C’est un match qui comptera forcément dans la fin de saison de Metz et de Bordeaux. Les deux équipes à la lutte pour la montée en Ligue 1 s’affrontent ce samedi (15h) en ouverture de la 31e journée de Ligue 2 dans un stade Saint-Symphorien qui établira son record d’affluence en 2022-2023. Avant ce choc entre le 4e et le 2e du classement séparés par quatre points, nous avons sollicité deux suiveurs attentifs de la saison des Grenats et des Girondins pour leur demander leur regard sur leur équipe et l’adversaire.
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ML2 : Ce match est-il LE tournant de la fin de saison selon vous pour votre équipe ?
Nicolas Pietrelli (WebGirondins) : Je ne pense pas. Tout dépendra du résultat. C’est un tournant si on gagne car on élimine quasiment Metz qui serait à 7 points, même si mathématiquement ça resterait possible. En revanche, si on fait match nul ou si on perd… J’hésite sur le terme de « tournant ». Il restera encore 21 points à distribuer après ce match. En tout cas, c’est peut-être le match le plus important de la fin de saison car c’est le dernier adversaire direct qu’on rencontre. C’est un match hyper important pour Bordeaux et qui tombe au bon moment pour nous.
Antoine Bchini (Let’s Go Metz) : Oui, de loin. Se retrouver à 7 points de Bordeaux, à ce moment là de la saison qui plus est, ce serait compliqué de se ressaisir derrière, mentalement et physiquement. Surtout au vu du calendrier qui attend les Grenats (ASSE, Sochaux, Bastia…). A l’inverse, recoller à 1 point relancerait tout. Et enfin battre une équipe du top 5 pourrait libérer quelque chose. Du moins je l’espère. Autant je ne vois pas le FC Metz rattraper 7 points à Bordeaux, autant, en cas de victoire messine, je peux voir les Girondins faire des faux pas par-ci par là et laisser le suspense jusqu’au bout. Mais ça passera avant tout par une série de victoires pour les Grenats, et pas seulement rester invaincu avec des nuls à droite et à gauche.
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ML2 : Quel est votre avis sur la forme de votre équipe avant ce rendez-vous ?
Nicolas : L’équipe progresse énormément depuis trois matchs, au meilleur moment de la saison. On attaque le sprint final et on n’a jamais affiché autant de sérénité et d’éléments positifs dans le jeu. On est sur 3 clean-sheet consécutifs, trois victoires… tout est au vert aux Girondins ! Les joueurs ont élevé leur curseur individuellement pour améliorer la prestation collective. On n’a pas eu de creux physique contre Bastia, je sens que les mecs sont présents à ce niveau-là ! J’ai été à l’entraînement mardi, les gars sont en forme, ça se voit ! L’ambiance est au beau fixe et Bordeaux est en mode commando désormais. On l’a senti dès le retour de la trêve internationale. La suspension de Bokélé ? Cela ne m’inquiète pas. On a déjà fait sans lui au début de saison. Clément Michelin est expérimenté, le collectif bordelais est capable de le mettre à l’aise pour ce match. C’est vrai que Bokélé est l’un des plus généreux sur le terrain, il est assez incroyable. Michelin devra faire attention à ne pas se situer trop haut, à ne pas se faire prendre dans le dos. Mais l’équipe le sait. Et cela fait partie d’un championnat d’avoir un suspendu de temps en temps.
Antoine : On appréhende beaucoup cette rencontre. 25.000 personnes attendues pour ce qui fait office de finale presque… Je ne sais pas si ce sera le climat idéal pour que les joueurs soient libérés sur le terrain. Sans compter que la pression monte de plus en plus. Certes, le FC Metz reste sur 17 matchs sans défaite. Mais le contenu fait parfois très peur, même sur les victoires. Ce n’est jamais serein, et toujours très poussif. Ça a joué des tours plusieurs fois aux Messins, et particulièrement à domicile. Car après Bordeaux, notre plus gros adversaire reste le FC Metz lui-même. (cf Laval au match aller, Bastia, Guingamp…). Déjà après Laval, il y a eu des prémices. Mais à Pau (1-1), après un match catastrophique, le club a enfin tiré la sonnette d’alarme. Un poil tard à mon avis. Surtout sur l’efficacité offensive, la faute à un mercato hivernal raté, il n’y a pas d’autres mots. On s’en remet énormément à Mikautadze. Malheureusement, Arthur Atta rentre un peu dans le rang après de belles promesses. De plus, après 30 matchs avec un groupe de 14/15 joueurs un peu réguliers, on commence à voir les limites physiques de l’équipe de plus en plus tôt en match. Maintenant, Bölöni se veut rassurant. Nous devrions retrouver Maïga pour le match. Et si Metz doit gagner 1-0 sur une frappe non cadrée après une prestation poussive, on ne se plaindra pas.
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ML2 : Et quel est votre regard sur l’adversaire ?
Nicolas : J’ai assez peu vu jouer Metz cette saison. Mais je sais que l’équipe est invaincue depuis 17 matchs. C’est assez impressionnant. Mais je pense que Metz, comme Sochaux, a pris un petit coup au moral de voir que Bordeaux ne faiblit pas au niveau des résultats. Ils attendaient une petite chute des Girondins et notre série en surprend plus d’un. Metz a plus à perdre que nous sur ce match. Ils ont le meilleur attaquant de Ligue 2 avec Mikautadze, mais ils s’en sortent très bien à Pau (1-1), ils auraient sans doute dû perdre. Après, on se concentre vraiment sur nous et c’est nouveau à Bordeaux. Le discours du coach a changé, il monte le curseur dans son exigence envers les joueurs. Il faut une prise de responsabilités de la part de tous, c’est palpable le changement de ton de l’entraîneur. Les joueurs sont dans un mode différent. Je suis assez confiant pour ce match, même si évidemment on peut perdre aussi. Au niveau du jeu, l’équipe n’a jamais été aussi bien équilibrée qu’aujourd’hui avec l’apport de Pitu qui peut combiner et se connecter plus avec ses partenaires. Il est moins dans la percussion qu’un Bakwa et cela équilibre le jeu. Ce n’est pas un hasard si Fransergio monte en puissance car il a plus de relais désormais.
Antoine : Depuis l’accident à Niort (3-1), Bordeaux s’est bien repris. Ils sont solides, prennent peu de buts. 5 victoires et 2 nuls contre l’ASSE et Sochaux, c’est fort. Josh Maja devant marque beaucoup. Et j’aime bien Vital Nsimba. Je le trouvais très bon à Clermont, il est en forme à Bordeaux aussi. Au vu de l’effectif et du jeu produit, Bordeaux est là ou il devrait être. Et il va falloir que le FC Metz soit solide pour aller les déloger de cette 2e place. Bordeaux a l’occasion d’éliminer un concurrent direct, comme contre Bastia (2-0). Ce sera un match très difficile. Derrière, leur calendrier sera piégeux, avec beaucoup de candidats au maintien. Valenciennes, Laval, Annecy, Rodez… Avec de la chance, il peut y avoir quelques glissades qui pourraient permettre à Metz de revenir. On l’a bien vu à Niort après tout. L’espoir fait vivre.
Un grand merci à Nicolas, que vous pouvez retrouver sur le site WebGirondins, et à Antoine sur le site Let’s Go Metz, pour leur temps accordé.
Photo by Romain Perrocheau/FEP/Icon Sport