Toujours optimiste malgré la défaite de son équipe face à l’AJ Auxerre lundi dernier, Albert Riera a fait réagir certains supporters avec ses propos qui sont parfois considérés comme déconnectés de la réalité. Même si Bordeaux n’a pas été ridicule à l’Abbé-Deschamps, il a manqué beaucoup d’équilibre et de pragmatisme dans les deux surfaces mais aussi parfois en amont pour pouvoir rentrer ne serait-ce qu’avec un point de ce déplacement périlleux chez le nouveau leader de Ligue 2. Sur France Bleu Gironde – dans l’émission 100% Girondins pour laquelle il était invité, le journaliste et commentateur de beIN Sports Éric Barrere a donné son avis sur la communication du coach espagnol et sur le groupe bordelais, qui ne convainquent pas tout le monde avant le match des 16es de finale de Coupe de France face à Nice.
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« Une équipe, ce n’est pas seulement additionner des talents. Une équipe, c’est trouver de la complémentarité, c’est de la cohésion, des schémas de jeu, une vie en dehors du terrain, de la stabilité en coulisses… Voilà ce qui fait une équipe. Pour prendre l’exemple du recrutement de Weissbeck, j’étais très content parce que c’était un très bon joueur à Sochaux. Livolant aussi à Guingamp, mais lundi soir je l’ai trouvé assez neutre finalement. L’agglomération de talents ne fait pas une équipe à mon sens. On a pu s’en apercevoir par le passé comme avec celle qui a remporté la Coupe de France en 2013 à Bordeaux. Certes il y avait des joueurs talentueux, mais il y avait un groupe, une osmose. Au final, il s’agit-là du dernier trophée remporté par les Girondins, il y a de cela onze ans… »
Une communication étonnante de la part de l’entraîneur ?
« Non je ne trouve pas. Les coachs sont obligés de communiquer de manière positive ! Imaginez qu’il vienne au micro de beIN Sports et qu’il dise « On est nuls, on est des tocards, on n’a rien à faire en Ligue 2, on n’arrivera jamais à se maintenir »… Cela ne marche pas comme ça, il est obligé de positiver ! Il y a eu sept bonnes premières minutes pour les Girondins du côté d’Auxerre. Sept, ce n’est pas beaucoup, mais il est obligé de positiver. Je le comprends. Les supporters ne sont pas dupes, ils voient les matchs depuis l’arrivée de Riera, il y a une dissonance entre ce qu’il veut mettre en place, son discours et la réalité des matchs. Les supporters ne sont pas aveugles mais lui, il est obligé de positiver, même si c’est ridicule. Vous avez déjà vu un coach qui vient en conférence de presse et qui dit : « on est nuls » ? Ils sont très, très rares. Ça n’existe pas. »
« Sur les matchs que j’ai vus, j’ai parfois l’impression que les Bordelais jouent un petit peu comme des sénateurs. On nous dit qu’ils ont les expected goals (buts attendus) les plus élevés de Ligue 2, que ce sont eux qui frappent le plus au but… Il y a peut-être des réalités statistiques qui font que ce n’est pas si mauvais mais au final, tu ne gagnes pas les matchs. J’ai l’impression qu’il (Albert Riera) s’enflamme un petit peu dans ses projets de jeu. Il n’a pas forcément choisi les joueurs. La réalité du vestiaire et du terrain n’est-elle pas un petit peu éloignée de ce qu’il veut mettre en place ? Mais je pense quand même que dans le vestiaire, il est obligé de leur répéter « Allez, allez, ça va marcher, on va réussir » ! »
Source : francebleu.fr
Photo Daniel Derajinski/Icon Sport