9 mars 2017. Au siège de la LFP, la commission de discipline inflige 4 matchs de suspension à Karim Fradin, le directeur général des Chamois Niortais. Luis de Sousa, coordinateur sportif de Troyes, écope, lui, de six mois ferme ! Une sanction de grande ampleur. Elle résulte d’une altercation entre les deux hommes. Un coup de tête a même été asséné sur le nez du dirigeant niortais à l’issue de l’opposition entre le club des Deux-Sèvres et celui de l’Aube, le 10 février 2017 (3-2, 25e journée de Ligue 2).
D’où provient cette animosité apparente ? Pour le comprendre, il est peut-être nécessaire de remonter le temps. Direction la soirée du 6 mai 2016. Une 37e journée de Ligue 2 cruciale dans l’optique du maintien. Niort, 16e, reçoit un Créteil condamné en cas de résultat négatif. La tension est palpable. Un match qui, après coup, fera couler beaucoup d’encre. Une remise en cause de l’intégrité de la rencontre par les dirigeants cristoliens, et notamment par Luis de Sousa, alors directeur général des Béliers. Ils reprochaient à leurs homologues niortais, et notamment à Karim Fradin, d’être entrés en contact avec certains de leurs joueurs dans les semaines précédant l’affiche. Après des semaines d’enquête, plusieurs témoignages, la LFP a décidé de classer l’affaire.
Nous sommes parvenus à nous procurer l’intégralité du rapport de la LFP. Dans un premier temps, il nous permet de comprendre davantage l’histoire liant Karim Fradin et Luis de Sousa. Dans un second, de mettre en lumière les tenants et aboutissants de l’affaire, alors que le président de Tours, Jean-Marc Ettori, déclare ouvertement désormais que ce match était « trouble », selon ses propres termes utilisés sur TV Tours.
Les liens Fradin-De Sousa
Karim Fradin et Luis de Sousa se connaissent depuis « deux ans » selon ce dernier. Dans un second témoignage livré le 14 juin 2016, le directeur général de Créteil revient sur le début d’une soirée particulière : « Karim Fradin est venu me saluer car je le connais. Il m’a demandé si je voulais aller en loge. J’ai accepté et je suis resté dix minutes avec lui. J’ai accepté l’invitation par courtoisie, j’ai dit bonjour à tout le monde et je suis reparti aux vestiaires. » A ce stade, aucun différend n’intervient. La sérénité prédomine.
Quelques jours après la médiatisation de suspicions de remise en cause de l’intégrité de la rencontre, Karim Fradin tente de joindre Luis de Sousa. C’est du moins ce qu’affirme ce dernier lors de son témoignage de l’époque : « Karim Fradin m’a laissé un message vocal que je mets à votre (LFP) disposition l’ayant sauvegardé. C’était le 11 mai. Il aurait souhaité que je lui parle des faits en cause avant d’en parler à la LFP. Je rappelle qu’il a contacté, à plusieurs reprises, des joueurs de Créteil sans en aviser le club. » Le point de départ de toute cette histoire. « J’ai un certain sentiment de trahison vis-à-vis de Louis de Sousa et de sa volonté de salir l’image de notre club », avouera Joël Coue, président de la SAS des Chamois Niortais, le 6 juin devant la LFP. Car si des contacts ont bien eu lieu avec certains éléments niortais, aucun lien concret n’a pu être établi avec la défaite 4-2 des Cristoliens chez les Chamois. Juste de nombreuses « coïncidences » dixit Laurent Roussey, le technicien cristolien d’alors. Pour que chacun puisse se faire une idée, s’agit-il encore de revenir en détail sur cette histoire, en nous appuyant cette fois sur les témoignages de chacun des acteurs devant la LFP.
