« Je crois que j’ai été l’un des premiers footballeurs à avoir eu un protocole commotion, avec six semaines d’arrêt et obligation d’aller voir un neurologue » : s’il n’a que peu de souvenirs de ce qu’il s’est passé lors de ce match à Bastia en 2017 avec Saint-Étienne, Vincent Pajot garde aussi quelques séquelles de cette commotion cérébrale en Corse et est désormais plus sensible lorsqu’il subit des chocs à la tête. Dans une pleine page du Dauphiné Libéré, le milieu de terrain du FC Annecy (sorti deux fois du terrain cette année en Ligue 2 pour la même raison) raconte son expérience et appelle à la prudence ainsi qu’au respect du repos et des examens à réaliser pour éviter tout drame sur nos terrains de football.
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« (À Bastia) j’avais eu un vrai choc. J’avais pris un pied dans la tête. Je n’avais repris mes esprits qu’à l’hôpital, deux heures plus tard […]. Cela m’a provoqué une sensibilité qui fait que lorsque je reprends des chocs à la tête, j’ai des troubles visuels, un peu de vertiges, comme des pertes d’équilibre. Je fais de l’ophtalmologie pour éduquer mon œil et mon cerveau. Cela se passe bien, mais j’ai gardé une sensibilité au niveau de mon côté droit. Il faut être vigilant. Je pense que le coup à Bastia a été le déclencheur. »
« Le coach (Laurent Guyot) ne rigole pas avec ça. Là, on avait une demi-finale de Coupe de France avec tout ce que ça représente. Nous, on est des compétiteurs, un match comme ça on ne veut pas le louper. Mais c’est là qu’il faut prendre du recul, ça ne reste que du foot. J’étais remplaçant ce soir-là mais il m’avait prévenu que je ne rentrerai pas (à cause du protocole commotion). C’est dur, on a envie de jouer. Il y a une petite frustration mais quand le coach a pris cette décision, il l’a fait pour ma santé. Maintenant, je le comprends. J’ai une famille, des enfants, je suis plus vers la fin que le début et mon but n’est pas de tout sacrifier pour le foot pour ne plus être capable de faire grand-chose après ma carrière. Je veux continuer à prendre du plaisir dans d’autres sports quand le foot sera fini. Cela passe par des décisions comme ça. Que ce soit pour la tête comme pour un genou, une cheville. Il vaut mieux bien se soigner que tout faire à l’arrache pour jouer trois jours plus tard. C’est avec l’âge qu’on pense comme ça (rires). »
Source : ledauphine.com
Photo Baptiste Fernandez/Icon Sport