Pour notre chronique hebdomadaire avec les suiveurs assidus de notre championnat, Manu Lonjon, journaliste pour Yahoo Sport !, livre son regard sur son club de cœur : le Clermont Foot. Les Auvergnats se sont inclinés contre Lorient vendredi (0-2, 4e journée). Notre confrère, lui, se rappelle aux bons souvenirs de son enfance, et rêve de voir le CF63 un jour en L1.
Je suis Clermontois
« Quand on grandit, comme moi, dans le Puy-de-Dôme, au sein d’une famille intéressée par les choses du football, le club phare est le Clermont Foot. Il n’a pas toujours été cela d’ailleurs, il y a aussi eu le CFC – Je suis certain qu’Hervé Mathoux, supporter Clermontois avoué- y a vu un clin d’œil lors du lancement de l’émission sur Canal+.
Mes premiers souvenirs Clermontois remontent justement au CFC, les premiers noms qui me reviennent : Serge Chiesa, Alain Grumellon et Andrzej Szarmach. Papa nous avait raconté qu’il était en sélection de jeunes avec Serge Chiesa – ils ont un an d’écart – il jouait numéro 10 tous les 2 et pour des raisons encore obscures aujourd’hui, le coach avait préféré le futur petit prince de Gerland à mon paternel… Alain Grumellon, en plus d’être devenu un ami de la famille, lui, finira sa carrière de joueur à Issoire, club présidé par mon papa et dans lequel jouait mon frère ainé.
Mon histoire familiale est donc un peu liée à celle du CFC. Je me souviens aller au stade Marcel-Michelin (oui, celui où évolue l’ASM rugby aujourd’hui) y voir des matchs. J’avais une douzaine d’années. J’étais émerveillé : Clermont était le seul club professionnel à moins de 1h30 de chez moi. Mon plus grand souvenir ? Évidemment la saison 1996/1997 ! J’étais au stade Gabriel Montpied lorsque le PSG des Le Guen, Lama, Guerin menait 4-1 à la 70e minute face à Clermont. Ce qu’il s’est passé ce jour-là est une pure folie, quelque chose qui marque, un « truc de fou ». Olivier Enjolras, le gardien Clermontois, est devenu un Guest à Clermont jusqu’à la fin de ses jours. Je pense que tous les jours, quand les gens le croisent, ils lui parlent de ce match.
Un autre souvenir ? Expatrié à Montpellier par les aléas de la vie, j’avais été invité par Medhi Benatia (oui, celui de la Juve !) à Avignon pour assister à son dernier match avec Clermont, décisif pour la montée en L1. C’est Arles–Avignon qui a gagné et je n’aimerai jamais Benjamin Psaume, auteur d’un but magnifique ce jour-là. Clermont a frôlé la L1.
Clermont-Ferrand est un club solidement attaché à la L2, géré de main de maître par Claude Michy ; fidèle à la légende des Auvergnats, il est très dur en affaires : très très dur ! Comme certains joueurs, il ne lâche rien, jamais. Impossible d’imaginer aujourd’hui les excès de son prédécesseur, Alain Dalan, flambeur, qui a multiplié les noms ( Gourvennec, Martins, Brando, Diomède…) pour autant ou presque de désillusions avec des tarifs qui rendraient jaloux beaucoup des joueurs actuels. La stratégie de Clermont est simple, des bons joueurs, le moins cher possible, qui évoluent et grandissent avec le club. Certains ont fait une très grande partie de leur carrière en Auvergne comme Cédric Bockhorni, Jacques Salze, Eugene Ekobo ; d’autres y auront véritablement lancé ou relancé leurs carrières comme Armand, Benatia ou Alessandrini.
Clermont en L1 ? C’est le rêve de tous les supporters Clermontois, évidemment, mais à quel prix ? La lumière sera toujours sur les « Jaunards » (rugbymen de l’ASM), Clermont est une ville de rugby, il faut l’accepter. Alors j’aimerais voir un jour le club de mon adolescence affronter les stars de L1, même 1 an ou 2, pour le plaisir. Je ne serais pas inquiet pour l’avenir du club, le président Michy ne mettrait pas « son » club en danger, pas le genre de la maison. Il a déjà prouvé qu’il était ouvert, novateur. Alors aux Bernardoni, Honorat, Dugimont et compagnie de nous faire rêver un peu…. Une fois le maintien obtenu. Je suis donc Clermontois. Allez Clermont !
Manu Lonjon, pour MaLigue2.fr
http://maligue2.wpsite.fr/2017/08/18/les-enseignements-du-multi-ligue-j444/