Jeune espoir de Ligue 2 cette saison, Aloïs Confais a la chance d’avoir débuté sa carrière… en Ligue 1 ! Reconnu pour ses performances à Troyes mais aussi avec l’Equipe de France U20, le milieu reconverti en latéral droit nous en dit plus sur son histoire.
Bonjour Aloïs ! Déjà, donnez-nous de vos nouvelles après votre grosse blessure…
J’ai eu 3 dents touchées : une est tombée et m’a été réimplantée, les 2 autres ont été cassées. Je n’ai pas perdu connaissance, mais impossible de me souvenir du choc. Maintenant ça va mieux, j’ai pu reprendre la semaine dernière les entraînements avec un protège-dent. Je me ferais opérer début décembre.
Parlez-nous de votre arrivée à Troyes : en 2011, vous quittez Evreux, votre ville natale, pour rejoindre l’ESTAC. C’était difficile de quitter sa famille ?
C’est toujours difficile de quitter ses proches, on est encore jeunes. Mais on y va pour une passion, on veut devenir footballeur professionnel. On reste très heureux de rejoindre une enceinte professionnelle. J’avais fait un essai auparavant qui s’était plutôt bien passé. Ils m’ont proposé de signer, j’avais apprécié le côté familial, et je n’ai pas hésité. Ils ont aussi rassuré mes parents au niveau scolaire.
Au fur et à mesure, vous gravissez les échelons et en parallèle les sélections en Equipe de France jeune, c’est forcément une expérience enrichissante ?
Ma première sélection est en U18 au tournoi de Limoges, même si j’avais déjà été présélectionné en U17. Ça permet de se juger par rapport à d’autres joueurs qui viennent d’ailleurs. On apprend aussi de ces expériences pour grandir et prendre de la confiance.
« Je suis conscient qu’il y a encore du travail à accomplir »
Vous êtes ensuite intégré au groupe professionnel en 2015, pour la montée en Ligue 1, comment se sont passés ces premiers instants ?
J’avais déjà fait un banc, à Nancy, l’année de la montée. Je n’avais pas eu la chance de rentrer, même si c’était déjà une grande fierté d’être retenu dans une équipe qui tournait déjà très bien. Je découvrais mes premiers matchs professionnels, même si je connaissais déjà bien les joueurs. Je m’entraînais régulièrement avec eux d’ailleurs.
6 mois après, vous signez votre premier contrat professionnel… Qu’est-ce qu’on se dit quand tout va aussi vite ?
J’étais très heureux, c’était l’aboutissement d’un long travail, la réalisation d’un rêve de gosse, depuis l’arrivée au centre. C’est difficile au vu du nombre de joueurs du centre, et on se rend compte à ce moment-là de la chance qu’on a. Mais en même temps, c’est aussi le début du plus difficile. Il faut continuer à travailler, ne pas s’arrêter sur un simple contrat et continuer à prouver notre qualité. Je suis conscient qu’il y a encore du travail à accomplir.
L’année 2016 se passe bien à titre personnel : vous enchaînez les titularisations, même si au niveau du groupe les résultats ne suivent pas…
C’était super de pouvoir faire ses débuts au niveau Ligue 1. J’ai joué à un poste que je connaissais déjà, en latéral droit, même si je suis milieu défensif de formation. Après, la saison était difficile pour le groupe… J’en garde un super souvenir, d’autant plus que je ne m’en sortais pas trop mal sur le terrain ! J’étais satisfait de pouvoir jouer à ce niveau-là. Les matchs se sont enchaînés rapidement. Mais, comme je l’ai dit précédemment, je continue toujours à travailler au quotidien.
Vos bonnes performances font venir quelques offres intéressantes (NDLR : Nantes et Nice s’étaient positionnés). Cela doit faire réfléchir ?
C’est appréciable, flatteur. Mais le plus important est de ne pas trop s’en occuper. Je restais concentré sur mon travail et mon football. Je continuais à jouer du mieux que je pouvais. Tout se passe très bien à Troyes. Le temps de jeu compte aussi. Quand on est jeunes, on se dit qu’on a le temps… mais il faut toujours jouer en compétition pour apprendre. A Nice par exemple, j’aurais peut être eu moins d’opportunité de jouer… Rester dans un club où je connais du monde et où je suis en confiance, c’est important.
Entre temps, le tournoi de Toulon où vous êtes nommé dans l’équipe-type du tournoi ! Une belle récompense…
C’était une satisfaction de pouvoir participer à ce tournoi. J’avais déjà fait quelques sélections pendant l’année pour des matchs amicaux. Finir la saison avec en plus un si beau parcours (NDLR : la France s’est inclinée en finale 2-1 face à l’Angleterre). C’est très différent que les matchs avec Troyes : on représente notre pays ! Avec en plus une saison difficile, ça permettait de changer d’air, de quitter le climat un peu difficile… Et on rencontre d’autres joueurs qui évoluent au niveau professionnel.
« On a la chance de pouvoir vivre de notre passion »
Changement d’entraîneur cette saison avec l’arrivée de Jean-Louis Garcia, vous gardez un temps de jeu intéressant. Vos premières impressions sur la Ligue 2 ?
C’est sûr que c’est autre chose, le jeu est plutôt basé sur l’impact physique. On a une équipe qui est joueuse : on essaie de pallier le manque de physique par la qualité technique. Pour l’instant, je pense que ça ne nous réussit pas trop mal… Le coach met un projet de jeu en place qui est très intéressant et qui fonctionne. On va essayer de continuer sur notre lancée. Après avoir vécu une saison difficile, chaque victoire est un grand bol d’air. On vit quelque chose de complètement différent.
Avec à la clé votre premier but en professionnel ! Même si ce n’était pas au stade de l’Aube…
Oui, c’était au Havre ! Un premier but est marquant, je m’en rappellerais toute ma vie. La première réalisation quand on joue pour son club formateur, c’est toujours important.
Qu’est-ce qu’on peut vous souhaiter pour la suite ? Remonter avec Troyes et avoir une meilleure chance en Ligue 1 ?
On ne se préoccupe pas de la montée pour l’instant. On prend chaque match après l’autre. L’objectif initial était déjà d’aller chercher le maintien, quand une équipe redescend c’est parfois difficile. Il faut continuer à faire les prestations qu’on fait en ce moment. On n’est qu’au mois de novembre, il reste du chemin à parcourir. On verra notre classement en Avril, et on saura si on peut jouer la montée.
Vous vouliez initialement être cuisinier… Je suppose que les projets ont un peu changé désormais ?
Oui c’est vrai que je faisais la cuisine quand j’étais plus jeune ! Ce n’était pas non plus mon rêve, plutôt une vague idée. J’ai penché vers le football, ça a réussi. Je vais continuer à me donner à fond dans ce domaine. On a la chance de pouvoir vivre de notre passion, et ça n’est pas donné à tout le monde. Il faut savoir en profiter.
Propos recueillis par Simon Vuillemin
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