Malgré un gros trou d’air pendant quelques semaines, le club de Laval, promu cette année en Ligue 2 grâce à une magnifique saison en National 1 en 2021-2022, s’accroche à sa place en deuxième division (10e, 20 pts). Après une remise en question nécessaire, les Tangos ont désormais trouvé la recette pour remporter leurs matchs contre vents et marées dans des rencontres souvent spectaculaires !
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Pour sa première saison en Ligue 2 depuis 2017, le Stade lavallois a connu trois périodes bien distinctes. La « lune de miel », avec l’insouciance des débuts et la réussite du promu ; la phase de turbulences, avec plusieurs défaites et des doutes qui pourraient s’installer ; enfin, une période d’accalmie et de sérénité, avec de meilleurs résultats et une efficacité retrouvée. L’entraîneur Olivier Frapolli a résumé pour MaLigue2 ces quinze premières journées de championnat, plutôt satisfaisantes dans leur globalité.
« L’entame de championnat est toujours pleine d’espoir pour un promu. Il y a une dynamique, un effectif qui a peu bougé, ce qui nous donne peut-être un peu d’avance sur les autres équipes. On a bien débuté le championnat, nous avons surtout été récompensés à l’extérieur, avec des prestations tout de même encourageantes à domicile. Et puis ensuite, nous sommes rentrés dans une période très compliquée, en perdant trois fois en une semaine (face à Nîmes, Le Havre et Sochaux). »
Entre la 4e et la 11e journée (après le point arraché contre le FC Metz), Laval glisse inexorablement vers le bas du tableau, passant de la 6e à la 17e place de Ligue 2. « Cette période n’a pas tout remis en cause, mais elle nous a aussi ouvert les yeux sur les erreurs que l’on devait ne plus faire, commente le coach du club mayennais. Sur la différence de niveau entre le National 1 et la Ligue 2. Je pense que ça a été salutaire. On voulait garder un peu ce qui faisait notre force l’année dernière : un football généreux avec beaucoup d’allant, beaucoup d’engagement, sans trop calculer… Finalement, nous nous somme rendus compte qu’il fallait avoir une approche un peu différente, être peut-être un peu plus équilibrés. Pour en prendre conscience, il fallait peut-être qu’on ait ces désillusions. Ces quatre défaites d’un coup nous ont finalement fait du bien ! »
« L’année dernière, on avait peut-être une marge sur certains aspects, or cette marge-là, on ne l’a plus. Il fallait qu’on resserre un peu les boulons sur le plan défensif, sans pour autant se dénigrer ou effacer ce qui était bien. J’avais parfois l’impression qu’on jetait toutes nos forces dans les premières minutes et qu’on jouait nos premières mi-temps comme si elles étaient les dernières de la saison ! Le groupe en a petit à petit pris conscience et ça nous a permis d’être plus efficaces. »
Les ennuis ne font que commencer
Dans ce début de saison tonitruant, alors que Laval fait partie des toutes meilleures attaques (22 buts marqués), une étoile brille plus que les autres : Julien Maggiotti, impliqué sur 50% des buts lavallois (4 passes décisives, 7 buts). Un milieu offensif-buteur qui manquera cruellement à Olivier Frapolli, puisqu’il souffre d’une rupture du ligament croisé. « C’est une grosse perte pour nous, Julien a été très performant en National, cette année il a explosé en Ligue 2… C’est un joueur qui, au départ, n’avait pas forcément vocation à marquer autant mais qui a été très prolifique. Sur l’aspect humain aussi, c’est un leader, il apporte sa folie à notre jeu, notamment à domicile. Dans un premier temps, on aura quelques solutions en interne, pour pallier cette absence, avec des profils différents. On est en train de regarder si on peut trouver un joueur qui peut nous apporter cette créativité. »
En 2022, Laval a connu de nombreuses blessures au sein de son effectif, en particulier dans le secteur offensif. Le coach relativise : « C’est aussi l’opportunité, et on le voit en Équipe de France avec le forfait de Benzema, pour d’autres joueurs qui étaient dans l’ombre de Julien de se révéler et de prendre le relais. L’année dernière, Geoffray Durbant avait fait une très, très grosse première partie de saison et quand il a été un peu moins performant, c’est N’Chobi qui a pris le relais. J’attends que certains joueurs s’émancipent et prennent un peu plus de responsabilités offensives. »
L’entraîneur ne nous a pas donné d’indice sur les éventuelles recrues du Stade lavallois cet hiver, même si Olivier Frapolli laisse entendre qu’il apprécie bien Mamadou Diallo, l’ailier mis à l’essai cette semaine : « C’est un joueur qui a des qualités, il pourrait nous apporter beaucoup de percussion, dans un autre registre de Maggiotti. Il a été longuement arrêté à la suite d’une longue blessure, on va voir dans les semaines qui viennent s’il peut retrouver son niveau rapidement. »
L’équipe type (en 3-5-2) en fonction des temps de jeu
Sauvage – Tavares, Baudry, B. Goncalves – A. Gonçalves, Maggiotti, Sanna, Roye, Seidou – Naidji, Durbant.
Sur le banc : Hautbois (g.) – Baldé, Diaw, Sylla, Ferhaoui, Adéoti, N’Chobi.
Le prono de MaLigue2
Étant donnée l’importance de Maggiotti dans le début de saison de Laval et le bon comportement de l’équipe lors de ses dernières sorties, il est plutôt probable de voir Laval glisser légèrement dans le ventre mou du championnat, sans forcément être inquiété très longtemps par la menace d’une relégation. Il faudra trouver un moyen de se passer de l’élément majeur de l’effectif et continuer à progresser défensivement pour avoir besoin de moins de buts marqués pour prendre des points à chaque match. Les Tango en sont capables et ils se contenteront certainement d’un maintien confortable pour leur retour en Ligue 2, comme une bonne partie de leurs supporters !
Photo Eddy Lemaistre/FEP/Icon Sport