A cause de son début de saison totalement manqué, le RC Lens s’est tiré une balle dans le pied et a dit adieu à son objectif de montée, dès le mois de septembre. L’arrivée d’Éric Sikora a permis au club nordiste de se maintenir en Domino’s Ligue 2, mais les Lensois souhaitent désormais vite passer à autre chose.
Un début de saison catastrophique
C’est un record dont les Lensois se seraient bien passés. En s’inclinant à sept reprises lors des sept premières journées, ils ont battu un triste record, depuis l’instauration de la poule unique, en 1993. Un début de série fatal à Alain Casanova (limogé au bout de 4 journées), déjà fragilisé après ne pas avoir validé l’objectif de montée, la saison précédente. Pour le remplacer, les dirigeants artésiens ont fait appel au pompier de service de la maison lensoise : Éric Sikora, nommé le 20 août, pour son deuxième intérim après celui en 2012-2013. Avec le natif de Courrières, les Sang et Or ont décroché leur première victoire en championnat contre QRM (2-0), lors de la 8ème journée. Deux mois plus tard, à la mi-novembre, ils sortent enfin de la zone de relégation grâce à un succès, à domicile, contre les Chamois Niortais (3-1).
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Lors de ce début de saison noir, le RC Lens perd aussi sa première recrue du mercato estival, Mouaad Madri, victime d’une fracture du tibia-péroné lors de la 2ème journée de Domino’s Ligue 2.
Arrivée d’Éric Roy, retrait de Gervais Martel
Autre victime de ce début de saison : le directeur sportif, Jocelyn Blanchard. Arrivé en 2013, l’ancien milieu de terrain du Racing a payé le recrutement estival raté. Éric Roy, ancien manager général de l’OGC Nice, en Ligue 1, lui a succédé fin septembre. Pour son premier mercato aux commandes du secteur sportif, cet hiver, l’ex-joueur de l’OM a fait venir trois internationaux : Walid Mesloub, Brice Dja Djédjé et Alex Gersbach.
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L’autre patron du club nordiste est désormais Arnaud Pouille. L’emblématique Gervais Martel ayant décidé de quitter son poste de président directeur général du RC Lens. Celui qui était en poste depuis 1988 (excepté une parenthèse de 2012 à 2013) reste malgré tout au club, en continuant d’occuper le fauteuil de président du conseil d’administration.
En décembre, le club artésien a de nouveau bougé en coulisses. Solférino est devenu l’unique actionnaire en rachetant les parts de l’Atletico Madrid. Aujourd’hui, le RCL semble s’être stabilisé autour de l’actionnaire Joseph Oughourlian, du directeur général Arnaud Pouille et du manager sportif Éric Roy.
John Bostock, de meilleur joueur à indésirable
Arrivé à l’été 2016, John Bostock s’est rapidement imposé dans l’entrejeu lensois. Étincelant en début de saison 2016-2017 (5 buts, 4 passes décisives en 13 matchs), il remporte le trophée de meilleur joueur de Domino’s Ligue 2 malgré une phase retour plus que moyenne. Cette baisse de régime n’empêche pas, non plus, le milieu offensif d’être convoité par plusieurs clubs à l’été 2017. Mais le RC Lens préfère le conserver.
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Malheureusement, l’ancien international U19 avec l’Angleterre n’est jamais parvenu à retrouver son niveau lors de cette saison 2017-2018. Devenu remplaçant sous les ordres d’Éric Sikora, il est placé sur la liste des transferts l’hiver dernier alors qu’il ne lui reste que six mois de contrat. Afin de récolter quelques deniers, il est finalement transféré le 31 janvier à Bursaspor, en Turquie. Une mauvaise opération financière pour le RCL, sa valeur ayant chuté lors de ses derniers mois dans le Pas-de-Calais.
Des affaires extra-sportives encombrantes
Pas toujours au niveau sur le terrain, certains joueurs du RC Lens se sont surtout fait remarquer en dehors du rectangle vert pour des faits peu glorieux. Fin octobre, Nicolas Douchez est placé en garde à vue à Paris. Jugé pour violences en état d’ivresse et dégradation de biens d’autrui, il a été condamné à 10 000 € d’amende, en février. Mis à pied pendant près d’un mois par ses dirigeants, le gardien n’a jamais rejoué sous le maillot lensois en Domino’s Ligue 2 depuis cette affaire. En février, c’est son équipier, Brice Dja Djédjé, qui est placé en garde à vue pour des faits de violence conjuguale. Arrivé cet hiver, en prêt de Watford, il doit être jugé en septembre.
Les banderoles des supporters du RC Lens en photos –
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Enfin, en mars, c’est une affaire entre joueurs et supporters artésiens qui éclate à la sortie d’une défaite (0-1), à domicile, contre Bourg-en-Bresse. À la suite d’une altercation, Guillaume Kaznowski, élu Patriotes des Hauts-de-France, porte plainte pour violences à l’encontre de Souleymane Diarra, Abdellah Zoubir et Abdelrafik Gérard. Une plainte classée sans suite par le parquet de Béthune, les violences n’étant « absolument pas établies ».
Un maintien obtenu à deux journées de la fin
Cette saison, le RC Lens n’aura jamais connu un meilleur classement que 14ème. C’est finalement lors de l’antépénultième journée de Domino’s Ligue 2 que les Lensois auront assuré leur maintien, à la faveur d’une victoire contre le Paris FC (1-0), devant plus de 24 000 spectateurs. Si l’affluence moyenne du stade Bollaert-Delelis est toujours la plus élevée du championnat (23 311), c’est la plus faible pour le RCL depuis la saison 2012-2013. Signe d’un ras-le-bol chez les supporters Sang et Or, qui ont multiplié les banderoles hostiles et les grèves des encouragements au cours de cette saison 2017-2018. Ils espèrent, à présent, la mise en place d’un projet stable pour retrouver rapidement la Ligue 1.