Un match sous haute tension
Niort-Créteil, une rencontre cruciale dans l’optique du maintien. A leur arrivée à René Gaillard, la tension est palpable chez les visiteurs. Ce que confirme Christophe Laquerrière, délégué adjoint de cette rencontre dans son rapport complémentaire du 9 mai 2016 : « A la sortie du car, l’ensemble de la délégation de Créteil m’a paru très concentré. » Une heure et demi plus tard, Tony Chapron donnait le coup d’envoi. Un match où Christophe Laquerrière avoue n’avoir « rien remarqué en particulier ». La même impression prédomine aussi chez Alain Marseille, délégué principal du match : « Le match était engagé mais rien d’anormal n’était décelable. J’ai eu la nette impression que les deux équipes étaient motivées en raison de l’enjeu sportif du match. » Un « contexte délicat d’une rencontre pour le maintien, les acteurs des deux équipes ont disputé un match engagé ponctué de six avertissements et deux exclusions », dixit Christophe Laquerrière. Lui a surtout remarqué la « vive tension sur le banc de touche des visiteurs », surtout après le repos.
Certains comportements en question
Toujours en bord terrain, Guillaume Vaugeois, 4e arbitre, n’a pas perçu quelconque « influence, sous quelque forme que ce soit, de la part des dirigeants niortais sur les joueurs de Créteil. » Mais sur le pré, Tony Chapron ne partage pas ce sentiment. Premier son de cloche différent. Dans son rapport daté du 9 mai 2016, l’homme en noir ne passe pas par quatre chemins : « Nous pouvons nous interroger concernant l’attitude de quelques joueurs de Créteil quant à leur volonté de terminer la rencontre. » Et d’enchaîner : « Il s’agit de questionner certains comportements à la lumière d’une suspicion d’un quelconque contournement de l’éthique du Sport. On reprendra ici uniquement le comportement des joueurs de Créteil. […] Pour résumer, en d’autres circonstances et sans une certaine maîtrise disciplinaire et émotionnelle, ce match ne serait pas allé à son terme tant le comportement de certains joueurs de Créteil était à la limite de l’acceptable. Nous avons privilégié la gestion globale du match à la gestion disciplinaire individuelle des joueurs.»
Quels comportements ont-ils pu interpeller ? Les deux exclusions étaient-elles méritées ? Y aurait-il dû y en avoir d’autres ? Revenons sur chaque fait de jeu.
L’expulsion de Yann Kerboriou
Le premier carton rouge arrive peu après la demi-heure de jeu. Jusqu’ici, malgré un match engagé et un premier carton jaune écopé par Hérita Ilunga côté cristolien, les deux équipes ont déjà scoré à 3 reprises. Jérémy Choplin avait ouvert la marque dès la 7e minute. Christophe Diedhiou (13e) et Abdelrafik Gérard (21e), pour Créteil, avaient permis aux visiteurs de prendre les commandes. Mais à la demi-heure de jeu, sur un ballon donné en profondeur, Ande Dona Ndoh se voyait percuter de plein fouet par Yann Kerboriou, le gardien de l’USCL. Ce dernier expliquait sa sortie dans son témoignage du 27 mai 2016 : « Je pensais pouvoir intervenir sur le long ballon mais il n’a pas été si long que ça. J’ai tenté de stopper ma course mais il était trop tard et j’ai bousculé le joueur. J’étais étonné de prendre le carton rouge. »
Christophe Laquerrière, le délégué adjoint, apporte sa vision : « De ma position sur le banc, il ceinture le joueur sans trop chercher à jouer le ballon. » Toujours du banc, l’entraîneur cristolien Laurent Roussey n’avait pas l’air de trouver la sortie de son portier très commune : « La faute de Kerboriou nous a surpris. C’est difficile d’accuser qui que ce soit mais il n’a pas pour habitude de sortir si haut. Cependant, je lui avais effectivement demandé de sortir sur ce match en raison des passes en profondeur mais je lui demandais depuis le mois de janvier. Cela reste pour moi surprenant. » L’arbitre Tony Chapron, lui, se montre très clair. Yann Kerboriou a joué l’homme avant le ballon : « Alors qu’un adversaire se présentait seul devant lui, Monsieur Kerboriou s’est totalement désintéressé du ballon et a littéralement plaqué l’attaquant de Niort anéantissant clairement une occasion nette de marquer un but. Il a ensuite eu une attitude contestataire virulente. »
Une attitude logique pour un joueur devant laisser ses partenaires en infériorité numérique si tôt dans un match capital. « Je ne m’en suis pas voulu car c’est une mauvaise lecture de jeu, avoue-t-il. A contre coup, je me suis dit que j’aurais peut-être dû ne pas sortir mais sur le moment j’ai pensé tant pis pour moi. J’étais triste car c’était un match à enjeu et je les ai pénalisés en sortant et en les laissant à 10. J’étais énervé puis je me suis mis à pleurer. » Alexandre Viala, arbitre assistant, corrobore cette version : « Il est sorti du terrain désabusé, en prenant son temps après avoir essayé de se justifier. » Le délégué adjoint décrit un gardien à la nervosité débordante : « Sa rentrée aux vestiaires a été assez chaude. Il était très énervé. L’énervement ne paraissait pas artificiel. Il a même donné un coup de pied sur la porte du tunnel. » En résumé, Yann Kerboriou a eu le « comportement habituel d’un joueur exclu », selon Alain Marseille.
