Championnat

Ligue 2 – FC Sochaux : une saison de tous les espoirs gâchée en l’espace d’un mois

En perdant un match essentiel à Bastia il y a quatre journées de cela, Sochaux montrait déjà des signes inquiétants de fébrilité et démontrait une nouvelle fois qu’il n’avait pas les épaules pour gagner les rencontres importantes en Ligue 2. Presque un mois après, l’espoir de montée qui était pourtant encore vivant semble bien loin et aller chercher les équipes du top 3 – les seules qui sont encore réalistiquement dans la course pour la Ligue 1 – semble illusoire. Retour sur des semaines cauchemardesques qui auront des conséquences pour le club à moyen terme.

A lire aussi >> Sochaux – Le constat d’échec d’Olivier Guégan : « On aurait dû lutter jusqu’à la 38e journée… »

Et pourtant, rêver était encore permis il y a seulement deux semaines de cela. En particulier quand, après un sursaut d’orgueil des Sochaliens à Niort (et une victoire 3-0 déjà validée en première mi-temps), le FC Metz a su battre Bordeaux à plate couture sur le même score un samedi après-midi et se rapprocher à un point des Girondins qui occupent la deuxième place. Une bonne opération qu’aurait pu imiter Sochaux en s’imposant à domicile face à Pau, mais le script ne s’est pas déroulé comme prévu. Il a suffi de quelques offensives paloises en contre attaque pour mettre à mal une défense doubienne qui pose problème ces derniers temps : en l’espace d’une demi-heure, Eddy Sylvestre et Yanis Begraoui trouvent la faille grâce à deux passes décisives de Mons Bassouamina, tous les deux trouvés au cours d’une phase de transition rapide, rondement menée par le groupe de Didier Tholot.

Avec cet énorme handicap, l’espoir de voir Sochaux revenir dans la partie semblait bien maigre, même avec près de 70% de possession de balle. Le nombre colossal de frappes non cadrées pose problème jusqu’à la 58e minute de jeu et le but de la tête de Tony Mauricio, qui donne un espoir aux locaux, avant que Skelly Alvero ne fasse exulter le stade Auguste-Bonal d’un but à la 93e minute qui aurait dû être celui qui rapporte un point à son équipe. Mais le destin est farceur et cruel puisque le buteur providentiel se transforme en coupable tout désigné avec une faute dans sa propre surface sur un attaquant de Pau pourtant dans un angle impossible. Une erreur de jeunesse qui coûte un point à Sochaux suite à la sanction transformée par Begraoui (90e+6) et qui laisse d’amers regrets aux supporters.

A lire aussi >> EN VIDÉO – Sochaux a-t-il laissé passer sa chance ?

Des regrets qui se transforment même en colère quand sept jours plus tard, cette même équipe se rend à Laval chez un club qui n’a connu que la défaite lors des sept journées précédentes, et qu’un scénario très similaire se reproduit. N’apprenant pas de ses erreurs, Sochaux encaisse deux buts via Simon Elisor (8e) et Antonin Bobichon (29e), qui profitent des rares mais béantes brèches dans l’arrière garde franc-comtoise. Là encore, Sochaux domine outrageusement la partie (81% de possession à l’extérieur), ne cadre pas assez (6 tirs cadrés sur 25 tentatives) et s’incline, après le seul but de Moussa Doumbia à la 85e, qui ne servira qu’à sauver l’honneur.

Les réactions sur les réseaux sociaux et au stade témoignent d’un agacement collectif à l’encontre de cette équipe, qui était pourtant adulée quelques mois plus tôt lorsqu’elle occupait la deuxième place. En cause : la lassitude des fans sochaliens suite à une nouvelle chance de monter qu’ils estiment gâchée après de trop longues saisons passées en Ligue 2 (9 précisément, depuis la descente en 2014). Une anomalie en ce qui concerne ce grand club du football français, qui a du mal à passer chez ces supporters qui ont maintes et maintes fois prouvé leur loyauté envers cette équipe. Cette colère est d’autant plus justifiée que le FCSM a les moyens de faire beaucoup mieux et a investi dans le but de remonter au plus vite à l’échelon supérieur, au point d’avoir une équipe considérée comme très talentueuse, avec un effectif probablement mal exploité, qui n’atteint pas encore tout son potentiel.

A lire aussi >> Sochaux – Nenking a versé 10 millions d’euros pour maintenir le club à flot cet été

L’entraîneur Olivier Guégan est logiquement sous le feu des critiques après ces contre performances à la chaîne, qui ont relégué le FCSM d’un prétendant très crédible aux côtés de Metz et Bordeaux à un spectateur de cette fin de saison. Car même si tout n’est pas fini mathématiquement, la dynamique des Sochaliens – et le discours défaitiste de leur coach – ne laissent que peu de doute sur leur capacité à rebondir après deux défaites contre des équipes impliquées dans la lutte pour le maintien. Les seuls adversaires que Sochaux arrivait à battre à peu près régulièrement, après une saison entière à rater ses matchs importants contre les concurrents au top 2 (une seule victoire cette saison contre le top 5, à domicile contre Bastia).

Cet été, il faudra nécessairement que le groupe et les dirigeants tirent des conclusions de cette saison qui, si elle en reste là, ne pourra être considérée que comme un échec. Malheureusement, sans investissement massif, au delà de ce que dépense déjà Sochaux (bien plus que la plupart des clubs de Ligue 2), il paraît difficile pour les Lionceaux de conserver tous leurs joueurs à forte valeur marchande, et une vente sera sans doute bienvenue pour équilibrer des comptes qui ne sont pas au beau fixe. Une possibilité qui donnera d’autant plus de regrets au club, qui aurait dû être capable de se mêler à la lutte pour la montée jusqu’au bout, comme le confirme son entraîneur dont l’avenir au FCSM s’écrit pour l’heure en pointillés.

Photo Gwendoline Le Goff/FEP/Icon Sport

Vos commentaires :

  1. Fortuna D.

    L' incroyable réaction d'O.Guégan après la défaite à Laval : "Je ne sais pas, je n'ai pas d'explications ..." On va vous les donner les explications, Mr Guégan ... Que l'équipe se soit trouée face à Pau, c'est déjà assez déconcertant ; face à un relégable qui joue sa survie en Ligue 2, il fallait pour le moins être méfiant et ne pas se ruer tels les ânes sur les buts adverses, cumuler les temps de possession, les coups de pieds arrêtés ... en pure perte, pour se faire sanctionner sur deux contres ! Et le pire est que, le week-end suivant, on reprend les mêmes avec la même "tactique" pour subir la même punition ; remettez ça face à Dijon ; Pascal Dupraz va se faire un malin plaisir de venir énerver à nouveau le stade Bonal. 70 % de possession face à Pau ; 80 % face à Laval ; 90 % face à Dijon ?... et pour quel résultat ? Comme dit l'autre : "y'a un problème quelque part"

    1 réponse

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *