettre les supporters-investisseurs sur le premier plan. Dans un grand entretien livré à FootMercato cette semaine, M. Patural explique ce qu’il espère pouvoir mettre en place à Geoffroy-Guichard et vouloir éviter si possible la venue d’un fonds d’investissement étranger peu scrupuleux.
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« Nous pensons à un projet alternatif et innovant, à l’instar de ce qui se passe au Barça, au Real, au Benfica ou à Bilbao. Je fédère depuis plusieurs mois près de 200 amis autour de ce projet murement réfléchi « GO GREENS ». Des entrepreneurs, des sportifs, des personnalités, des dirigeants de clubs de supporters… qui investissent et valident une administration collégiale à mes côtés. La rupture, c’est la constitution d’un modèle hybride de direction du club que j’appelle modèle business-socios, dispensé par un consortium d’entrepreneurs et investisseurs et des représentants de supporters. Tous sont des socios, égaux quels que soient leur patrimoine d’actions ou leur puissance financière. Aboutir à un projet de business-socios verts est donc de fait le contraire du « grand capital » des fonds chinois, émiratis ou américains. Mais c’est aussi une précaution. Un club détenu par ses socios n’est plus la proie des vautours. »
« J’ai la conviction que l’ASSE appartient à tout le peuple vert et à personne en particulier, quel que soit le ticket d’investissement apporté. Chaque supporter est un socio qui peut devenir propriétaire d’un petit bout du club, titre et regard sur la politique du club qu’il pourra léguer à ses descendants. Le président et les membres du conseil ne sont donc pas ceux qui possèdent le club, mais ceux qui sont choisis par les socios dans le secret de l’isoloir, comme au Barça ou au Real. Un supporter équivaut à une voix. Ce modèle hybride ne peut fonctionner que pour des clubs à très forte identité régionale et historique comme l’ASSE »
La crainte de voir des personnes peu scrupuleuses diriger l’institution stéphanoise
« J’ai peur pour mon club de cœur. Je suis un supporter comme n’importe quel amoureux de l’ASSE, et oui, aujourd’hui j’ai peur. Si demain le club est vendu au premier vautour venu, qui nous dit que nous n’allons pas nous retrouver dans la situation catastrophique de Sochaux l’an dernier ? Quand le fond chinois qui avait acquis le club a découvert toutes les ardoises dissimulées, il a arrêté de mettre au pot et placé le club sochalien en liquidation judiciaire. Ce serait évidemment une catastrophe… »
Source : footmercato.net
Photo Loic Baratoux/FEP/Icon Sport