Après 5 saisons sous les couleurs de Troyes, Karim Azamoum (28 ans), a opté pour le challenge proposé par Cadix, pensionnaire de D2 espagnole. Le milieu de terrain a pris le temps de se confier à MaLigue2.fr pour faire le bilan de son aventure auboise et évoquer son futur personnel et collectif, lui qui a paraphé un contrat de 3 ans avec l’entité espagnole.
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MaLigue2 : Karim, après 5 ans à Troyes, 2 montées, 2 descentes, il n’était plus question de revenir en Ligue 2 ?
Non, ce n’était pas forcément une question de niveau. En réalité, c’est davantage une question de timing, de fin de cycle. Même si nous nous étions maintenus en Ligue 1, j’aurais peut-être été tenté par un départ. Je voulais voir autre chose. Cadix ne s’est pas manifesté il y a fort longtemps. Cependant, une fois relégué, j’ai voulu ouvrir la porte au championnat espagnol. J’aurais pu me diriger vers d’autres destinations. Néanmoins, Cadix m’a présenté un projet sportif intéressant. Pour la vie familiale, c’est également un cadre idéal. De mon côté, c’est une façon de continuer à progresser. Vous savez, ce championnat, même de D2, est très compétitif. Qui plus est, l’Espagne m’a toujours attiré. Car ce championnat possède les meilleurs joueurs du monde. Le fait d’aller dans une D2 ambitieuse, cela pourrait me permettre, à terme, de découvrir la Liga.
Ce n’est donc pas un choix par défaut ?
Comme je l’ai dit, l’Espagne attire les meilleurs joueurs du monde. Comme tout sportif, on souhaite se confronter aux meilleurs. Il y a ce qui se fait de mieux dans le football, avec le Barca, le Real… C’est le championnat le plus compétitif. Même en D2, cela m’attire et, en plus, le jeu proposé correspond à mon profil.
Pourrait-on vous revoir un jour en France ?
Pourquoi pas. Aujourd’hui, il me paraissait inconcevable d’aller dans un autre club de Ligue 2, par respect pour Troyes. J’avais un accord moral avec le club, même si je bénéficiais d’un bon de sortie. C’est aussi pour cela que j’ai privilégié l’étranger. J’ai respecté cet accord moral, car c’est la moindre des choses.
« Benjamin Nivet, un exemple pour tous »
Vous quittez Troyes sur une nouvelle relégation. Pourquoi l’Estac ne parvient-elle pas à se maintenir selon vous ?
C’est vraiment difficile à l’expliquer. Beaucoup d’ingrédients font que ça ne marche pas. Nous n’avons peut-être pas le plus grand budget pour avoir des joueurs encore plus efficaces dans les 2 surfaces. En Ligue 1, il faut davantage d’efficacité que de qualité de jeu. C’est ce qu’il a manqué, je pense. Nous avons aussi manqué de régularité. Car après une bonne première partie de saison, ne pas maintenir ce rythme, c’est dommage.
En plus, on ne peut même pas parler d’un groupe qui ne s’entendait pas bien pour le coup.
Effectivement, la force de l’Estac, c’était d’avoir un groupe soudé. Les cadres avaient un état d’esprit positif. Quand on voit Benjamin Nivet, qui est un exemple pour tous. Dans son comportement, il déteint sur les autres. Donc non, nous n’avons jamais eu de problèmes de groupe. Ce sont d’autres éléments qui font que l’on a du mal à franchir ce cap de Ligue 1.
Pensez-vous Troyes capable de remonter directement, comme il y a 2 ans ?
D’après les statistiques, c’est toujours difficile de le faire après une descente. On l’a vu l’an dernier en Ligue 2… C’est un championnat très difficile, compétitif, avec des équipes de niveau homogène. Il y a toujours des exceptions à la règle. Pourquoi pas, oui. Troyes l’a déjà fait et peut donc le refaire. Il faudra néanmoins faire preuve d’humilité. L’important, ce sera de se restructurer avant de viser quelque chose de plus haut. Car les accidents arrivent très vite après une descente…
« Rui Almeida, le bon choix du club »
Avant de vous envoler pour l’Espagne, vous avez côtoyé Rui Almeida, le nouveau coach, pendant quelques semaines. Que pouvez-vous nous en dire ?
C’est un regret personnel de ne pas le connaître davantage. Il a amené de très bonnes idées, et notamment beaucoup d’intensité dans le travail. J’aurais assurément pu apprendre d’autres éléments avec lui. C’est quelqu’un de travailleur et, après une saison où l’on descend, il fallait quelqu’un de besogneux pour restabiliser le club. Ce dernier a fait le bon choix en le prenant.
Que retiendrez-vous de votre passage dans l’Aube ?
Je suis monté 2 fois, avec des supers groupes, des entraîneurs différents. Que ce soit Jean-Marc Furlan, Claude Robin et Jean-Louis Garcia, ils m’ont tous apporté quelque chose, m’ont aidé à progresser. J’ai côtoyé des techniciens de qualité. Malheureusement, nos 2 montées ne se sont pas confirmées par des maintiens. Les regrets se reportent davantage sur la saison dernière où, je pense, nous aurions pu faire mieux. Après, je ne retiens que du positif de cette aventure. A l’Estac, on vit de fortes émotions.
Pour votre découverte de l’Espagne, quelle serait la saison parfaite pour vous ?
Dans un premier temps, mon souhait est de m’adapter à ce championnat, à ce groupe. Ensuite, je sais que c’est une prise de risque car j’étais installé dans un confort à Troyes. Partir, c’est se mettre en danger. Mais si je ne prenais pas le risque à 28 ans, je l’aurais peut-être regretté. Si j’arrive à enchaîner le maximum de matchs et faire une saison de qualité, je serais très heureux. Et essayer d’accrocher la meilleure place.
La montée ?
Quand on m’a appelé, on m’a présenté un projet. Il y a 2 ans, Cadix a joué les play-offs, mais a échoué. C’est un club de première partie de tableau qui ne manque pas d’ambition. Mais dans le football, les paroles sont bonnes à entendre. Il faut que les actes suivent. Je ne voulais pas partir dans un club de seconde zone dans le championnat.
Propos recueillis par Laurent Mazure