AJ Auxerre

Entretien ML2 – Cédric Daury dresse le bilan complet de la saison de l’AJ Auxerre

Après une première partie de saison difficile, l’AJ Auxerre a relevé la tête en début d’année 2018 pour terminer en milieu de tableau du championnat de France de Domino’s Ligue 2. Une semaine après l’issue de cette saison 2017-2018, le directeur sportif Cédric Daury dresse le bilan complet de l’AJ Auxerre pour MaLigu2, se projetant également sur la saison à venir.

MaLigue2 : Cédric, vous avez vécu une saison en deux temps bien distincts, comment l’expliquez-vous avec le recul ?

Cédric Daury : A l’intersaison dernière, on a recruté quatorze éléments, plus de la moitié du groupe a été renouvelée. On repartait sur une feuille blanche, on s’attendait à une saison qu’on espérait meilleure, mais qui serait parfois irrégulière et avec certaines difficultés dues à cette reconstruction. On a loupé notre première partie de saison, le groupe était capable de beaucoup mieux et ça a été démontré en deuxième partie. Je pense qu’on aurait pu évoluer dans le premier tiers de ce championnat de Ligue 2.

Le football est une mécanique de précision, et dans notre cas il y a plein de petits détails qui nous ont perturbé. La dynamique ne s’est pas créée. On en a tenu compte et on a tiré le bilan à l’issue de cette première partie de saison manquée.

L’arrivée de Pablo Correa a tout changé ?

Elle a été très importante, elle a amené un coup de boost important à cet effectif, qu’on n’a pas changé. Les joueurs ont pris conscience de certaines choses, ils se sont responsabilisés comme acteurs du projet, après certaines insuffisances en première partie de saison. Le message de Pablo était différent, il a amené sa grinta et sa connaissance de la Ligue 2 pour emmener les garçons. On a aussi eu moins de pépins physiques. On a bien enchaîné jusque mi-mars.

Francis Gillot n’est pas parvenu à s’imposer sur la durée à Auxerre.

Y-a-t-il eu une part de « méconnaissance » de la Ligue 2 lors du choix de Francis Gillot ?

Les choses n’ont pas prises. C’est le football, c’est la vie. On avait l’envie, ça n’a pas fonctionné comme on le souhaitait. Parfois, les choses ne se font pas, ça ne remet pas pour autant en question la valeur des gens. Ça ne remet en rien la valeur de Francis Gillot comme entraîneur. Ce n’était peut-être pas le bon timing, la bonne situation… Cela ne s’est pas passé comme on le souhaitait, mais cela s’est terminé très dignement et respectueusement de la part de tout le monde.

Cette saison en dents de scie doit vous permettre de mieux appréhender la suivante ?

Ces phases là vont nous servir, maintenant on doit passer à l’étage supérieur dans notre ambition. On attend encore des progrès de la part de ce groupe. Sur la deuxième partie de saison, on avait un groupe très fourni. C’était un souhait partagé pour faire une sorte d’audit. Désormais, on va renforcer ce groupe de façon ciblée. On commence à avoir des certitudes sur la qualité de certains garçons.

Des joueurs ont pris leurs responsabilités en seconde partie de saison, et ce sont les premiers à avoir prolongé. C’est un message fort à leur intention ?

Le premier et le meilleur des renforts, c’est de garder ses forces vives. Le recrutement présente toujours des incertitudes, même si on essaye de les réduire au maximum. A partir du moment où on a des certitudes sur certains garçons, la base est de tout faire pour les garder. C’est ce qu’on a fait. Ils connaissent le club et l’environnement. A ces joueurs importants, on va venir greffer des joueurs ambitieux. Pour franchir un palier, il faut se responsabiliser et gagner en ambition tous les jours, dans notre exigence. Que ce soit au niveau du club ou du sportif, on délivre ce message.

« On a envie d’aller en Ligue 1, mais pas d’en faire un slogan ! »

L’AJA a connu des hauts et des (très) bas, pourtant on a toujours senti une institution forte…

On a une vraie idée directrice, on essaye de garder le cap. Et on se doit avant tout d’être présent et dans l’action. Il faut être costaud tout au long d’une saison, il faut être armé pour cela. L’institution et ses valeurs, c’est ce qui est le plus important. C’est ce qu’on veut redorer, on sait que c’est le socle, la base qui va nous permettre ensuite d’avancer.

