Le Havre réalise un départ parfait dans cette saison 2017-2018 de Ligue 2. Trois victoires en autant de matchs disputés, avec déjà 10 buts inscrits. Capitaine de cette formation du HAC, Alexandre Bonnet savoure ce sans-faute à la veille d’affronter Valenciennes au stade Océane. Mais alerte aussi sur le fait de ne pas se relâcher sur la durée.
MaLigue2 : Alexandre, le capitaine que vous êtes doit forcément être satisfait de ce début de saison ?
Alexandre Bonnet : Oui, bien sûr, je suis très satisfait de ce sans-faute. J’ai envie de dire que cela récompense tout les efforts fournis depuis la reprise. On a vraiment bien travaillé. Les nouveaux joueurs se sont rapidement intégrés à notre groupe. Le plus important, c’était aussi de créer cette cohésion, de s’attarder sur un gros travail tactique et physique afin d’être prêts d’entrée.
Dix buts en trois matchs, et même 14 en quatre en comptant la Coupe. On sent que tout le monde s’éclate pour le moment…
On a d’abord la chance de s’appuyer sur une défense très solide. Cela nous permet ensuite de déployer notre jeu porté vers l’avant. Chacun livre beaucoup d’efforts pendant le match, que ce soit au niveau des courses, des appels, des mouvements. Pour le moment, on a la réussite, on sait se montrer très efficaces. Mais il faut continuer dans ce sens et ne pas se relâcher. A nous d’être vigilants à ce que chacun continue de mettre les mêmes ingrédients pour les prochaines échéances.
Pourtant, le HAC était l’une des seules formations de Ligue 2 à ne pas avoir gagné un seul match de préparation. Il n’y a jamais eu d’inquiétude chez le coach ou les joueurs ?
Non, pas du tout. Ce sont des matchs assez anecdotiques. Lorsque l’on s’entraîne deux fois par jour avec une bonne dose de travail physique et qu’ensuite on joue le soir, c’est difficile. Pendant la prépa, nous n’étions pas au niveau physiquement et il nous manquait de la fraîcheur pour faire la différence. Mais dans le jeu, ce que nous faisions était déjà intéressant, on se créait de bonnes situations. L’objectif était d’être prêts pour la première journée de championnat, et le staff ne s’est pas trompé.
« Le coach a remis les choses à plat »
La saison dernière a été assez compliquée au niveau des résultats, et la montée s’est finalement jouée sans vous. C’était important de bien rebondir d’entrée ?
On a entamé la saison avec un esprit revanchard par rapport à l’année dernière. Individuellement et collectivement, nous n’avions pas obtenu les résultats à la hauteur des qualités de l’effectif. On avait à cœur de montrer notre vrai visage dès le début de saison. Oswald Tanchot est resté, et il a pu repartir d’une feuille blanche cet été après avoir pris les choses en mains en cours de route la saison dernière. Il a remis les choses à plat. A nous de trouver la régularité désormais, car la Ligue 2 c’est très long et difficile, et le moindre relâchement peut coûter cher.
Vous êtes l’un des plus expérimentés de l’équipe. Vous avez connu des débuts de saisons excellents, d’autres beaucoup moins bons. Est-ce piégeux de démarrer aussi bien et de peut-être se voir trop beaux trop vite ?
Non, je ne pense pas que ce peut-être un piège. Au contraire, c’est vraiment bénéfique pour la confiance. Nos résultats actuels valident tout le travail accompli, et c’est plaisant. Après, c’est vrai qu’il faut trouver le juste milieu entre cette confiance et le fait de rester très exigeants. Nous sommes une équipe jeune, et malgré nos victoires, je trouve qu’on peut encore progresser dans plusieurs domaines, rien n’est acquis. On doit toujours avoir cette volonté de se perfectionner. Le groupe a montré de belles qualités, et tout le monde doit rester concentré. On n’a joué que trois journées !
« On a envie de récompenser nos supporters »
Personne n’a réussi à faire 4/4 en Ligue 2 depuis 2011. C’est un beau petit challenge qui s’offre à vous demain soir contre Valenciennes…
Oui, c’est superbe de viser cet objectif. On a encore bien travaillé toute la semaine pour s’y préparer. Je pense que nous sommes fin prêts. Et puis on souhaite vraiment prendre le maximum de points à domicile, qu’on soit vraiment intraitable chez nous. Le stade sera encore bien rempli, on sait qu’on peut compter sur nos supporters, et on a envie de les récompenser. A Charléty quand on a gagné au Paris FC (3-0), ils étaient nombreux à être venus nous soutenir. Ce soutien est très important pour nous et on veut faire venir les gens en masse derrière nous.
Sur le plan personnel, vous évoluez plutôt dans l’axe en soutien de l’attaquant. C’est un rôle qui vous correspond bien ?
C’est vrai que je me sens bien dans l’axe. Mais après, nous n’avons pas de système figé. On s’adapte aussi aux tactiques des adversaires. Chacun doit être capable d’évoluer et de changer dans nos différents systèmes, on est bons dans ce domaine-là. On essaie de s’adapter aux lacunes adverses. A Paris, on a joué dans un schéma plus classique en 4-4-2 par exemple. Donc j’ai envie de dire que peu importe le poste sur le terrain, chacun doit être performant dans ce qu’on a travaillé la semaine.
Un mot sur la réussite actuelle de Zinedine Ferhat, meilleur passeur, et d’Ebenezer Assifuah, meilleur buteur ?
Ce sont des joueurs très efficaces depuis le début de saison, et on doit surfer sur cette dynamique, il faut en profiter. Mais maintenant, c’est sur la durée qu’on sera payés de cette réussite, à eux de continuer à être très sérieux et rigoureux. Mais c’est sûr que quand deux joueurs sont autant en réussite, tout le groupe en sort grandi derrière, et tout le monde le ressent. Cette notion de groupe, c’est aussi l’identité qu’on souhaite donner cette année.
Propos recueillis par Dorian Waymel
Crédit photo : Emmanuel Lelaidier/HAC
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