Premier jaune pour Dabo, Hérelle frôle le rouge
Sur le terrain, les esprits s’échauffent. Christophe Hérelle et Bagaliy Dabo voient jaune. « Alors que je venais de signifier l’exclusion de son gardien de but et un penalty, Monsieur Dabo a vivement contesté avant de se diriger vers le point de penalty où il a piétiné le marquage afin d’endommager la surface destinée à recevoir le ballon. Cela a créé une tension avec des joueurs de Niort. Il a été averti pour désapprobation des décisions arbitrales et aurait très bien pu être averti pour comportement antisportif », indique Tony Chapron dans son rapport. En ce qui concerne Hérelle, l’arbitre a tenté de faire preuve de psychologie, notamment juste avant la pause, où le défenseur a frôlé l’exclusion : « A la 42e minute, il a commis un tacle irrégulier qui aurait mérité un avertissement. Il s’est relevé en contestant vivement ma décision. En d’autres circonstances, ce tacle et ce geste auraient mérité un avertissement. Toutefois, j’ai décidé d’adopter une autre stratégie afin que le match puisse se poursuivre dans un climat plus serein. Nous étions à la 42e, et les événements auraient pu dégénérer. J’ai profité de la mi-temps pour signaler le comportement de Monsieur Hérelle à son entraîneur. » La mi-temps ne va calmer personne.
Diedhiou averti, Dabo dehors
A l’heure de jeu, Christophe Diedhiou commet « un geste inattendu », d’après Tony Chapron. Il s’en explique : « Le ballon était sorti du terrain et le jeu allait reprendre par une touche en faveur de Niort. C’est alors que Monsieur Diedhiou, qui se trouvait derrière son adversaire, lui a adressé un coup de tête (sur la nuque) avant même que le ballon ne doit à distance de jeu. Ce geste aurait justifié une exclusion directe. » Tony Chapron décide de calmer le jeu. « Cela étant le score était de 3 à 2 et l’équipe de Créteil jouait à 10 contre 11. Afin de ne pas transformer la soirée en mascarade, nous avons géré avec mansuétude (ou psychologie). »
Néanmoins, Bagaliy Dabo n’aura pas la même clémence. A la 71e minute de jeu, suite à un tirage de maillot, il écope d’un second carton jaune et laisse ses équipiers à 9… « Il a été exclu pour avoir reçu un second avertissement, non sans m’avoir dit avant sa sortie, dans un large sourire : « C’est bien, t’es content !!! » », rédige Tony Chapron. Le joueur explique son geste par un énervement consécutif à plusieurs faits de jeu non sanctionnés : « Ça m’a énervé de me faire expulser. J’étais déjà énervé par rapport au match. De plus l’expulsion signifiait pour moi la fin de ma saison. C’était un match à enjeu, ce qui a provoqué plus d’agressivité de ma part. Par ailleurs, j’ai subi certaines fautes qui n’ont pas été sanctionnées d’un avertissement ce qui m’a agacé. » Quoi qu’il en soit, Créteil se voit réduit à 9 contre 11 niortais. Entre le penalty et le deuxième rouge, Niort a même repris l’avantage et a breaké (4-2). L’histoire Faneva Andriatsima n’a pas encore commencé…
Andriatsima relégué sur le banc…
