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Ligue 2 – Niort : Rui Almeida, ça passe ou ça casse !

Dimanche, les Chamois Niortais ont annoncé le nom de leur nouvel entraîneur, Rui Almeida (52 ans), mettant fin à l’intérim d’Ande Dona Ndoh, après le départ de Sébastien Desabre vers la sélection de République Démocratique du Congo. Le coach portugais revient en Ligue 2, trois ans après une expérience écourtée à Caen. S’il a connu quelques désillusions, le nouveau coach a aussi parfois frôlé l’exploit. Sera-ce tout ou rien avec les Chamois ?

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Il avait quitté la Ligue 2 le 28 septembre 2019, au lendemain d’une défaite à Grenoble (0-1), la quatrième de rang à l’époque. Au bout de neuf journées seulement, les dirigeants normands avaient décidé d’arrêter les frais après un début de saison raté (une victoire, trois nuls, cinq défaites) du coach recruté au mois de juin précédent. À l’époque, Malherbe, à peine relégué de Ligue 1, s’attendait à jouer le haut de tableau, ce qui n’arrivera pas cette saison-là (13e) ni la suivante (17e) longtemps après le départ de Rui Almeida.

Des démarrages souvent difficiles

La fin d’aventure abrupte à Caen n’est pas la seule qu’a connue la carrière du nouveau coach niortais . En 2020, à Gil Vicente, le couperet tombe encore plus vite, au bout de sept journées, après quatre défaites d’affilée en Liga Portugal. Rui Almeida est décidément un entraîneur à qui on ne fait pas de cadeau, en témoigne son départ forcé du Red Star fin 2016 après un début de saison difficile, alors qu’il avait pourtant frôlé l’exploit de faire monter les Audoniens la saison précédente, hissant un club promu à la 5e place, à un point du dernier ticket pour la Ligue 1, pris par Metz cette année là. Lors de cette saison, le Red Star affichait deux points au bout de cinq journées mais il avait cette fois pu garder son poste. « J’ai une très grande confiance en moi, parce que je travaille beaucoup et parce que le processus par lequel je voulais construire mon équipe était clair depuis le premier jour. Après, il ne faut pas oublier qu’on a commencé l’aventure avec 12 joueurs dans l’effectif et que la situation s’est prolongée presque jusqu’au début du championnat. On a débuté la saison de L2 avec 15 ou 16 éléments » avait-il confié à So Foot cette année-là.

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Pour peu qu’on lui laisse le temps, Rui Almeida peut être un bâtisseur mais ses débuts laborieux dans la plupart de ses clubs l’en ont souvent empêché. À ce titre, il n’est peut-être pas le plus adapté pour jouer les « pompiers ». en témoigne une « opération maintien » sans succès à Bastia en Ligue 1 (2017). Il n’avait pas pu endiguer, à partir de février, la chute d’un club corse en grande difficulté sportive et financière. A la 16e place de Ligue 2 et avec quatre descentes vers le National, les Chamois Niortais n’ont pas le luxe de la patience bien qu’il reste 31 journées à disputer.

« Le profil idéal c’est quelqu’un qui n’a jamais entraîné à ce niveau et qui a envie de prouver qu’il a la valeur et la qualité nécessaire, quelqu’un qui a la sensibilité sur la formation », énonçait le directeur sportif, Mikaël Hanouna, le 9 août dernier. Visiblement, un changement de cap a eu lieu depuis. Néanmoins, Rui Almeida répond tout de même à la deuxième partie de la description et possède d’autres arguments en sa faveur.

Adepte de l’adaptation

Niort possède le 5e effectif le plus jeune de Ligue 2 avec 24,2 ans de moyenne d’âge. Or, le nouveau coach sait y faire avec les jeunes. Il l’avait montré dans des circonstances très particulières entre 2012 avec l’équipe olympique de Syrie (U23). Dans un pays en pleine guerre civile, il avait échoué de peu à qualifier son équipe pour le tournoi olympique, avec notamment une victoire inattendue contre le Japon. En 2018-2019, à Troyes, il frôle encore le succès sans le toucher avec une troisième place de Ligue 2 et un play-off perdu contre Lens. Dans l’Aube, il avait notamment veillé à l’éclosion de Bryan Mbeumo (10 buts, 3 passes décisives), auteur d’une grande saison avant ses 20 ans et un départ en Angleterre (Brentford).

Les performances irrégulières des équipes du natif de Lisbonne se situent peut-être dans des principes de jeu risqués qu’il détaillait à L’Est-Éclair en 2019 : « Déjà, repartir de derrière. Vous ne verrez jamais mon équipe dégager si elle n’est pas mise sous pression. Avec un pressing adverse aussi même si parfois, on passe limite ! Je veux avoir une forte capacité offensive, c’est pour ça que j’aligne 3 ou 4 attaquants. Je prône du jeu vertical, avec des appuis, un bloc compact et de l’intensité. Si on peut aller au but en trois passes, alors faisons-le. Enfin, je veux de la rigueur défensive. Je laisse de la liberté en position offensive mais il n’y a pas la place à l’imagination défensivement. » Rui Almeida citait d’ailleurs la Juventus d’Allegri et le Liverpool de Klopp comme « bons exemples de verticalité ». À la manière d’un José Mourinho, il est adepte de changements de schéma en fonction de l’adversaire : «  Je pense qu’on est plus fort si nous savons exactement comment joue l’adversaire. C’est comme dans des combats armés, on veut toucher le point faible de l’ennemi. » A l’Estac, cela l’avait amené à faire voyager Jimmy Giraudon du poste de défenseur central à milieu de terrain, selon les besoins.

Un autre point commun qu’il possède avec son compatriote, une certaine propension à concentrer les critiques sur lui-même, afin de protéger ses joueurs. « Je prends toute la responsabilité de ce qui se passe parce que ce sont mes choix de joueurs et de système », expliquait-il une semaine avant son départ précipité de Caen. A l’instar de Leonardo Jardim, Rui Almeida a la particularité de n’avoir pas eu de carrière de joueur professionnel mais son mentor ne se nomme ni Mourinho ni Jardim mais Jesualdo Ferreira dont il a été l’adjoint pendant 5 ans, avec quatre équipes différentes et notamment un titre de champion d’Égypte avec Zamalek à la clé : « Il m’a inspiré comme personne, par sa connaissance du jeu, la passion qu’il met pour préparer les séances, être meilleur chaque jour », une forme de perfectionnisme qui fait la réputation d’Almeida.

Crédit Photo ©Icon Sport

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