A douze journées de la fin du championnat, Sochaux montre des signes de faiblesse qui ont rétrogradé le club doubiste d’un rang de très sérieux candidat aux deux premières places à celui d’un outsider, un peu plus en retrait. En réalité, même si un groupe de cinq équipes se distingue en tête de la Ligue 2, le FCSM (5e, 44 points) est plus proche du Havre (6e, 38 points) que du dauphin parisien (2e, 51 points), surtout avec sa petite différence de but (« seulement » +5). Qu’attendre des Lionceaux, en perte de vitesse à l’approche du sprint final ?
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D’importants rendez-vous manqués
En l’espace de sept jours, le FC Sochaux-Montbéliard affrontait deux adversaires directs du top 5 de Ligue 2 : Ajaccio à domicile (défaite 0-1) et le Paris FC à l’extérieur (défaite 3-1). Ces deux revers ont fait mal aux espoirs sochaliens, d’autant plus que les scénarios sont difficiles à avaler. A Bonal, perdre sur le plus petit des scores malgré une supériorité numérique en fin de rencontre, devant un public en feu, est particulièrement frustrant, sans remettre au cause la qualité d’Ajaccio. Encore plus lourd peut-être, cette correction infligée en moins de sept minutes par le Paris FC, qui marque trois buts coup-sur-coup alors que Sochaux menait 0-1 à l’extérieur et ne semblait pas spécialement dépassé.
Ce craquage à quelques mois de la fin de la saison peut coûter cher au club, surtout s’il ne peut accéder à la Ligue 1 que par le long chemin de croix que sont les barrages. Mais les ambitions affichées par les dirigeants, qui souhaitaient finir au dessus de la 7e place, semblent tout de même être en passe d’être atteintes.
« Sochaux est tombé sur deux équipes bien armées, il n’y a rien de déshonorant à perdre ces matchs là, tempère Rémi Farge, journaliste à l’Est Républicain et supporter du FCSM. Le Paris FC est une équipe bien plus complète avec des solutions dans la rotation, et Ajaccio était très organisé, le match était difficile à négocier. On rate aussi deux face-à-face pour aller au moins chercher un nul. »
Quand le Paris FC galère à trouver des solutions offensivement, il sort du banc un mec à 10 buts. Daf radote peut-être mais il a raison sur un point : ces équipes là sont un peu mieux armées en profondeur.
— Rémi Farge (@FargeRemi) February 27, 2022
Effectif limité et imprécisions
« Est-ce que le plafond de verre est trop dur a percer ? Peut-être, mais il manque surtout ces petits détails pour faire basculer le score dans le bon sens pour Sochaux. L’explication principale martelée par Omar Daf : l’effectif est encore trop limité, plus en quantité qu’en qualité. Le banc est trop peu fourni, et dès qu’un cadre est absent (comme Ismaël Aaneba, récemment blessé), le onze de départ est beaucoup amoindri. En attaque, dès qu’il faut faire un changement, on en vient vite à appeler des jeunes comme Virginius ou Tebily. Des joueurs prometteurs mais qui n’ont pas encore assez d’expérience du haut niveau. »
Un manque de profondeur pour être compétitif contre les plus gros en Ligue 2 ? Ce qui est sûr, c’est que Sochaux manque aussi d’un petit peu de tranchant pour venir à bout de ses adversaires, y compris les équipes en deuxième moitié de tableau. Des points ont ainsi été perdus contre QRM, à Nancy ou plus récemment à Dunkerque, dans des matchs qu’un candidat à la montée doit remporter. Car si la défense de Sochaux est souvent à la hauteur, son attaque est encore trop peu efficace pour espérer plus. Parmi les trois joueurs qui tirent le plus cette saison (Weissbeck 62e tirs, Do Couto 42, Mauricio 39), aucun n’atteint les cinq buts. Seul Kalulu fait mieux au niveau de l’efficacité (30 tirs, 6 buts), mais son nombre de tentatives reste faible par rapport à son temps de jeu (2156 minutes, trois de moins de le sochalien qui joue le plus, Aaneba).
Une équipe taillée pour les play-offs ?
Pour les supporters, qui placent de grands espoirs en leur équipe, le coup de mou des Lionceaux est difficile à avaler, mais peut donner lieu à un scénario fou dont seul Sochaux a le secret. « Finir 4 ou 5e, ça parait logique au regard de la concurrence et des budgets de toutes les équipes, avoue Rémi Farge. Les play-offs ressemblent plus à des matchs de coupe, peut-être que dans cette configuration là ça marchera ! Mais il faudra un effectif disponible et un minimum d’absents pour espérer quoi que ce soit, sinon ça sera dur. »
Sauf si les douze dernières journées sont cataclysmiques, l’entraîneur (qui remplit toujours les exigences de ses dirigeants) ne devrait pas être inquiété. « Omar Daf ne fait pas l’unanimité au sein des supporters, mais des coachs qui font l’unanimité, ça n’existe plus ! De toutes façons, sans lui Sochaux fera de nombreux pas en arrière, il fait tout au club. A moins qu’il ne veuille partir de lui même, il sera encore l’entraîneur de Sochaux la saison prochaine. »
Crédit photo : Dave Winter/FEP/Icon Sport
Avec Sochaux, le constat reste le même saison après saison : un démarrage en trombe puis le coup de mou en deuxième partie de saison. On ne peut pas non plus demander l'impossible aux joueurs au plan physique. Donc, la seule voie consiste en un renforcement de l'effectif ; les carences offensives sont connues et vont nous faire manquer l'accès en L1 cette année. Résister au retour du HAC et rester accroché à Auxerre, tel est dorénavant l'objectif final pour cette saison qui a quand même apporté son lot de satisfactions. Mais restons réalistes : nous n'avons pas l'effectif pour monter et encore moins pour nous maintenir si nous montions. Omar Daf fait le maximum avec ce qu'il a et il le fait bien. Pour lui ce sera mission accomplie d'autant que l'objectif de la montée était fixé à un horizon de 2 ou 3 ans. Il faudra donc commencer à scruter sérieusement le recrutement dès cet été.