Meilleur buteur cristolien de la saison, Faneva Andriatsima débute la rencontre sur le banc des remplaçants. Il faut dire que depuis le mercato hivernal, l’avant-centre malgache est en sérieuse perte de vitesse. Néanmoins, ses équipiers louent son état d’esprit malgré un moral relativement bas. « Il est solidaire vis-à-vis de nous. Du club, je ne sais pas, tempère tout de même Yann Kerboriou. Il a eu un coup de moins bien après la trêve car il voulait partir mais après il a marqué à nouveau des buts donc il était impliqué. » Son ami Bagaliy Dabo précise : « Il était déçu de ne pas avoir été transféré à Lens mais c’est quelqu’un qui se donne toujours à fond. Il a toujours joué le jeu. Mais ses stats ont été moins bonnes. »
Quelques mois auparavant, Faneva Andriatsima paraît de plus en plus sur le départ. Les sollicitations affluent, comme le confirme le joueur lors de son témoignage du 27 mai 2016. « Oui je souhaitais partir car j’avais des offres du Paris FC, Lens et du Red Star. Je voulais rencontrer les dirigeants de Créteil pour éviter le bras de fer et trouver une solution amiable car j’aime beaucoup le club et la ville de Créteil. Tous les dirigeants m’esquivaient et j’ai donc décidé de parler au président. Ce dernier m’a dit que je ne pouvais pas partir car si je partais, nous descendions. Même si on me transfère, le club perdra de l’argent au niveau des droits TV à cause de la descente. » Parmi ces 3 clubs, Lens se montre le plus insistant. Dans un 2e témoignage du 13 juin, l’attaquant précise : « Gervais Martel (le président lensois, Ndlr) m’a contacté personnellement. Je connais un malgache qui joue à Lens et Gervais Martel l’a contacté pour obtenir mon numéro. Ensuite, M. Martel m’a appelé pour me dire que mon profil l’intéressait et j’ai répondu qu’il fallait qu’il demande au président Lopes puisque c’est lui qui décide. Je crois que M. Martel a appelé 4 ou 5 fois le président qui n’a pas répondu. J’ai pris rendez-vous avec mon président qui m’a dit que je ne pouvais pas partir. Une fois que le président m’a dit que je ne pouvais pas partir, j’ai accepté sans aller jusqu’au bras de fer. »
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Sans bras de fer, mais apparemment pas sans amertume. Son entraîneur d’alors, Laurent Roussey, paraît plus hésitant : « Depuis son transfert avorté en janvier, le joueur était marqué. Il paraissait en tenir rigueur aux dirigeants du club. » Sa méforme se confirme durant toute la deuxième partie de saison. Même contre le Paris FC (35e journée), une rencontre avec un nul 2-2 à la clé et dans laquelle le Malgache s’est loupé à plusieurs reprises : « Il a loupé des occasions faciles. Il était dégouté », avouait Yann Kerboriou. Luis de Sousa, son directeur général, s’interroge pourtant : « Il a manqué un nombre important d’excellentes opportunités, ce qui, avec le recul, m’a interloqué également. » Mais c’est son comportement qui interpelle une nouvelle fois, et le pousse plus probablement sur le banc lors du déplacement à Niort.
