En ce 31 décembre et dernier jour de l’année 2023, MaLigue2 revient sur un événement marquant de chaque mois de l’année écoulée. En juin, impossible de ne pas revenir sur l’affaire Bordeaux-Rodez, du jamais-vu dans l’histoire de notre championnat. Arrêté après le but du RAF à la 22e minute, le match n’a jamais repris, plaçant la lutte pour la montée et le maintien dans le flou pendant plusieurs semaines !
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Vendredi 2 juin 2023. L’effervescence est totale à Bordeaux. Malgré la défaite la semaine précédente à Annecy qui ne permet plus aux Girondins d’avoir leur destin en mains pour monter en Ligue 1 par rapport au FC Metz, tout un peuple veut croire à l’incroyable exploit contre Rodez, à la lutte pour ne pas descendre en National 1, mais auteur d’une fin de saison canon. Pour ce 38e et dernier rendez-vous de la saison, le Matmut Atlantique bouillonne et le Virage Sud a mis les petits plats dans les grands pour porter son équipe jusqu’au bout. Un excès de passion qui va conduire l’un des leurs à commettre une erreur inadmissible et très lourde de conséquences pour le club, mais aussi par ricochets au RAF et au FC Annecy…
A l’attaque dès le début de match pour tenter de l’emporter par le score le plus large possible en cas de faux pas des Grenats, Bordeaux s’expose forcément aux contres aveyronnais. Et c’est justement sur une transition rapide que Rodez va venir jouer les trouble-fêtes. A la réception d’un centre au deuxième poteau, Lucas Buadès place un plat du pied parfait entre les jambes de Gaëtan Poussin. Dans l’euphorie, le piston droit vient célébrer au pied du Virage, et cherche la caméra pour dédicacer son but. Quelques instants plus tard, le buteur est au sol, et un attroupement de joueurs se forme. Quelque chose de grave vient de se passer, mais difficile au départ de comprendre quoi exactement. Les ralentis délivrés par la suite seront formels : Marc, fidèle des Ultras, est venu faire la police lui-même sur la pelouse pour repousser Buadès et ses coéquipiers. Une intrusion interdite et intolérable, surtout dans un contexte aussi bouillant, même si le principal intéressé admet ne pas comprendre la portée de son geste dans un entretien accordé à So Foot : « Je réfute totalement le terme d’agression. Cela fait 30 ans que je suis mon club partout, que ce soit en France ou en Europe. Des matchs à enjeu, j’en ai connu quelques-uns. J’ai voulu repousser le groupe de joueurs de Rodez pour les raisons déjà évoquées. Je n’ai frappé personne, je suis catégorique ».
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Arrêt définitif de la rencontre
Face à cette situation, l’arbitre de la rencontre, Nicolas Rainville, décide de renvoyer tout le monde aux vestiaires à la 22e minutes, le temps de monter une cellule de crise sur la suite à donner à la rencontre. Après une longue attente et pendant que toutes les autres rencontres du multiplex de la J38 se poursuivent, l’annonce intervient finalement : le match ne reprendra jamais. Rodez indique que Lucas Buadès a été victime d’une commotion et ne peut reprendre la partie. Le début d’un mois de conflits entre Bordeaux, Rodez… et par ricochets Annecy. Battu sur la pelouse du Paris FC (0-1), le club annécien comprend à distance qu’il serait relégué en cas de victoire entérinée du RAF, et conteste à son tour la version aveyronnaise.
Après instruction de la commission de discipline de la LFP, l’instance livre son verdict tant attendu le lundi 12 juin, soit dix jours après les faits : Rodez remporte la rencontre sur tapis vert, Bordeaux doit démarrer la saison suivante avec un point de pénalité en Ligue 2, et le FC Annecy tombe alors en N1. Les Girondins souhaitaient rejouer le match pour garder une chance de monter. Une demande qui n’aboutira pas. Si les Girondins n’insisteront pas, le FCA abordera de son côté une communication ultra offensive envers le RAF, n’hésitant pas à utiliser les termes de « tricherie élaborée« ou de « supercherie« , créant ainsi une nouvelle rivalité féroce à l’échelle de la L2. Victime de harcèlement ciblé ou de menaces de mort sur les réseaux sociaux, Lucas Buadès livrera la meilleure des réponses sur le terrain lors de la première partie de saison 2023-2024, avec des prestations de qualité. Annecy sera finalement repêché après la rétrogradation administrative de Sochaux, tandis que Bordeaux n’aura pas réussi à se relancer pour jouer la montée après cet épisode rocambolesque qui fera date dans la grande Histoire de la Ligue 2.
Photo by Sylvain Thomas/FEP/Icon Sport
