Entretiens avec joueurs

Entretien ML2 – Baptiste Guillaume : « Thierry Laurey m’a remis sur les bons rails »

Baptiste Guillaume a été désigné meilleur joueur du mois de mars par les internautes de MaLigue2. Nous sommes revenus sur cette période prolifique pour lui, à titre individuel mais aussi collectif.  Avec lui, Strasbourg est toujours plus en course pour la montée en Ligue 1. 

Baptiste, comment prendre cette distinction honorifique de joueur du mois ?

Le football est d’abord collectif, je l’ai toujours dit. A l’heure d’aujourd’hui, nous possédons une très belle deuxième place avant que Lens ne joue ce lundi soir. Nous sommes sur une dynamique très positive avec 10 points pris sur les 4 derniers matchs. Sur le plan personnel, si je peux amener ma pierre à l’édifice et être en retour récompensé par ce genre de prix, c’est génial. Maintenant, je vais essayer de rester sur cette dynamique pour aider mes équipiers.

Contre Reims, on vous a vu un peu moins à votre aise…

Je devais composer avec la meilleure charnière centrale de Ligue 2. Et puis, nous étions dans un dispositif différent de l’habituel. Je me suis retrouvé un peu seul devant, c’était vraiment moins simple pour avoir des ballons. Le coach m’a dit qu’il fallait pouvoir se sacrifier de temps en temps pour aider l’équipe.

On sent que vous avez retrouvé la confiance, le geste juste, l’audace aussi devant le but. Partagez-vous ce sentiment ?

Quand tu commences à être décisif et à prendre confiance en toi, c’est tout de suite plus simple. Je suis un attaquant qui marche à la confiance. J’ai retrouvé mes sensations à l’aide du coach et des partenaires. De fait, tu oses de plus en plus. Pour ma part, c’est ce qui s’est passé. Cela s’est enchaîné et je suis heureux que ça paie car je n’ai jamais cessé de travailler.

Vous jouez de façon plus libéré qu’en début de saison. L’état d’esprit a-t-il changé ?

Du tout, rien n’a changé. Lors de la première partie de saison, il m’est arrivé de réaliser des bons matchs, sans jamais être décisif. C’était peut-être un poids qui pesait au niveau mental. Après, j’ai été récompensé de mes efforts. L’axe de travail est toujours le même.

Quel a été le déclic ? Le match d’Amiens, où vous marquez votre premier but ?

Soit Amiens, soit Le Havre (1-0, 17e journée). Car Le Havre, j’effectue ma première passe décisive. Le premier but à Amiens me fait du bien aussi. Même au niveau du match en lui-même, nous repartons avec la défaite, certes, mais nous avions réalisé un match assez complet. A partir de ce moment-là, coach Laurey m’a dit que j’étais capable de reproduire ce genre de prestation. Il y a une certaine pression, oui, mais elle est prise avec plaisir.

On sent une très grand confiance à votre égard de la part de Thierry Laurey. Quelles sont les relations entre lui et vous ?

Je lui dois énormément. Que ça soit lui ou ses adjoints. Son rôle envers moi n’est pas paternel, mais c’est dans le même style. Il sait être derrière moi, me crier dessus quand il le faut, mais aussi dire quand les choses vont bien. Son exigence me pousse à être toujours à 100% car, si je ne le suis pas, il sera là. Il ne veut pas que je baisse la tête, ni les bras. Il m’a aussi fait mettre derrière moi ma façon de râler, d’être un peu bougon. J’ai pu progresser dans l’état d’esprit, dans la façon de me battre. Il m’a remis sur les bons rails.

« Un confort qui m’a conduit à ne plus en faire assez »

Car auparavant, votre année au LOSC n’a pas été couronnée de succès…

Même si je n’ai pas marqué en pro avec le LOSC, tout n’était pas à jeter sous la coupe d’Hervé Renard. Mais ce n’était plus pareil lorsque le coach qui vous a voulu est remplacé. Les 6 mois qui ont suivi en CFA2 m’ont véritablement servi au niveau mental. J’ai eu de la chance, par la suite, que des clubs se soient présentés en fin de saison pour bénéficier d’une sortie de secours. Je ne regrette pas du tout mon choix.

Le fait de quitter le Nord, votre famille, vos amis, vous a-t-il mis un coup de fouet ?

Effectivement. Je ne m’en suis jamais caché. Dans le Nord, j’avais un confort qui m’a conduit à ne plus en faire assez. Je m’en suis rendu compte avec le discours de mes amis, de mes proches, toujours cash avec moi. Je suis allé chercher les choses. J’ai dû redoubler d’efforts, en m’habituant à de nouvelles exigences. Je me suis construit tout seul. J’ai grandi sur ce plan-là. Coach Laurey m’a dit : « Je suis arrivé comme un enfant, je commence à être un adulte. » Cette phrase me marque. Si je veux exister dans ce monde, il faut aller chercher les choses.

Vous vous appuyez aussi sur un coach perso, preuve de votre détermination…

J’en ai un depuis un moment, oui. C’est quelqu’un en qui tu peux te confier. C’est vraiment important. Il trouve les mots pour me mettre en confiance. Après, attention, il ne faut pas s’enflammer ! Je ne suis décisif que depuis 4 mois !

Boutaïb, Bahoken, Guillaume, l’attaquant strasbourgeoise bénéficie d’un gros potentiel. Vous en avez tous conscience ?

Il n’y a qu’à regarder le classement des attaques (celle de Strasbourg est la première). A chaque début de match, le coach fait passer le message comme quoi, peu importe, nous aurons des occasions de but. Du coup, nous axons notre travail quotidien sur les points négatifs, comme la défense. Preuve que ça marche, nous avons retrouvé une certaine solidité.

Avoir comme passeur Dimitri Liénard, c’est un pur régal ?

Carrément ! On doit simplement faire le bon appel, et il peut nous mettre la balle n’importe où. Il a un pied gauche comme on en voit peu en Ligue 2. C’est un véritable atout. Outre son pied gauche, je parle aussi de son investissement. C’est un mec qui est toujours à fond et se donnera toujours pour l’équipe.

Nous ne reviendrons pas sur vos déclarations sur Bielsa, Lille, etc. Mais si vous montez avec Strasbourg et que le LOSC et le RCS trouvent un accord pour un autre prêt, vous sautez dans le premier TGV ?

Ce seront des discussions que nous aurons en fin de saison avec les deux coachs. Je suis jeune. Dans les deux cas, à Lille ou à Strasbourg, je privilégierais le temps de jeu que l’on pourra me donner.

On devrait vous en parler de plus en plus mais, début mai, vous retrouvez pour la première fois Bollaert-Delelis depuis votre départ (36e journée). Vous y pensez ?

J’y pense, oui. Tout d’abord au regard du classement, mais aussi des attentes des supporters. Ce sera un super match à jouer. Nos fans seront là en masse ! Tout footballeur rêve de jouer ce genre de match. La pression sera positive car nous sommes sûrs de nos forces ! Personnellement, je suis prêt à jouer cette rencontre. J’attends un retour délicat mais je m’y prépare depuis un moment. Je ne me concentrerai que sur le terrain.

Propos recueillis par Laurent Mazure

http://maligue2.wpsite.fr/2017/04/08/les-nouvelles-rassurante-danthony-goncalves/

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