Lors de la 36e journée, Créteil reçoit l’AC Ajaccio (2-2), une dispute éclate entre Faneva Andriatsima et son équipier Florent Mollet. Un différend récurrent semble s’être installé entre les 2 joueurs. Le Malgache se défend : « Ce ne sont pas des disputes, c’est juste qu’il joue que pour lui. En tant qu’ancien dans le club, je n’accepte pas ça car cela pénalise tout le monde : le club, nos familles. Je n’accepte pas son individualisme. J’ai déjà dit en septembre devant tout le monde que ce n’était pas bien pour le groupe mais rien n’a changé. » Du coup, la marmite finit par déborder contre Ajaccio : « Il ne veut pas faire de passes. Toute l’équipe sait qu’il ne joue que pour lui. Je n’accepte pas ça car ma famille est en jeu. Les dirigeants acceptent cela et le staff n’a jamais rien dit. Moi, j’ai été dur car j’étais fâché. Je pense que les dirigeants m’ont puni à Niort car j’ai été méchant avec lui. J’ai appris qu’il avait eu une déprime après les paroles que je lui ai dites. Après le match à Ajaccio, on a eu un décrassage le lendemain matin mais il n’était pas là (lire ci-dessous). »
Individualiste, Florent Mollet ? « C’est ce qui s’est dit souvent, mais il voulait sauver l’équipe, nuance Bagaliy Dabo. Ce n’est pas vraiment un individualiste. Il voulait réaliser une bonne saison, inscrire le plus de buts possible. » Dès lors, la petite altercation entre les 2 joueurs n’a pas surpris le joueur cristolien : « Ils ont eu l’habitude pendant la saison de se chambrer ou de ne pas être d’accord. Ces altercations étaient uniquement dues à des faits de jeu. » Dont acte. Quoi qu’il arrive, Faneva Andriatsima a débuté cette affiche à Niort sur le banc, avant d’entrer en jeu à la 66e minute.
Une rentrée expéditive, un échauffement pourtant presque parfait
Il remplace Sacha Clémence alors que sa formation est menée 4-2. Mais, 7 minutes plus tard, suite à une action côté gauche, le long de la ligne de touche, il se blesse à la hanche, et reste allongé en dehors de l’air de jeu. Il explique sa sensation : « C’était avant l’action. J’ai fait une passe de l’intérieur du pied pour Niakaté et j’ai senti un blocage au niveau de mon dos qui s’est propagé jusqu’à mon fessier. Sur l’action suivante, j’ai glissé et du coup j’ai vraiment senti une douleur vive et j’ai arrêté tout de suite car je ne voulais pas prendre de risque. En fait, j’ai poussé un peu loin le ballon, je voulais le rattraper sur la ligne de touche et à ce moment-là j’ai glissé. Pendant la glissade, j’ai senti la douleur vive qui venait de mon dos jusqu’à mon fessier. »
Depuis son banc, les sentiments de Laurent Roussey naviguent entre la surprise et la compréhension : « J’étais étonné car son échauffement avait été très bon. Par rapport à ses coéquipiers, c’était surprenant mais si sa blessure était réelle, il n’y avait pas de problème. » Francis de Percin, préparateur physique de Créteil, n’y voit ici qu’une petite dose de malchance : « J’ai dirigé l’échauffement du joueur. Il est entré normalement. Cela peut arriver de se blesser comme cela lui est arrivé. Même si cela m’a un peu surpris. » Jean-Michel Lesage, également remplaçant, s’est échauffé en compagnie de son équipier. Et livre quasiment la même version, à un détail près. « Il n’a pas donné tout ce qu’il faut pour être chaud car on perdait ce match et qu’il était frustré de ne pas jouer. Je lui ai demandé de mieux s’échauffer car il allait entrer. Le joueur a eu le temps de se préparer. Après sa sortie, il avait l’air déçu et se tenait la jambe. Je le connais comme quelqu’un qui veut toujours jouer. »
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Alexandre Viala, arbitre assistance de ce match, ajoute que le joueur ait venu lui demander la permission de sortir. «Je lui ai répondu qu’il fallait qu’il s’adresse à son capitaine. » Pour Christophe Laquerrière, le délégué LFP, il est « difficile d’avoir un avis là-dessus. Je n’ai perçu aucune remarque et/ou gestes émanant du banc de Créteil à l’occasion de la sortie du joueur. Il s’est plaint d’une douleur derrière la cuisse et est sorti dépité. »
Mais Gabriel Terdjman, le vice-président cirstolien, semble excédé dans un compte-rendu du 24 mai après une conversation audio avec lui. Il est « très mécontent de l’attitude de Faneva Andriatsima », qui aurait déclaré, à sa sortie, « qu’il ne pouvait plus marcher après s’être « affalé » au bord de la touche alors qu’aucun joueur ne l’avait touché et qu’il n’avait pas fait de mouvement pouvant expliquer une blessure ». Gabriel Terdjman considère que ce joueur « nous l’a fait à l’envers ». Une fureur d’autant plus grande en constatant le joueur revenir à l’entraînement la semaine suivante.
