Les résultats sportifs sont frustrants mais tout de même encourageants sur beaucoup de points pour Sochaux en ce début de saison en N1. Avant le match en retard contre Orléans qui peut permettre à l’équipe de sortir de la zone rouge, ce mercredi à 19h, le président-délégué du FCSM Pierre Wantiez est venu sur France Bleu Belfort-Montbéliard faire le point sur la situation économique du club, qui a failli mettre la clé sous la porte cet été après avoir été relégué administrativement de Ligue 2.
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« On a trois sujets aujourd’hui : sauver le club économiquement, préserver la compétitivité de l’équipe pro et préserver le centre de formation. C’est clairement le sujet du club. Préserver la formation aujourd’hui, on le sait tous, ça voudra dire qu’il y aura des efforts à faire. Le club est encore dans une situation économique compliquée, aujourd’hui encore. Quand on nous dit « vous avez sauvé le club », on lui a simplement évité de mourir. Je dirais qu’on est en phase de rémission, qu’il y a des signes encourageants, mais il faut bien avoir à l’esprit que le club n’est pas encore sauvé. Il est encore vivant et je trouve ça déjà pas mal, étant donné l’état dans lequel il était il y a deux mois et demi seulement je le rappelle, pas six mois. »
« On ne peut pas prétendre sauver le club sans modifier son fonctionnement et ses charges. C’est inéluctable. Ce n’est pas une question de choix. Il y aura des départs, il n’y aura pas de PSE (plan de sauvegarde de l’emploi) parce que ce sont des procédures très lourdes qui porteraient sur des effectifs nombreux. Par contre, je confirme qu’il y aura des départs pour motifs économique, ce qu’on appelle brutalement des licenciements pour motifs économiques. Il y en aura et sans trahir de secret, les salariés du CSE (conseil social économique) que je vois très fréquemment savent qu’on se verra dans le courant de la semaine prochaine et que ça sera le démarrage officiel de la procédure qui aboutira à des départs. »
« Je vais vous donner trois chiffres, qu’il faut manipuler avec un peu de précaution : quand on s’est penché sur le dossier du FCSM avec Jean-Claude Plessis, je n’avais pas tous les éléments parce qu’on ne voulait pas forcément nous les communiquer, mais en gros il fallait 23 millions d’euros. Aujourd’hui, les efforts de gestion, les quelques départs qui ont eu lieu font que ce besoin est plutôt redescendu aux environs de 16, ce qui est un premier pas significatif. Sur les 16 millions, entre les investisseurs privés et les engagements pris par les collectivités territoriales, on est à un peu plus de 10M€. Si on fait la différence, il nous manque approximativement six millions d’euros à venir sur les deux saisons suivantes pour financer le club et, normalement, revenir à une situation plus saine […]. S’il n’y a pas d’augmentation conséquente de nos recettes, le club ne fera pas la saison 2024-2025 complètement. On a toujours cette épée de Damoclès au-dessus de la tête, il faut bien l’avoir à l’esprit. »
À propos du départ forcé d’Ibrahim Sissoko, qui a signé à l’ASSE cet été après avoir été libéré de son contrat par la direction Nenking : « Il faudra qu’un jour quelqu’un d’un peu intelligent m’explique comment le club peut donner un million d’euros à Sissoko pour l’inciter à partir, donner les commissions qu’il a données à un agent sur l’opération… C’est à dire que c’est un départ qui coûte au club au total 1,5M€, alors qu’on sait au moment où ça se passe qu’il est dans les couloirs de Saint-Étienne pour signer. C’est soit de la débilité profonde (sic), soit de la méconnaissance totale du fonctionnement (du football). Voilà des choses dont on se serait volontiers passés. Cette somme-là, c’est nous qui allons devoir la payer sur 2023-2024 et 2024-2025. »
Source : France Bleu Belfort-Montbéliard
Photo Philippe Lecoeur/FEP/Icon Sport