Les présidents des clubs de National ne lésinent pas sur les efforts de communication et auprès des instances pour obtenir la création d’une Ligue 3 professionnelle. Estimant que la formule actuelle de la troisième division française n’est pas viable économiquement, les patrons des 18 clubs ont à nouveau publié un texte commun lundi. Si la revendication pour une L3 est toujours d’actualité, la lettre ouverte aux dirigeants de la Fédération Française de Football et de la Ligue de Football Professionnel concerne plus précisément des enjeux à court terme.
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Dans le communiqué, les présidents de clubs protestent contre la baisse du soutien financier aux clubs fédéraux (non-pros), réclament plus de visibilité en ce qui concerne le soutien accordé aux clubs pros ainsi qu’une baisse des droits d’inscription au championnat. Ces mesures, chiffrées à 1,9 millions d’euros contribuerait à lutter contre un risque de disparition évoqué par les clubs.
Le communiqué complet des présidents de N1 :
Monsieur le Président de la FFF,
Monsieur le Président de la LFP,
Mesdames et Messieurs, Membres du Comex de la FFF et du Conseil d’Administration de la LFP,
Devant les difficultés croissantes rencontrées par les clubs de National (1 club sur 2 a failli être rétrogradé administrativement ou liquidé lors de cette dernière intersaison !), l’ensemble des présidents, représentant 9 clubs professionnels et 9 clubs fédéraux, ont décidé d’agir.
Le 7 septembre et le 26 octobre 2023, nous sommes venus à la rencontre de nos dirigeants de la FFF et de la LFP pour expliquer tous les non-sens qui existent au sein de notre championnat.
Ces réunions ont eu lieu dans une démarche constructive et avec le soutien des équipes de la FFF et de la LFP et nous profitons encore une fois de ce courrier pour vous en remercier.
À l’occasion de ces échanges, nous avons exposé notre grande inquiétude sur l’avenir de notre championnat si aucune mesure n’était prise avec à terme, la création d’une L3 professionnelle.
Mais avant de valider une telle réforme, nous vous avons également interpellés sur trois sujets urgents pour lesquels nous avons besoin, dans les prochaines semaines, de réponses claires afin de préserver l’avenir de nos clubs et de nos salariés.
Pour rappel, voici nos trois demandes urgentes
1- Pour les clubs fédéraux, maintien du soutien financier initial. En effet, cette saison, chaque club a vu son indemnité forfaitaire passer de 280.000 € à 180.000 € soit une baisse de plus de 1/3 ! Nous sommes la seule division à avoir vu notre aide diminuée, et ceci, sans aucune concertation.
2 – Pour les clubs professionnels, soutien financier, à hauteur minimum de celui des clubs fédéraux pour maintenir une équité et un équilibre entre droits et devoirs (soit 280.000 € minimum). Nous insistons également sur le fait qu’aujourd’hui, quatre clubs (Châteauroux, Le Mans, Orléans et Red star) n’ont aucune information officielle sur le montant financier qu’ils vont recevoir alors que nous sommes déjà à 1/3 de la compétition ! De même, il a été demandé de diminuer le coût d’inscription au championnat de National pour les 9 clubs professionnels. En effet, ce coût s’élève pour chacun de ces 9 clubs à plus de 50.000 €, soit un montant quasiment équivalent à celui versé par chaque club de L1 (54.882 €) et de plus de deux fois supérieur à celui versé par chaque club de L2 (18.294 €) pour participer à leur championnat !
3 – Modification du barème de la licence club permettant d’obtenir le statut professionnel pour le National. Le barème lié aux critères est en inadéquation avec notre réalité et les aides reçues en contrepartie. Par exemple, le critère RSE est dix fois plus valorisé que celui de posséder un centre d’entraînement ! De même, seul le critère médecin ou deux kinés à temps plein comptabilise des points. Si rien n’est modifié d’ici juin prochain, quasiment aucun club ne pourra garder son statut professionnel !
Sachez que nous avons conscience des nombreuses demandes auxquelles la FFF comme la LFP sont confrontées chaque jour puisque nous les vivons également dans nos clubs.
Mais nous ne pouvons plus accepter cette situation alors que notre démarche est simplement de demander un minimum de considération par rapport à ce que nous représentons et de réparer une injustice pour un montant marginal à l’échelle de l’économie du football (1,9 M€ pour nos 18 clubs).
Qui pourra nous dire avec sincérité que ce montant n’est ni justifiable ni disponible pour sauver un championnat de plus en plus attractif avec 18 clubs qui ont chacun participé à l’écriture de l’histoire de notre sport ?
Pouvons-nous prendre le risque de faire disparaître 18 clubs qui participent à enraciner et à faire rayonner le football sur l’ensemble du territoire ? Des clubs qui ont connu pour la plupart la L1 et la L2 !
Par ailleurs, nous sommes persuadés que nous pouvons participer, à notre niveau, à la valorisation de notre sport ainsi qu’à son ambition de devenir encore plus compétitif sur le plan national et international dans les prochaines années. Il suffit de recenser les nombreux joueurs, aujourd’hui en L1, L2 voire en Équipe de France, qui ont pris leur envol grâce à notre championnat.
Dans l’attente de votre retour ou mieux de vous rencontrer, nous vous prions d’agréer, Messieurs les présidents, Mesdames et Messieurs les membres du Comex de la FFF et du CA de la LFP, l’expression de nos sentiments respectueux.
Les présidents et représentants des clubs du National.