Maintenant, on reste très humble, on sait que tout le monde veut la même chose. On cherche à anticiper au mieux, pour rester solides quoi qu’il arrive.

Le message semble aussi mieux passer auprès des supporters. Il y a moins d’interrogations liées au projet ?

Les amoureux du club ont besoin de savoir, c’est légitime. A partir du moment où vous donnez de l’information, les choses passent mieux.

Tous ces points positifs vous amènent-il à ambitionner une montée en Ligue 1 la saison prochaine ? Y-a-t-il une obligation vis-à-vis de l’accession ?

On a envie d’aller en Ligue 1. Mais ce qui nous intéresse, ce n’est pas d’en faire un slogan, plutôt de se concentrer sur le chemin qui y mène. On sait qu’on s’était donné 2-3 ans au début de notre projet. On pense que c’est légitime dans une reconstruction totale. Notre ambition grandit, on arrive dans la deuxième année et si on y arrive dès cette saison, on ne s’en privera pas. On a cette ambition, mais on ne le pose pas comme une obligation. On veut continuer à progresser sur la dynamique de la deuxième partie de saison. On doit faire partie des équipes qui luttent pour y aller.

« Il n’y a aucun souci avec Zacharie Boucher »

Côté terrain, on a vu un joueur comme Zacharie Boucher perdre sa place. C’est un choix sportif en vue de la saison prochaine ?

Il n’y a aucun souci, que ce soit avec lui ou un autre. On prépare un vrai projet, à travers celui-ci Pablo Correa a besoin d’avoir des réponses sur son groupe, dans différentes situations, et avec l’ensemble de son groupe. A travers ça, il y a des choix qui sont fait, il faut les respecter. Il n’y a aucun souci, mais il y a des réponses à avoir sur des joueurs qui jouent, d’autres qui jouent moins, l’envie de voir certaines choses… Le coach est seul légitime à faire ses choix, on a confiance en lui et les joueurs aussi. Ça peut faire parler, mais personne n’est mis à l’écart. Les cartes sont tout le temps redistribuées, c’est notre envie de voir les joueurs se transcender.

Au niveau de l’effectif, des choses se mettent déjà en place ?

Oui, même si l’ouverture du mercato n’est effective que le 9 juin. Aucune signature ne pourra être officielle avant. Loïc Goujon et Romain Montiel vont revenir de prêts. Ce sont des garçons qui ont fait une saison complète en National, ce n’est pas rien. Ils reviennent dans le groupe, on a envie de les voir. A terme, on va réduire le groupe à 21-22 éléments, plus nos gardiens.

Le dossier Carlens Arcus fait-il partie de vos pistes prioritaires ?

On a envie de continuer, le coach est content de lui et il se sent bien ici. Il n’y a pas d’option d’achat liée à son prêt, on ne peut donc rien conclure avant l’ouverture du mercato. On travaille sur la constitution du groupe, avec des jeunes qui viendront également se greffer au projet. On en a vu beaucoup sur la fin de saison, on avait besoin de voir certaines choses. C’était le moyen de gagner du temps sur la saison prochaine.

Si on vous écoute, on se prépare donc à un mercato pas trop agité cet été ?

On veut renforcer le groupe sur des postes et des profils précis. On veut créer le puzzle le plus cohérent et ambitieux possible, en y amenant des pièces complémentaires.

Sur un plan plus personnel, comment avez-vous vécu cette transition du terrain au poste de directeur sportif ?

J’ai la chance d’appartenir à un projet qui se tient et de bosser avec un président qui me fait confiance. On communique, on a les mêmes idées, je me retrouve dans l’ambition du club et ce qu’on me demande. Sur un plan personnel, ça se passe très bien. En plus, ce sont des choses pas très éloignées de ce que je faisais quand j’étais sur le terrain. Ça s’est fait naturellement. Je suis très occupé dans mes nouvelles fonctions, même si je tiens à suivre l’équipe. Je veux être proche du terrain, de la compétition, je suis toutes les catégories de jeunes à la formation. A partir du moment où j’accepte une mission, j’essaye de ne me poser que les bonnes questions. Ce qui m’intéresse c’est de construire des choses.

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