La très courte convalescence
« Un retour aussi rapide peut faire grincer des dents mais je ne pense sincèrement pas que cela soit volontaire. » Hérita Ilunga prend la défense de son équipier. La surprise s’entend dans les propos du staff. A commencer par Jean-Michel Bridier, l’entraîneur adjoint cristolien : « On apprend deux jours plus tard que finalement il pouvait rejouer. C’est un peu surprenant et inhabituel. » Laurent Roussey n’a pas d’autre mot : « Ce qui était surprenant est qu’il m’a rappelé le lundi suivant la rencontre pour jouer le dernier match. » Finalement, il entrera à la 46e minute face au Red Star (2-4, 38e journée).
Son retour sur les terrains s’opère en milieu de semaine, soit 4 à 5 jours après sa blessure. Francis de Percin assure que le joueur a fait son échographie le lundi. « J’ai eu le kiné qui m’a expliqué que c’était moins grave que prévu. Il n’y avait pas de lésion musculaire mais un simple problème au niveau des adducteurs. » Une blessure « pratiquement inexistante » selon Luis de Sousa.
Pourtant, Boris Mahon de Monaghan a vécu la semaine au plus près de son équipier malgache, puisque habitant provisoirement chez lui : « Il n’a fait que de mettre de la glace sur sa cuisse, prendre des anti-inflammatoires pour se soigner et revenir le plus rapidement possible. Nous avons été voir l’ostéopathe ensemble. Je le connais depuis 4 ans, qu’il était à Créteil. Donc je le connais bien. En sortant de chez l’ostéopathe il était immédiatement plus souple et avait moins de douleur. » Le mot de la fin revient à l’attaquant.
« J’ai vu le médecin le lundi midi au club. Ce jour-là, il n’a pas pu venir car j’étais le seul blessé et je suis allé le voir à l’INSEP à 15h du coup. Le médecin m’a dit qu’il fallait faire une échographie. J’ai fait l’échographie au niveau du fessier et du dos le mardi après-midi. Je me suis mis sur le ventre et il a passé l’échographie sur le dos, les fesses et il a également cherché au niveau des adducteurs. On a fait un arrêt de travail le lundi à l’INSEP. Il m’a arrêté jusqu’au jeudi en attendant les résultats de l’échographie. Le mardi soir, il m’a rappelé en me disant que je pouvais trottiner mais qu’il fallait que je vois pour débloquer ma hanche. J’ai été consulté un ostéopathe le mercredi soir, pour me remettre ma hanche en place. Il m’a dit que ma hanche était décalée et qu’il fallait la débloquer. Il m’a précisé qu’avec un peu de chance, je pourrais participer au prochain match le vendredi. Aujourd’hui encore, quand je contracte fort les muscles, je sens la douleur descendre de mon dos jusque dans mon fessier. Il faut que je retourne voir l’ostéopathe et faire des examens. »
Jusqu’à présent, il s’agit de simples faits sans lien apparents. Pourtant, les doutes commencent à s’immiscer dans les esprits. A commencer par celui d’Olivier Roussey, le kiné de Créteil : « Les joueurs qui se sont fait exclure, se sont blessés ou étaient malades ont été contactés. »
Une gastro d’une semaine pour Florent Mollet
Malades ? Oui, Florent Mollet, l’une des pièces maîtresses du dispositif de Laurent Roussey, manquait à l’appel. Aucune suspension, aucune blessure. Une gastroentérite d’une bonne semaine… Le joueur s’explique dans un témoignage du 27 mai : « Je suis remonté chez moi à Dijon la semaine précédant le match de Niort. En effet, j’y étais allé à l’occasion d’une fête de famille pour un anniversaire. Je devais revenir le lundi matin mais le dimanche soir j’ai eu une grosse gastro. J’ai appelé SOS médecin qui m’a donné des médicaments le lundi. J’ai appelé un autre SOS médecin le mardi car ça n’allait pas mieux. J’ai appelé mon coach pour en discuter avec lui. Je préférais être à 100% pour jouer. Je ne suis revenu à Créteil que le jeudi après-midi car le jeudi matin ça allait un peu mieux mais ça aurait été trop court pour que je puisse jouer le vendredi. » Son agent Benoît Biancheri confirme bien avoir eu son client : « Florent Mollet m’a fait part de sa gastro et de sa perte de 3 kilos. »
