Entraîneur de Grenoble, 4e de Ligue 2, Philippe Hinschberger était notre invité dans le dernier numéro du Podcast ML2-Winamax. Le technicien en a profité pour revenir sur l’actualité chaude du GF38, marquée par la victoire à Nancy (2-1), mais aussi par les échéances à venir et la possibilité de terminer dans le top 5. Morceaux choisis.
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Le caractère du GF38
« Plusieurs facteurs peuvent expliquer le fait que nous faisons la différence dans les dernières minutes. Il y a le nombre de changements que l’on peut faire. Je me rends compte que j’avais tort de ne pas être favorable. Cela donne une palette plus large à l’entraîneur. Cela permet surtout, sur les postes offensifs, de garder beaucoup de fraicheur jusqu’à la dernière minute. On nous donne 95 minutes pour jouer, on joue jusqu’au bout. Et puis, vous savez, dans certaines saisons, vous avez plus de réussite. Après, on a noté que l’on a pris 9 points dans les arrêts de jeu, mais on a aussi mis 12 buts avec nos remplaçants. C’est toujours très positif. »
Des résultats de retour après un mois de janvier plus compliqué
« Nous avons joué Troyes pour avoir ce titre honorifique de champion d’automne, dans un match compliqué. On savait que janvier serait difficile. On n’a pas la prétention de battre tout le monde. On sait d’où l’on vient. On allait à Clermont, on recevait Auxerre, on allait à Toulouse. On a pris un point sur 9. Les joueurs étaient déçus, car quand vous êtes en tête, même redescendre à la 5e place, cela fait mal dans la tête. On a vu un peu d’énervement, d’agacement. Heureusement, on a repris notre chemin contre Chambly. On a cette chance, cette année, de ne pas rester trop longtemps sans gagner. On sait que nous sommes capables de gagner des matchs, plus que l’an passé. Et sans s’énerver, on peut retomber sur une victoire. Le discours n’a pas changé. Il a juste fallu revoir notre comportement défensif, puisque nous jouons très haut. On a repris notre marche en avant, de victoires assez rapprochées, et ça nous a remis dans le chemin. En plus, la victoire en Coupe de France à Clermont aux penaltys nous a fait du bien. »
Une animation offensive modulable
« Sur les 3 prochains mois de championnat, ce sera différent, car nous aurons des matchs toutes les semaines. Ceux qui se partageaient beaucoup les postes sont les excentrés, les attaquants comme Anani et Djitté. Ce dernier est habile avec le ballon, alors qu’Achille est prompt à prendre les espaces. Donc quand on joue contre des blocs-bas, notamment à domicile, c’est compliqué, et on fera plutôt jouer Djitté. L’environnement du match fait qu’un profil correspond mieux que l’autre. Yoric Ravet a fait beaucoup de matchs, en raison de son influence. =
Mieux vaut un effectif plus restreint
« Je n’aime pas les gros effectifs. Quand je vois des clubs de Ligue 2 avec 30 joueurs sous contrat, je me demande à quoi cela sert. Ils ont parfois 4 joueurs au même poste, c’est très bien quand il y a un blessé, 2 suspendus et 3 malades. Mais dans une semaine normale, comme la plupart des semaines, vous avez des difficultés avec la dynamique de groupe. Au bout de 2-3 mois, vous faites des mécontents, des sous-groupes qui ne jouent pas, qui tirent la gueule à l’entraînement… Mon objectif est d’en avoir le moins possible. La période récente m’a permis d’utiliser tout le monde. Sur les 3 prochains mois, la performance du match et le comportement de la semaine seront les 2 facteurs synonymes de sélection dans le groupe. »
Une Ligue 2 plus joueuse ?
« Les équipes du haut de tableau sont très fournies. Nous n’avons pas les mêmes effectifs que Troyes, Auxerre, Toulouse. Quand on voit la valeur marchande de Toulouse par exemple, avec la récente vente de Manu Koné. Quand on voit Honorat qui était à Clermont il y a 2 ans, qui fait le bonheur de Brest. Moi, j’ai de la chance d’avoir de meilleurs joueurs, comme Yoric Ravet, des garçons qui ont progressé. Mais quand on voit la panoplie offensif des autres, comme Troyes avec une organisation qui dénote par rapport à ce qu’on a l’habitude de trouver. Auxerre a une panoplie offensive de malades. Pour moi, c’est très costaud. Pour moi, l’équipe qui joue le mieux est Clermont, avec Pascal Gastien. Elle est suivie de très près par Troyes, qui déploie un jeu très offensif avec ses excentrés qui sont des ailiers. Nous, on arrive dans cette meute en essayant de tirer sur l’aspect technique notre épingle du jeu. J’arrive aussi à un âge où si c’est pour m’asseoir sur le banc et voir mon équipe balancer des grands ballons devant, je vais vite aller à la pêche. »