Hiver 2017. Alors que la trêve se précise, Nancy est à la lutte pour le maintien en Domino’s Ligue 2. Relégué l’année dernière, le club s’attendait peut-être à jouer les premiers rôles cette saison. Le destin en a décidé autrement : cette année, les éléments s’acharnent impitoyablement sur l’ASNL et sur le président Rousselot.
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La question que tout le monde se pose est celle-ci : comment en est-on arrivé là ? Comment un club qui a tout d’une institution se retrouve-t-il à lutter pour sa survie en Ligue 2 ? Au vu de l’enchaînement implacable des évènements, force est de constater que ce naufrage ressemble à une véritable tragédie en 3 actes.
La relégation en Ligue 2 et l’échec de la revente du club de Nancy
Les ennuis du club commencent en réalité au début de la saison 2016-2017. Jacques Rousselot, le président, négocie alors pour revendre le club à un groupe chinois. L’histoire n’est pas sans rappeler celle de Sochaux. Les raisons de la cession sont simples : Jacques Rousselot veut se séparer de l’ASNL pour prendre la succession de Noël Le Graët à la présidence de la FFF.
Les discussions se passent en secret tout au long de l’automne 2016. À la différence de Sochaux, l’identité du groupe chinois est restée un mystère tout au long des négociations. Cyril Guth, pressenti pour devenir le président, tente de rassurer tout le monde par voie de presse. Il explique que tout va bien, que les négociations suivent leur cours et que la signature est imminente. Toujours est-il que le 14 novembre, le compromis de vente expire et que le club n’est toujours pas vendu. L’aventure s’arrête là. C’est un camouflet pour l’actuel président, qui doit retourner aux affaires.
La saison 2016-2017 est un calvaire pour l’ASNL. En mars, après 30 journées, le club est barragiste. Il perd alors un duel à 6 points face la lanterne rouge Lorient, et Jacques Rousselot est battu à la présidence de la FFF par l’inamovible Noël Le Graët. Quelques mois plus tard, Nancy terminera 19ème et avant-dernier de Ligue 1 avec seulement 9 victoires en 38 journées.
Le mercato raté de l’été 2017 et l’éviction de Pablo Correa
Lors de la saison 2017-2018, le mercato est plutôt ambitieux. Le club attire des joueurs d’expérience comme Yahia (Caen), Jourdren (Montpellier) et surtout Jérémy Clément (Saint-Étienne). Le club signe aussi Abergel et Saint-Ruf.
Du côté des départs, on notera celui de Mandanne vers Châteauroux, de Maouassa vendu 7 millions à Rennes et de Cuisance, qui a signé au Borussia Monchengladbach. Issar Dia et Dialo Guidileye, deux joueurs solides au profil expérimenté pour la Ligue 2, font leurs valises direction la Turquie.
Les premiers mois en Ligue 2 sont une catastrophe. Après 5 journées de championnat, Pablo Correa est écarté. L’équipe a alors un bilan de 3 matchs nuls et 2 défaites. Elle reste surtout sur une triste prestation à Brest (défaite 2-1) match à la fin duquel Geoffrey Jourdren a été expulsé pour avoir envoyé un ballon au pied en direction du kop brestois au coup de sifflet final.
Le mythique entraîneur uruguayen, moqué à tort pour son jeu ultra-défensif, est remplacé par un homme du sérail, Vincent Hognon. Ce dernier a été formé à l’ASNL et y a joué entre 1993 et 2002. Son intronisation rappelle celle d’Éric Sikora à Lens. Elle manifeste la volonté d’un retour aux valeurs fondamentales : travail, humilité et abnégation.
Vincent Hognon déjà sur la sellette ?
Hognon débute par une victoire à Valenciennes (3-0). L’équipe perd ensuite contre Quevilly (2-0), mais enchaîne trois matchs sans défaite. A l’automne, l’ASNL retombe dans ses travers et signe 5 matchs sans victoire. Le club est à la lutte pour le maintien et Vincent Hognon, au début du mois de décembre, tire la sonnette d’alarme : « C’est compliqué depuis le départ parce qu’on a trois gros problèmes. Un problème défensif d’abord. Deux : un problème de niveau. Trois : un problème d’efficacité dans les deux surfaces de réparation ».
En réalité, le problème est plus profond. Dès le mois de novembre, Benoît Pedretti s’alarmait qu’on ait autant besoin de lui. L’équipe est en réalité scindée en deux blocs : des joueurs d’expérience qui sont près de la retraite et des jeunes pousses inexpérimentées qui évoluaient en CFA2 la saison passée. L’analyse de la courbe des âges du onze titulaire est édifiante : Yahia (36 ans), Chrétien (33 ans), Muratori (30 ans), Hadji (37 ans). De l’autre côté, on a Diagne (23 ans), Bassi (20 ans), Nordin (20 ans) ou Marchetti (20 ans).
Les joueurs ayant plus de 35 ans n’ont peut-être pas le volume physique nécessaire pour faire une saison pleine, surtout dans un championnat aussi physique que la Domino’s Ligue 2, mais restent assez indispensables. Le jeune Amine Bassi semble le seul capable à évoluer au top niveau dans ce contexte. Il manque au club des profils intermédiaires, avec un minimum entre 50 et 100 matchs de Ligue 2 au compteur. Un rôle que seul Laurent Abergel semble tenir au milieu de terrain. Malgré une grosse débauche d’énergie, l’équipe fait forcément beaucoup d’erreurs de jeunesse et ces dernières se payent cash à ce niveau. Combien de fois l’ASNL a remarquablement négocié la première demi-heure avant de s’éteindre progressivement au fil des matchs ? Résultat, le coach Vincent Hognon a encore 2-3 matchs pour prouver avant de voir son président prendre des mesures…
L’AS Nancy Lorraine se bat avec l’énergie de désespoir
Jacques Rousselot, après avoir vu la vente de son club échouer, après avoir perdu l’élection à la tête de la FFF et après avoir dû évincer un entraîneur qui a fait les grandes heures de l’ASNL, a malheureusement été hospitalisé pour un infarctus au début du mois d’octobre 2017. La page 2017 sera tournée sans grand regret, même si le président assure que l’institution ASNL tient bon.
Si la situation est compliquée, elle n’est pas pour autant désespérée. Bien évidemment, il ne faut plus parler de montée, mais bien de maintien. A la trêve hivernale, le club doit en priorité attirer de véritables joueurs de Ligue 2 : physiques, prêts à partir au combat et surtout humbles dans l’effort. Le but étant de soulager les plus anciens pour qu’ils assument pleinement leur rôle de relais du coach. Dans ces temps difficiles, il a bien besoin de soutien…
L’ASNL dispose d’un stade, d’un public et d’un centre de formation qui était dans le top 10 français en 2015. C’est aussi sur ces bases que le club s’appuye pour monter un projet solide, avec une politique d’intégration progressive des jeunes, et surtout un solide capital en fond propre. L’émergence d’Amine Bassi est à ce titre le plus beau rayon de soleil de ces derniers mois, même si le destin d’un tel club ne peut reposer sur les épaules d’un gamin de 20 ans, si talentueux soit-il…
Crédit photos : © ASNancyLorraine, Fabrice Foures & Mathieu HOHLFELD/WP360