Néanmoins, la durée de sa maladie ouvre quelques suspicions de son staff et équipiers. Laurent Roussey confirme la version de son joueur. Mais avoue qu’il n’a pas pu « vérifier » 3 kilos perdus. Son adjoint Jean-Michel Bridier se dit étonné d’avoir su Florent Mollet en province alors qu’il était malade. Enfin, Boris Mahon de Monaghan, son équipier, se « pose la question aussi. On n’a pas eu de retour de la part du club. On nous a simplement dit qu’il était malade. Je l’ai vu le jour du match donc le vendredi et il est revenu le lundi. Une maladie qui dure une semaine, ça me paraît long. »
Mollet, Andriatsima contactés, ambiguïté pour Di Bartolomeo et Kerboriou
Comme le dit pour conclure Laurent Roussey, il y a eu, sur ce match Niort-Créteil, un « concours de circonstances étonnantes ». Florent Mollet a été contacté le premier. En février, comme le confirme Karim Fradin, manager des Chamois Niortais, et l’agent du joueur. « Karim Fradin m’a appelé. Je ne le connaissais pas. Il m’a dit la même chose qu’à Florent : réfection du stade et définition d’un projet sportif. De ce fait le profil de Florent l’intéressait pour la saison prochaine. Je lui ai dit que la priorité de Florent était de jouer en Ligue 1. Je lui ai précisé qu’il n’était pas le premier dirigeant à m’appeler à son sujet. » Luis de Sousa, lui, dira simplement lors de son audition : « Florent Mollet me paraît avoir été piégé. »
Faneva Andriatsima, ensuite. « Le 2 avril, j’ai reçu un message vocal du directeur sportif de Niort, dans lequel il disait vouloir des renseignements à mon sujet, qu’il a vu que j’étais en fin de contrat et m’a demandé à ce que je le recontacte. Il m’a appelé une fois en laissant un message vocal. » Un contact que confirme Karim Fradin. Mais de là à monter un scénario de blessure invraisemblable, il y a un pas qu’il ne veut pas franchir : « C’est allé trop loin de penser que je sois capable de réaliser un montage aussi énorme. Honnêtement, nous n’avions pas besoin de truquer la rencontrer pour espérer la gagner. Tous les indicateurs étaient en notre faveur. » En résumé, Karim Fradin précise sobrement : « Faneva Andriatsima et Florent Mollet ont bien été contactés. Pas Yann Kerboriou. Je veux évacuer le cas de M. Di Bartolomeo qui est un ami et que j’aurais aimé faire signer à Niort il y a deux ans et demi mais plus maintenant. »
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Sur le cas Kerboriou, personne ne semble sur la même longueur d’onde. Ainsi, Pierre Delchier, l’un des agents du portier, déclare : « Je lui (Kerboriou) ai simplement dit au cours d’un appel téléphonique, dans les jours qui ont suivi, que Niort était peut-être à la recherche d’un gardien et que j’avais donné son nom au club. Je lui ai adressé un message Whatsapp le 11 mai. » Mais Karim Fradin rétorque : « Yann Kerboriou m’a été proposé par son agent. Lorsque j’ai lu les déclarations de Yann Kerboriou dans Le Parisien, j’ai compris qu’il y avait un très gros problème. J’étais à Tours une semaine avant la rencontre face à Créteil. M. Delcher vient me voir dans le cadre d’autres discussions et me demande si j’ai besoin d’un gardien. Je lui ai signifié ma volonté de ne pas recruter de gardien, pourtant il me propose Yann Kerboriou 7 jours avant le match contre Niort, il me propose le joueur directement. Dès que j’ai été au courant de l’affaire, j’ai pris la précaution d’enregistrer mes conversations avec M. Delcher. Son discours n’était absolument pas cohérent. Je n’arrive pas à comprendre pourquoi mais il y a quelque chose de bizarre. » On n’est plus à quelques bizarreries près…
