Recruté définitivement par le club de Bastia, Tom Ducrocq prolonge sa belle aventure avec l’équipe de Ligue 2 qui lui a donné sa chance à l’époque en National alors qu’il était sous contrat à Lens. Le jeune homme, qui a fait de l’Île de Beauté sa deuxième maison, se fond dans le paysage en adoptant parfaitement les valeurs du Sporting ce qui a rapidement fait de lui l’un des chouchous de Furiani. Il raconte comment il est devenu ce joueur autoritaire malgré son physique plus léger que la moyenne pendant sa formation.
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« Au tout début, quand j’étais au Pôle Espoir à Liévin dans le Nord, j’étais un peu plus haut sur le terrain et, honnêtement, je n’aimais pas trop défendre. J’étais vraiment très petit, j’ai des photos sur lesquelles j’arrivais au coude de tous les joueurs ! C’était extrême à quel point j’étais petit il y a très longtemps, donc déjà je n’ai jamais vraiment eu le physique. Après, j’avais ce volume de jeu qui me permettait de beaucoup courir, mais physiquement j’étais vraiment très très frêle. Je n’aimais pas trop défendre, et un jour le directeur du Pôle Espoir me prend seul dans son bureau et me montre des photos de Xavi, Iniesta, Busquets, le milieu du Barça. Il me dit « regarde, tu penses qu’eux ils ne défendent pas ? » et me montre toutes les images tactiques avec les milieux qui harcèlent le porteur de balle. Cela m’a fait prendre conscience de beaucoup de choses. À partir de là, j’ai développé un autre style de jeu. En Senior, je me suis dit que si je ne mettais pas encore plus d’engagement que les autres, ça serait un frein pour accéder au haut niveau. En CFA, j’ai commencé à être dur sur l’homme. Il faut que je le fasse à 100%, par rapport à mon physique, si dans le duel contre un gars d’1m85 je n’y vais qu’à 50%, forcément je vais perdre les duels. Mentalement, je me suis formé à y aller plus fort que les autres. »
« Il fallait que je m’adapte, sinon je n’allais pas réussir à franchir ce cap. Je pense que je peux et que je dois encore me développer sur certains aspects, mais je pense avoir déjà franchi la barrière mentale. Même aux entraînements, j’essaye tout le temps d’être à fond, sur tous les ballons comme un chien […]. Là où je dois grandir, c’est acquérir cette « malice », cette intelligence que Cahuzac avait. Dans les duels, des fois, je veux parfois y aller trop fort, bêtement. Après, ça fait partie de mon style aussi, mais je pense que je dois développer cet aspect-là, et mon rapport avec les arbitres parce que je prends beaucoup de cartons à cause de la parole… J’ai besoin d’être nerveux sur le terrain, mais je dois aussi apprendre à me gérer et à me tempérer par moments. Des fois je me mets à la place du coach, et je sais que je rate trop de matchs par rapport aux cartons. Je dois y faire attention. »
Photo Emma Da Silva/Icon Sport