On l’attendait à lutter en bas du classement avec Annecy, Concarneau et Dunkerque, le voici finalement à tutoyer les sommets aux côtés d’Angers et d’Auxerre. Quatrième de Ligue 2 à la mi-saison, le club de Laval a intégré un autre groupe que celui que nous imaginions pour lui et se voit bien continuer à jouer les trouble-fête le plus longtemps possible.
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Le Stade lavallois a commencé la phase aller de la saison 2023-2024 de la même manière qu’il avait terminé la saison 2022-2023 : avec un caractère grandiose. Depuis ce maintien incroyable arraché par Diaw à la 95e minute de la 38e journée à Amiens, l’équipe n’a plus jamais semblée la même. Avec un recrutement bien senti, le club mayennais a réussi à faire un départ canon en dehors d’une défaite à Troyes et d’un match nul (0-0) à QRM qui peuvent avec le recul être considérés comme de mauvais résultats, lui permettant d’occuper la première place entre la 6e et la 16e journée.
77 jours se sont écoulés entre le moment où les Tango ont récupéré le trône de leader, le soir d’une victoire 3-0 à Bastia, et le moment où ils l’ont laissé à Angers au moment où ils se sont neutralisés avec Grenoble (1-1) dans un clash du haut du classement. Avant cela, les Lavallois ont réussi leur départ avec un victoire dans le derby contre le SCO qu’on ne savait pas forcément si fort en début de saison (1-0), un succès face à Rodez, une victoire renversante contre Caen suivie de cinq autre succès qui ont largement contribué à faire de Laval le club le plus en forme de Ligue 2 pendant une longue période. Battant Guingamp mais aussi Paris à l’extérieur ainsi que Bordeaux, le groupe d’Olivier Frapolli montrait semaine après semaine sa capacité à garder ses cages inviolées et à marquer un but vainqueur sur coup de pied arrêté, grâce à la patte droite de Vargas et aux talents de Malik Tchokounté et ses partenaires sur corner notamment.
De cette belle place de leader, le Stade lavallois n’est pas descendu bien loin même si les trois défaites (contre Concarneau, Ajaccio et Auxerre) et une seule victoire à Dunkerque sur les six dernières sorties viennent un peu gâcher un bilan très cohérent pour un club qui était pourtant programmé pour jouer le maintien mais qui, prêt plus tôt que les autres et bien organisé, a réussi à dépasser les attentes. Les venues définitives de Sam Sanna ou et Mamadou Samassa ont largement contribué au renouveau lavallois, tout comme le fantastique Amin Cherni (recruté à Chambly) qui forme avec Vargas la paire de pistons la plus décisive de tout le championnat. Seule petite ombre au tableau : l’apport des attaquants recrutés en prêt comme Labeau-Lascary et Kadile, qui ne sont pas encore suffisamment tueurs dans la surface. Il en va de même pour Jordan Tell, arrivé gratuitement après son licenciement de Grenoble. Une légère sous-performance dans un secteur qui a obtenu le renfort de Pablo Pagis cette semaine et qui sera attendu au tournant sur la phase retour du championnat.
Encore sur tous les tableaux, les Tango à l’unisson
Parmi les six dernières équipes de Ligue 2 qualifiées pour les 16es de finale de la Coupe de France et surtout le seul club du top 8 à l’être, Laval a donc deux compétitions à jouer sur cette deuxième partie de saison. Il sera intéressant de voir le comportement de l’équipe lors du cours déplacement à Nantes lors du prochain tour puisqu’une qualification ou une élimination pourront conditionner le reste de la saison ainsi que l’enchaînement des rencontres, qui ne pardonne pas pour un effectif de Ligue 2 parfois limité en nombre et en solutions. Le FC Annecy peut en témoigner.
Car si Laval est bien sûr très en avance sur son tableau de marche qui est celui du maintien, il serait forcément légèrement décevant après tant de temps passé dans le haut du tableau et dans ce top 5 de manquer les play-offs, même si on ne pourrait pas considérer cette saison comme ratée pour autant. Avec des gros clubs qui sous-performent encore comme Bordeaux et Caen, des places se sont libérées pour jouer la montée ou les barrages et les Lavallois seraient bien inspirés d’en profiter pour rejoindre une élite très serrée à 18 clubs, pour la première fois depuis 1989. En tout cas, plus rien n’est impossible désormais, surtout avec un entraîneur qui s’est adapté aux exigences du championnat après une première saison en Ligue 2 avec si peu d’équilibre entre l’attaque et la défense. Pour sa réussite récente, le Stade lavallois doit en effet beaucoup à Olivier Frapolli.
L’équipe-type (en 3-5-2) fonction des temps de jeu :
Samassa – Diaw, Baudry, Tavares – Vargas, Sanna, Roye, Bobichon, Cherni – Tchokounté, Kadile
Le banc : Hautbois – Baldé, Ouaneh, Gonçalves, Thomas, Benard, Labeau-Lascary.
Photo Loic Baratoux/FEP/Icon Sport