Seconde moitié de notre entretien avec Jean-Marc Furlan. L’entraîneur dresse des perspectives pour la suite de sa carrière, en Ligue 2 ou ailleurs. Le contact avec les joueurs est un moteur pour continuer, et pourquoi pas sous une autre forme…
La première partie de notre entretien à lire ici : Entretien ML2 – Jean-Marc Furlan (1/2) : « À Auxerre, j’ai vécu un été horrible »
ML2 : Abordons l’avenir Jean-Marc Furlan, avez-vous des touches pour la saison prochaine ?
JMF : Pas vraiment pour l’instant. Il y a un ou deux clubs qui me sollicitent mais c’est très superficiel et je ne connais pas les dirigeants. Pour l’instant je n’ai pas de touches. Je pense que cela va dépendre de ce qui va se passer au mois de mai ou juin.
ML2 : Qu’espérez-vous comme projet ?
JMF : En France, on donne des étiquettes et moi j’ai celle de celui qui fait monter des clubs de Ligue 2. Quand tu es entraîneur de Ligue 1, tu n’as pas envie joue jouer des petits budgets. J’aurais rêvé d’être Galtier (PSG), d’être à Lille, à Rennes, Monaco ou Marseille. Quand tu as ces joueurs là, tu es capable de jouer dans les six premiers. Moi, j’ai toujours eu des clubs à petits budgets de Ligue 1 donc on me donne l’étiquette d’un entraîneur de Ligue 2.
ML2 : Alors que jouer le haut de tableau en Ligue 2 ressemble plus à jouer le haut de tableau de Ligue 1 qu’à jouer un maintien…
JMF : C’est tout à fait vrai. C’est ce que disait Rolland Courbis : c’est beaucoup plus simple de laisser trois équipes derrière en Ligue 1 que d’en laisser 18 en Ligue 2 (rires) ! C’est un peu à l’image du foot français. Un mec comme Berlusconi en Italie au Milan AC est allé cherché Arrigo Sacchi qui a transformé le football européen en faisant passer tous les joueurs en zone… Et le mec était en deuxième ou troisième division ! (ndlr, Rimini en Serie C, avant Parme en Serie B). Et le mec a transformé le foot.
« J’ai été sollicité par le continent africain »
ML2 : On ne voit plus beaucoup de tels paris, peut-être en Allemagne avec des coachs nommés très jeunes ?
JMF : Oui, en Allemagne, ils sont capables de désigner des gens différents.
ML2 : Vous avez été sollicité pour les Girondins de Bordeaux à l’intersaison (voire première partie). Quand vous dites « c’est très particulier », vous pensez au président Gérard Lopez ?
JMF : En fait, j’ai eu des contacts avec des agents qui ont sollicité Gérard Lopez. Mais il voulait garder David Guion donc ça n’a pas été très loin. En tout cas, avec la nouvelle direction, moi je trouve que c’est très particulier. J’en ai discuté avec des agents (soupir)… C’est très particulier.
ML2 : Vous n’avez jamais été tenté d’être sélectionneur national ?
JMF : Si, ça m’est arrivé d’être sollicité pour ça. Par rapport à mon âge (65 ans), il y a de fortes chances que je puisse faire entre un et trois ans de club. Comme disait Didier Deschamps : « quand tu es entraîneur, tu n’as pas de vie sociale, par contre quand tu es sélectionneur tu en as une », parce qu’il y a cinq ou six matchs dans la saison. Mais oui, ça me tente un peu. J’ai été sollicité par le continent africain. Quand j’étais jeune, j’avais eu des contact avec la Fédération Française, quand Aimé Jacquet était là-bas. Il voulait à tout prix m’engager. Mais maintenant c’est surtout les pays africains qui m’appellent, par rapport à l’image que j’ai.
ML2 : Est-ce que votre prochaine équipe entraînée sera la dernière ?
JMF : Je ne sais pas. Comme c’est une passion et que je suis très heureux avec les joueurs, je ne sais pas quoi répondre. Par rapport à ce qu’on vit quand on vieillit, on se demande si on va être malade ou si on va devoir s’arrêter. Il y a un mec qui est fantastique, c’est une de mes stars : Mircea Lucescu, le Roumain. Il était à Donetsk et maintenant il est à Kyiv (Dynamo). Le mec a 77 ans et il entraîne encore ! En plus c’est un génie. Moi, je lui avais piqué je ne sais pas combien d’entraînement. Yann Lachuer avait été à Donetsk et avait fait plein de vidéos qu’il m’avait données. Je me dis « Mais comment il fait, lui ? ». Il doit avoir un bon staff et en plus les joueurs adhèrent. Comme il était à Kyiv et que là, c’est la guerre, ils se sont tous rassemblés chez lui en Roumanie. Moi, je ne crois pas que j’irais jusqu’à 77-78 ans mais être sélectionneur ou dans une sélection, why not ? C’est plus sympa, plus cool.
Propos recueillis par Etienne Comte
Crédit photo ©Christophe Saidi/ FEP/Icon Sport