Arrivé à l’été 2015 en provenance de Sochaux, Edouard Butin vient d’effectuer deux saisons décevantes avec Valenciennes. Entre blessures à répétition, deux opérations et un manque évident de confiance, l’avant-centre de 29 ans n’a pu, encore, exprimer tout son potentiel au VAFC. Pour nous, le joueur est revenu sur cette expérience valenciennoise qu’il ne veut pas voir s’achever. Car, en fin de contrat au 30 juin, le buteur souhaite prolonger. Notamment pour ne pas partir sur un sentiment d’échec.
Edouard, peut-on dire que vos deux premières saisons ne se sont pas exactement déroulées comme vous le souhaitiez ?
Tout à fait. Je suis d’ailleurs le premier à le dire. Je suis très conscient de ne pas avoir apporté ce que j’aurais pu, ce que j’aurais dû. Je ne me cherche pas d’excuses. Néanmoins, ce fut la première fois, en débarquant à Valenciennes, que je changeais de club. J’avoue sans aucune gêne avoir eu beaucoup de mal à tourner la page Sochaux. J’ai passé 12 ans dans ce club et cela a été difficile. Pas parce que j’ai été déçu de ce que j’avais découvert. Au contraire. Mais j’avais simplement du mal. Puis, après, cela a plutôt bien démarré. J’ai eu un coup de moins bien, pas mal de blessures, aussi. J’ai été opéré 2 fois. Il a fallu s’accrocher. Je suis le premier à dire qu’au niveau performances, il y a eu du bon, mais beaucoup de moins bon aussi. Cela me déçoit. C’est la vie d’un footballeur. Aujourd’hui, j’ai la volonté de tourner la page et d’effectuer une bonne préparation. Ce que je n’ai pas pu faire ces 2 derniers été.
Le fait de quitter Sochaux a réellement été vécu difficilement ?
Oui, quitter une région, un club aussi qui n’était qu’à une heure de route de ma famille. C’était un tout. J’étais dans un cocon idéal, où je me sentais vraiment bien. J’ai passé 12 années extraordinaires, avec que de bons souvenirs. Donc quand ça s’arrête, certains arrivent à tourner la page très facilement. Moi, je suis quelqu’un d’assez affectif. Cela m’a pris du temps. Je l’avoue sans gêne et sans aucune honte, j’y pensais régulièrement. Cela m’a pris quelques mois pour tourner la page. Aujourd’hui, c’est pour ça que j’ai la volonté de rester. Je me sens vraiment bien à Valenciennes. J’ai été bien accueilli par le club et les supporters. J’ai envie de leur montrer ce que je sais faire afin qu’ils découvrent le vrai Edouard Butin.
L’an passé, on se souvient de votre sortie en cours de matchs face à Nîmes, au mois d’octobre (2-3), sous les sifflets… Cela n’a pas dû être simple.
Du tout, non… D’ailleurs, je l’ai dit. C’était la première fois où j’ai été sifflé par mon propre public. Ça ne fait jamais plaisir. Ça fait du mal. Sur le match, en lui-même, j’ai totalement mérité ces sifflets. Nous perdons cette rencontre et si j’avais effectué un minimum bien mon travail, nous la gagnions facilement. Je n’en veux donc pas aux supporters. En réalité, c’est plus l’après qui me reste en travers de la gorge. Nous avons connu une mauvaise période et j’ai eu l’impression d’être le bouc-émissaire de tous les maux. Je jouais beaucoup moins. Aujourd’hui, c’est oublié et j’ai envie de tourner la page.
Que vous manque-t-il pour passer ce cap ? L’enchaînement des matchs ? Une bonne préparation ?
C’est un tout, je pense. Une bonne préparation, effectivement, et arriver à faire une saison sans grosse blessure. Arriver à enchaîner les matchs sans grosse coupure. Car cela freine un joueur dans son élan. On perd du temps et le temps, dans le football, on en a peu…
Cet été, six joueurs sont arrivés. Cela fait-il du bien de voir de nouvelles têtes ?
Oui, s’ils arrivent, c’est que le coach, le staff et les dirigeants estimaient que nous en avions besoin. Cela ramène du sang frais, de nouveaux visages, avec leur enthousiasme. Pour la concurrence, cela va booster tout le monde. Cela ne peut faire que du bien pour la vie du groupe.
Vous allez effectuer un stage d’une quinzaine de jours en Espagne. Plutôt rare, même si c’est la deuxième fois de suite pour le VAFC. Qu’en pensez-vous ?
En Autriche, l’an dernier, c’était un des meilleurs stages jamais réalisé. Les conditions étaient idéales, nous avions parfaitement bien travaillé. L’esprit de groupe était vraiment top. Cela a influé sur notre bon début de saison. Un bon début de saison passe par un bon stage, avec des matchs amicaux contre des équipes anglaises, écossaises. Ça sera costaud et intéressant. Cela nous permettra de nous projeter sur le début de saison. On espère que ça se passera comme l’année dernière.
L’année dernière, justement, et comme en 2015, vous connaissez un creux au cœur de l’automne. Y penserez-vous ?
Franchement non. Je ne sais pas pourquoi. Physique ? Je ne pense pas. Est-ce dans la tête ? Peut-être. Il y a plusieurs raisons. Pour l’heure, je ne peux pas les expliquer. Il faudra voir après la première trêve internationale de septembre.
Comment voyez-vous cette Ligue 2 à venir, plus serrée que jamais…
Oui, en théorie, cette saison risque d’être encore une fois homogène. C’était déjà le cas l’an passé. Tout le monde peut battre tout le monde. Mais c’est typique de la Ligue 2.
Avec les play-offs en plus…
Oui, je ne suis pas trop pour. Que le cinquième puisse éventuellement monter, ce n’est pas forcément logique par rapport au troisième. Cela offre plus de chances pour pouvoir accéder à l’élite. Mais ça fait plus de matchs. C’est comme ça, c’est décidé !
Vous arrivez en fin de contrat au 30 juin. Votre volonté est de prolonger ?
Oui, c’est ma volonté première ! Je veux rester, car je me sens bien, dans cette région et ce club. Et puis je n’ai pas envie de rester sur un échec. Je veux montrer mon vrai visage. J’attends. Le club m’a demandé d’attendre et m’a exprimé sa volonté de me garder. Que ce soit le coach et le président. Les choses commencent à presser, puisque mon contrat se termine dans quelques jours. Il faudra aussi prendre une décision de mon côté. J’aimerais bien être fixé. Les clubs, ailleurs, se renseignent et ont besoin de finaliser leur effectif. Là, ça commence à presser. On devrait se rencontrer très prochainement avec le club pour prendre une décision.
Propos recueillis par Laurent Mazure, au Mont Houy
bonne chance Edouard !