Le championnat de France de Domino’s Ligue 2 2017-2018 se révèle aussi passionnant que l’édition précédente dans l’optique de la course à la montée en Ligue 1. Hormis le Stade de Reims qui prouve sa supériorité depuis le début de la compétition, pas moins de neuf équipes peuvent encore prétendre à l’accession en fin de saison. Malgré ce suspense et la qualité de jeu proposée par les écuries du haut de tableau, le public ne répond pas totalement présent au stade.
Des contraintes réelles
A chaque fois que le sujet des affluences en Domino’s Ligue 2 est abordé, il est de raison de rappeler les horaires peu attrayants pour certaines rencontres. Avec trois journées en semaine par saison, des matchs en retard disputés à 19h, des affiches le lundi soir…les exemples ne manquent pas. Ajoutons à cela les interdictions de déplacements de plus en plus nombreuses qui réduisent aussi à néant la volonté de certains supporters de remplir au mieux les parcages visiteurs. Depuis l’an dernier, également, la diffusion de toutes les rencontres en intégralité sur les Canaux de beIn Max peut aussi inciter certains supporters à rester parfois au chaud durant quelques matchs hivernaux. Ceci étant dit, d’autres constats sont tout de même notoires.
Au Nîmes Olympique par exemple, l’affluence moyenne peine à progresser depuis deux saisons et le sauvetage magnifique du club en Domino’s Ligue 2. Un exploit hors norme qui avait créé un bel engouement. Les excellents résultats des hommes de Bernard Blaquart ne suffisent pourtant pas à faire venir de nouveaux supporters au stade. Pourtant, le jeu et le spectacle sont très souvent au rendez-vous aux Costières. Mais, les fidèles « 7 000 » et quelques supporters ne sont que trop rarement agrémentés d’autres centaines dans les travées du vieillissant stade nîmois…
Un effet lassitude ?
Autres exemples : les stades Océane et Auguste Bonal peinent à se remplir cette saison. Pourtant, à Sochaux, le football proposé par Peter Zeidler n’a plus rien à voir avec les tristes matchs de l’ère Cartier. Malgré le conflit avec la direction, les supporters fidèles répondent parfaitement. Pas les autres, malheureusement, ou alors en Coupe de France pour voir le Paris Saint-Germain, quitte à débourser des sommes rondelettes… De 9 500 l’an dernier, les fans sochaliens sont pour l’instant passés à 7 500 en moyenne depuis le début de saison. Au Havre, c’est un peu le même constat. Après quelques années en Ligue 2, le club doyen peine à ramener du monde dans son stade pourtant récent. Malgré l’émergence de nouveaux joueurs formés au club, tout comme à Sochaux, dans l’équipe première. En dépit aussi de travail marketing et commercial développé par les équipes de Vincent Volpe, l’affluence moyenne stagne autour de 7 500 spectateurs par rencontre.
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Et même à Reims, qui pratique pourtant un jeu bien plus intéressant que la triste saison dernière et offre régulièrement des matchs spectaculaires, l’affluence est en baisse. De plus de 10 000 l’an dernier, l’affluence moyenne est actuellement sous les 8 500 supporters par match. Y aurait-il un effet de lassitude dès lors que son club de cœur soit retombé au second échelon du football français sans parvenir à remonter immédiatement ? Après le choc d’une descente, une non-remontée conduit-elle inévitablement à une nouvelle baisse de fréquentation ? A Lorient, la baisse d’affluence constatée en Ligue 1 et Ligue 2 est proche des 30%, encore plus prononcée que les -23% vécus par le Stade de Reims deux ans auparavant. Là aussi, l’enjeu remontée est double pour les Merlus.
Seul l’AC Ajaccio progresse
Au Paris FC et à l’AC Ajaccio, les faibles affluences ne semblent pas perturber des groupes de joueurs qui restent très solides à domicile. Au stade Charléty, on compte même près d’un millier de supporters en moins qu’il y a deux saisons, la moyenne actuelle peinant à dépasser 2 500 supporters. Pourtant, deux saisons tellement incomparables ! Finalement, seul l’AC Ajaccio progresse. Habitué à des affluences sous les 3 000 de moyenne, le club acéiste flirte avec la barre des 3 500 depuis le début de saison. Finies les années maintien, place au haut de tableau !
Au fur et à mesure de la saison et avec l’enjeu des matchs de fin de championnat, certaines travées devraient se remplir un peu plus. S’il est difficile pour les clubs de Domino’s Ligue 2 de séduire leurs supporters sur du long terme, ces divers chiffres doivent être légèrement atténués : le retour des beaux jours et les derniers matchs à fort enjeu risquent forcément de ramener beaucoup plus de monde au stade, faisant alors grimper certaines moyennes. Gageons alors que l’objectif de ces nouveaux publics sera d’accompagner leur équipe vers l’objectif final d’une montée en Ligue 1. L’accession se gagne en mai, mais elle peut aussi se perdre en février. Il n’est donc jamais trop tard pour supporter ses couleurs préférées et accompagner du mieux possible son club vers une remontée dans l’élite du football français…