Tout juste majeur, le jeune milieu de terrain de Troyes Abdoulaye Kanté se révèle en Ligue 2 et est l’une des quelques satisfactions pour l’ESTAC, qui reste toujours dans le bas du tableau après 10 journées de championnat. Titulaire dans cinq des six derniers matchs sous la houlette de Patrick Kisnorbo, le néo-professionnel raconte son parcours semé d’embuches pour quitter la Côte d’Ivoire, s’installer en France il y a seulement deux ans et vivre grâce au soutien de personnes bien intentionnées et surtout à sa grande capacité d’adaptation. Il raconte son histoire dans L’Est Éclair du lundi 16 octobre.
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« Des amis avaient fait le voyage en Europe et m’avaient dit que là-bas, c’était possible de faire des études et de jouer au foot. C’est ce qui m’a motivé à partir, à tenter ma chance pour voir jusqu’où ça pouvait m’emmener. J’avais presque 16 ans. Au début, c’était compliqué de convaincre mon père, vu mon jeune âge. Il se demandait si j’allais continuer l’école. Mais il a compris et puis un oncle, qui s’apprêtait à partir, s’est porté garant […]. J’ai du mal à parler (du voyage), à expliquer le parcours. C’était difficile. Cela a duré un ou deux mois… (L’arrivée) a été un soulagement mais en même temps, ce n’était pas facile. Je devais trouver un moyen de m’inscrire à l’école, de jouer au foot comme j’avais prévu. »
« Une personne d’Abidjan avait un contact en France. Je lui ai envoyé un message pour lui dire que je venais d’arriver, que l’intégration était difficile. Cet individu m’a répondu qu’il connaissait quelqu’un qui était l’ami d’un entraîneur de Montfermeil, Monsieur Valéry Laurent. J’ai écrit à ce monsieur, je lui ai expliqué ma situation et je suis allé faire un entraînement avant que la saison ne débute […]. Je demandais aux gens que je croisais ce que je devais faire pour aller ici ou là. J’étais dans l’obligation de me débrouiller, cela m’a forgé. Mon père nous apprend ça, il a toujours été quelqu’un de « guerrier ». C’est resté en moi […]. Des gens m’ont aidé, mis à l’aise, il y avait même des Ivoiriens au sein du club. Là-bas, on n’est pas payé. On m’a donné des équipements. Une personne au pays m’aidait aussi en m’envoyant de l’argent. »
Sollicité par Strasbourg et Reims après une très belle saison à Montfermeil, Kanté est finalement convaincu de rejoindre Troyes pour poursuivre son parcours. Après une période de presque un an sans jouer à cause d’irrégularités dans ses licences précédentes, le milieu défensif doit attendre ses 18 ans pour pouvoir enfin éclater au grand jour, sur la deuxième plus grande scène du football français, avec un but dès sa première titularisation le 2 septembre dernier. L’article complet est à retrouver dans L’Est Éclair.
Photo ESTAC