Jeune défenseur du Tours FC, Florian Miguel a déjà un beau trophée à son palmarès : celui du Champion de France U19 en 2014. En bonne forme en Ligue 2 avec les Ciel et Noir, le franco-portugais revient sur son parcours en Indre-et-Loire…
MaLigue2 : Bonjour Florian, on imagine que le moral est actuellement au beau fixe au Tours FC ?
Florian Miguel : C’est sûr que ça va mieux, depuis l’arrivée du nouveau coach Nourredine El Ouardani. On est dans une belle série de 7 matchs sans défaite (ndlr interview réalisée avant Auxerre-Tours). On peut dire que l’électrochoc s’est produit, pour nous ça a réussi en tout les cas. On est content de cela et on va continuer dans cette voie pour se maintenir en Ligue 2. Rien n’est encore acquis pour l’instant.
Vous n’y êtes pas pour rien avec 2 buts en 1 mois, portant vos réalisations à 5 cette saison. Pas banal pour un défenseur…
Pour moi, c’est vrai que c’est nouveau. La saison dernière j’ai beaucoup joué sans réussir à marquer. J’ai surtout joué défenseur central aussi, donc c’est différent pour se procurer des occasions. Là cette année je joue à gauche et j’ai plus de possibilités pour me faire voir offensivement. Ces derniers matchs, j’ai la réussite en plus donc c’est encore mieux…
Vous avez croisé la route de 4 entraîneurs au total depuis votre arrivée dans le groupe professionnel (Dujeux, Simone, Mercadal, El Ouardani), sans compter Gilbert Zoonekynd en co-entraîneur. Est-ce qu’il y en a qui vous a spécialement marqué ?
Les 4 coachs que j’ai eu ont des styles différents. Après, le plus marquant a été l’année dernière avec Marco Simone. Il m’a fait confiance dès le début de saison et m’a dit qu’il croyait en moi. En plus de ça, c’est un coach italien qui est venu avec son staff italien, donc on a beaucoup travaillé la tactique défensive. Pour un jeune défenseur comme moi, ça permet de beaucoup apprendre et de progresser.
Gilbert Zoonekynd est arrivé récemment aux côtés de Nourredine El Ouardani pour diriger l’équipe première. C’est un entraîneur que vous connaissez bien…
Oui, il a été mon coach pendant la saison 2013-2014 où j’étais en U19. Et on a en plus été champions de France U19 en fin de saison… On se connaît très bien.
« Prouver aux Girondins que je pouvais y arriver »
Vous aviez été sacrés champions des phases finales, après une saison presque sans accroc (2 défaites en 24 matchs). Une véritable génération dorée ?
J’avais eu quelques pépins physiques pendant le début de saison. J’avais ensuite pu revenir pour la fin du championnat et surtout pour les phases finales. C’était une superbe aventure. On avait une superbe génération, tout le monde s’entendait très bien. On était une bande de potes en dehors, et ça s’est concrétisé sur le terrain par une saison extraordinaire.
On peut citer parmi les joueurs de cette épopée : Kamara, Cillard, Ibrahim Cissé, Do Couto ou même Chris Bedia parti à Charleroi… Cette entente depuis plusieurs années vous sert toujours en Ligue 2 ?
Que cela soit en dehors ou sur le terrain, on se connaît tous très bien. On peut aussi rajouter Saïf Khaoui (parti à l’OM) et Baptiste Santamaria (à Angers) qui pouvaient faire la phase finale mais étaient retenus avec le groupe professionnel.
Les Girondins de Bordeaux vous avaient recalé plus jeune pour une question de physique et de taille, c’est un moyen de prouver que vous avez tout de même réussi ?
C’est une revanche personnelle c’est vrai. Ils ont jugé que je n’étais pas apte à gravir les échelons là-bas. Je me suis remis en question et j’ai choisi de faire mes classes ailleurs.
Quitter sa région natale à 15 ans pour rejoindre un centre de formation professionnel à plusieurs centaines de kilomètres, ça n’est pas trop difficile à un jeune âge ?
J’ai envie de dire que c’est surtout difficile pour la famille. De mon côté, c’est ce que je voulais faire. Je savais à quoi m’attendre, que j’allais être éloigné. Je ne savais juste pas si j’allais réussir. C’était ce que je voulais faire donc j’ai pris le risque avec plaisir. Et encore plus pour prouver aux Girondins que je pouvais y arriver…
Vous découvrez rapidement le groupe professionnel fin 2014 en étant titularisé en Coupe de France à Saran…
Tout est allé très vite, et mon intégration s’est bien passée. Je connaissais le coach de l’époque, Alexandre Dujeux, qui m’avait dirigé en U19 première année. Le groupe était sain, avec un équilibre de jeunes du centre et de moins jeunes. Le fait de bien se connaître enlève une forme de pression justement. A l’entraînement par exemple on est plus libérés, et on se lâche dans le jeu.
« Pour la sélection Portugaise, j’attends le coup de fil… »
Vous avez été formé en latéral gauche, mais vous avez aussi connu bon nombre de matchs en défense centrale. Une préférence ?
Non pas forcément, on va dire que les deux postes se valent. J’ai joué en défense centrale surtout la saison dernière, avec Marco Simone. Cette saison, Fabien Mercadal a commencé à me remettre sur le côté et depuis plusieurs matchs je n’ai plus bougé. C’est bénéfique pour moi d’être capable d’être polyvalent en défense, et cela peut me servir pour l’avenir.
Vous avez fêté votre 50e match de Ligue 2 vendredi à Auxerre. Un compteur flatteur à seulement 20 ans…
Vous venez de me l’apprendre ! C’est pas mal, mais j’aurais pu faire beaucoup plus si je n’avais pas eu de blessures. C’est un bon chiffre, mais peut mieux faire quand même.
Un joueur d’expérience est arrivé à Tours cette saison, Rodéric Filippi. Son influence est importante dans une jeune défense ?
On apprend toujours aux côtés d’un joueur qui a du vécu, notamment en Ligue 1 pour lui l’année dernière. Il nous donne des conseils au quotidien et on les prend avec plaisir.
Vous faites partie des joueurs qui ont la double nationalité : française et portugaise. Après des rassemblements U16 et U17 en Equipe de France, vous n’avez pas été rappelé. La sélection portugaise pourrait-elle vous tenter aussi ?
Oui, j’ai fait les démarches administratives dans ce but là. On va dire que j’attends le coup de fil maintenant… L’année dernière ils m’avaient contacté mais je n’avais pas encore les documents officiels donc je n’avais pas pu être sélectionné. Le début de saison a été compliqué pour moi donc je n’ai pas eu de retour depuis. J’attends et j’espère…
Alors qu’il vous reste 1 an de contrat à Tours, qu’est-ce que vous espérez pour votre avenir ?
L’année prochaine, je me vois à Tours. Je vais déjà tout donner pour cette fin de saison et maintenir le club en Ligue 2, c’est le plus important. Après, on ne sait jamais ce qu’il peut se passer. Si je peux rester, je ne bougerai pas. Si j’ai des propositions… Tout dépend des autres clubs et de ce qu’ils proposent.
Un championnat ou un club où vous rêvez de pouvoir évoluer ?
Depuis tout petit, je suis passionné par le championnat espagnol. Le jeu de passes et de technique, par exemple du Barça, cela m’attire beaucoup. J’ai fait une faculté d’espagnol, je trouve que les langues sont très importantes dans le football. Espagnol comme anglais, ce sont des choses qui peuvent servir dans l’évolution d’une carrière.
Propos recueillis par Simon Vuillemin
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