Le point de départ des suspicions
L’affaire, elle, fait grand bruit dans les jours qui suivent. Une affaire à l’initiative notamment de Bernard Chaussegros, ancien président d’Arles-Avignon, conseiller de Créteil et devant son téléviseur le soir du match. Le dimanche, il prend son téléphone et joint Didier Quillot, directeur général de la LFP : « Pour le prévenir de mes doutes concernant la rencontre. J’ai uniquement fait part de ma conversation avec M. Luis De Sousa (directeur général de Créteil). J’ai regardé le match le vendredi soir et ai trouvé le scénario très étrange. J’ai appelé Luis de Sousa pour lui faire part de mes doutes le samedi matin, par rapport au match et concernant la maladie de Florent Mollet. M. Luis de Sousa m’a rappelé pour confirmer que certains joueurs avaient effectivement été contactés. »
Le mot de la fin revient au responsable du service juridique, direction des activités sportives de la LFP.« J’ai été informé le dimanche 8 mai vers 14h30 par mon directeur Arnaud Rouger que, notre directeur général exécutif, Didier Quillot, avait reçu un appel téléphonique de Bernard Chaussegros, l’informant d’un problème en lien avec la rencontre Niort-Créteil. Qu’Arnaud Rouger avait, suite à cette information, appelé Luis De Sousa, afin d’obtenir des éléments sur ce dossier, ce dernier lui indiquant savoir qu’au moins un de ses joueurs, Florent Mollet, aurait été approché par Karim Fradin en vue de discuter de la signature d’un éventuel contrat à Niort la saison prochaine. »
Le lundi 9 mai, vers 17h30, Arnaud Rouger et Bernard Docquiert reçoivent Luis de Sousa au siège de la LFP. Ce dernier indique « qu’au moins 4 joueurs de son effectif lui auraient dit avoir reçu des appels de Karim Fradin quelques mois/semaines avant la rencontre ». Un entretien d’une heure. Le début de l’affaire qui, finalement, sera classée sans suites.
Avec les conclusions suivantes : si « des circonstances peu habituelles ont été constatées au cours du match Niort-Créteil, aucun élément objectif n’ai pu être établi pour établir un arrangement entre M.Karim Fradin et les joueurs contactés, par ses soins, relatif à la rencontre Niort-Créteil du 6 mai 2016. » Il a toutefois été établi que « M.Karim Fradin a appelé au cours de la saison 2015-2016, des joueurs, soit en fin de contrat, soit toujours sous contrat, du club de l’USCL, sans en aviser le club en violation de l’article 211 des règlements administratifs de la LFP. » Une LFP qui convient que « les dispositions de cet article ne sont pratiquement jamais respectées, les directeurs sportifs et agents de joueurs expliquant qu’il n’est pas possible d’attendre la fin de saison pour effectuer le recrutement et d’aviser les clubs avant de prendre l’attache des joueurs, les premiers contacts n’aboutissant pas systématiquement. » Chacun peut, dès lors, se faire une idée plus précise de ce fameux Niort-Créteil (4-2) en question.
Laurent Mazure & Philippe Dard
http://maligue2.wpsite.fr/2017/03/29/investisseurs-chinois-interesses-vafc-eddy-zdziech-repond/
Tout ca pour quoi ?? un article vide de la merde journalistique signé maligue 2
Si vous appelez vide un rapport de 300 pages de la LFP, libre à vous. Néanmoins, le vide laissé par cet article vous a incité à le commenter. Preuve qu'il n'est pas si vide que cela. Bonne journée à vous aussi.
Hello. And Bye.