L’Amiens SC a réalisé un superbe début de saison. Après 10 journées, le promu est sur le podium de la Ligue 2. Après la défaite à domicile contre l’ESTAC (0-1), l’expérimenté défenseur Julien Ielsch revient pour notre envoyé spécial au stade de la Licorne Romain Péchon sur ces deux premiers mois très convaincants :
MaLigue2 : Il fallait que cette défaite arrive…
Julien Ielsch : Ce n’est pas dramatique, cette défaite intervient contre une grosse cylindrée de ce championnat. C’est un coup d’arrêt mais ce n’est pas non plus une fin en soi. C’est un match perdu, c’est dommage que ça intervienne à domicile. Maintenant, on a peut-être eu un coup de fatigue, même s’il ne faut pas se chercher d’excuses. On a joué contre une belle équipe qui est venue pour bien défendre et jouer à fond les coups de pied arrêtés et les contre-attaques. On sait que depuis le début de saison on s’ouvre assez à domicile, ils ont donc tenté leur coup et ça a marché pour eux.
C’était le match de trop ?
Non, ce n’est pas le match de trop, je pense encore une fois que l’on n’est pas ridicule ce soir, même si dans le jeu on a été moins bien que d’habitude. Cela fait trois-quatre matches qu’au niveau tenue de ballon on n’est pas extraordinaire. Cela nous a souri à Orléans ou lors du match nul, ici, contre Valenciennes. Mais, depuis quelques matches, on démontre moins de qualité technique sur la possession de balle. Maintenant, il ne faut pas tout jeter. On va récupérer sur les quinze jours qui viennent, on a une semaine de récupération puis la semaine pour préparer Bourg-en-Bresse. Il ne faut surtout pas commencer à dramatiser les choses. Ce que l’on fait depuis le début, c’est déjà très bien. Avoir 18 points après dix journées, tout le monde aurait signé pour. On est en avance sur le chemin du maintien.
Vous vous-sentez donc capable de réenclencher une série ?
Oui, on est capable de tout ! On l’a déjà prouvé l’année dernière et on le prouve encore cette année. Je pense que vous, comme moi et comme beaucoup, on ne pensait pas faire une telle série en début de saison. Maintenant, il faut se vider la tête pendant les trois jours que le coach nous a laissés, il ne faut surtout pas se prendre la tête et repartir au combat à Bourg-en-Bresse.
Cela ne remet pas en cause votre excellent début de saison ?
Il n’y a que la presse qui peut remettre en cause. Dans le vestiaire, on sait que ce que l’on a fait c’est déjà très bien. Maintenant, deux défaites en dix matches c’est un très bon bilan. Après, c’est sûr qu’à domicile on aurait tous voulu gagner mais ce n’est pas passé. Franchement, il n’y a pas de crise, ne vous inquiétez pas. Sauf si tout le monde voulait être champion, mais si demain on me propose un maintien en février je signe tout de suite. Après, l’appétit vient en mangeant et on avait tous envie de gagner pour rester en haut. Il faut savourer car au mois de mars, après la défaite contre Orléans, on était tous au fond du trou, on n’aurait jamais pensé être là en Ligue 2. Maintenant, on a 18 points après dix journées, c’est extraordinaire. Il faut finir le plus vite possible le boulot du maintien, et après pourquoi pas rêver à autre chose.
Craignez-vous que cela devienne plus dur pour Amiens ?
Bien sûr, on est un promu, on sait très bien que l’on a la dynamique de la montée. On a surpris pas mal de monde, nous les premiers, notre qualité de jeu sur les premiers matches, en termes de tenue de ballon et de résultats, ce qui fait que les gens se méfient un peu plus de nous. Quand ils nous ont vu arriver, ils pensaient tous que l’on ferait encore l’ascenseur. Les observateurs nous ont mis dans le bas de tableau mais même nous on s’était mis là, on était parti pour un maintien compliqué. Aujourd’hui, on a 18 points, on n’est pas loin de la moitié du chemin en dix matches, c’est très beau et désormais il faut bosser pour y arriver le plus vite possible.
La blessure de Guy Ngosso c’est un coup dur…
Bien sûr, c’est un soldat et en plus un super mec. Ce soir, si la défaite fait tache, je pense plus à la blessure de Guy qu’à la défaite. Je pense que malheureusement on va le perdre pour quelques mois, voire pour la saison, car ça a l’air très sérieux. Maintenant, à nous de relever la tête, il y a aussi des gens derrière pour faire le boulot mais perdre un joueur comme ça c’est très important dans un vestiaire.
Est-ce que vous avez le sentiment que l’effet de surprise passé, vos adversaires préparent mieux leur rencontre et ciblent les points forts de l’équipe ?
Ils nous prenaient pas au sérieux, ils ont vu nos matches, ils ont commencé à nous analyser et c’est sûr que sur les cinq-six premiers matches quand on voit notre relation entre la défense, le milieu et l’attaque, et surtout Charly (Charrier) qui a fait un boulot extraordinaire, c’est désormais un peu plus compliqué de le trouver. Les équipes adverses serrent un peu plus l’axe pour nous obliger à jouer sur les côtés et ainsi isoler Charrier. A nous aussi de mettre un peu plus de folie, c’est un travail aussi à faire. C’est bien que les équipes adverses travaillent sur nous, qu’elles se mettent à notre niveau afin d’essayer de nous contrer alors que depuis le début de la saison on faisait l’inverse. On regardait beaucoup les autres pour essayer de les contrer, d’un côté c’est qu’on commence un peu à faire peur. Le coach aime bien dire que l’on est une équipe chiante à jouer, on commence à nous prendre au sérieux.
Interview réalisée par Romain Péchon, au stade de la Licorne d’Amiens