« A Laval, On savait que ce serait un match pour s’étalonner à la Ligue 2. C’est le premier adversaire type Ligue 2 que nous avons rencontré : une équipe habituée à lutter, à gagner et renverser des situations dans les dernières minutes. On savait où on mettait les pieds. » Les propos de Jean-Luc Vannuchi, l’entraîneur du Gazélec Ajaccio, sont limpides à l’issue de la victoire des siens sur la pelouse du Stade Lavallois (0-1) lors de la 4ème journée de Ligue 2.
Laval, fidèle de Ligue 2 depuis la saison 2009-2010, et bien avant encore, n’a connu ces dernières années que deux 8èmes places pour beaucoup plus de saisons en fin de tableau. Et pourtant, le Stade Lavallois perd en moyenne à peine plus de 4 matchs par saison dans son antre de Francis Le Basser. Les Gaziers peuvent donc s’estimer satisfaits de cette performance, sans en avoir pour autant rajouté outre mesure après un match bien difficile pour eux.
La Meinau comme Félix Bollaert ?
Avec un nul et une défaite à domicile pour débuter cette saison de Ligue 2, Laval fait aussi mal que le RC Lens qui a concédé le nul face à Tours (2-2) puis perdu devant Amiens (0-1). Une victoire en forme d’exploit d’après le coach amiénois Christophe Pélissier : « C’est un exploit ce soir. En début de semaine, je disais à mes joueurs que c’était magnifique de venir jouer à Bollaert. Mais que c’était encore plus beau si on arrivait à faire un résultat. » Dans le monde professionnel, la rhétorique a aussi son importance. Valoriser une victoire à l’extérieur chez un gros club de Ligue 2 peut mettre l’équipe en confiance. Les hommes du coach Pélissier peuvent se dire que, s’ils ont gagné à Bollaert, ils pourront reproduire cette performance à bien d’autres endroits.
A l’exception près qu’il faudra être en capacité de reproduire la même sortie, à Le Basser par exemple : implication, abnégation, volonté de ne rien lâcher, dépassement de soi. Il est toujours plus simple d’aller au bout de ses capacités dans une grosse ambiance, plus valorisant de se dépasser lors d’un match décalé, regardé par les observateurs. A fortiori contre Lens, club qui n’a jamais su profiter de l’appui de son fidèle public pour se hisser dans le top 5 des formations de Ligue 2 à domicile ces dernières saisons… Un problème évoqué brièvement par Thierry Laurey, coach strasbourgeois, à l’issue du match nul des siens contre le Nîmes Olympique à la Meinau : « Je dois aussi remercier le public, ça nous a aidé à aller de l’avant, à lutter pour ne pas encaisser le deuxième but… Je n’arrive même pas à comprendre comment on ne peut pas être encore plus survolté par moments avec un public comme ça ! »
Avec 4 points en 2 rencontres, le RC Strasbourg semble mieux parti pour profiter de l’appui de ses fidèles cette saison. Mais il devra s’attendre à recevoir une adversité toute particulière à chaque rencontre disputée à la maison. Nombreux sont les coachs de Ligue 2 qui vous diront qu’il est bien plus simple de préparer un déplacement dans un gros stade de Ligue 2, dès le début de la semaine à l’entraînement la motivation des joueurs est décuplée. L’exploit d’un soir peut être le déclic d’une saison, à condition de ne pas l’interpréter outre-mesure. Car le véritable exploit se mesurera toujours après 38 journées de Ligue 2.
Bonne analyse mais l'ambiance et la volonté ne sont pas les seules raisons. On a l'impression de revoir certains matchs de l' euro avec des équipes qui jouent très regroupées derrière et qui sortent vite en contre...et comme Lens manque de créativité offensive, ça fonctionne