Le Stade Lavallois entame sa huitième saison d’affilée en Ligue 2 vendredi à Nîmes. Une régularité dans les résultats que voudra de nouveau conserver l’entraîneur Denis Zanko, en place depuis 2014. A quelques jours de la reprise, le technicien évoque pour MaLigue2 ses attentes pour le cru 2016-2017 à venir.
MaLigue2 : Avant de se plonger dans la saison à venir, effectuons un petit retour sur l’année dernière. La 13e place finale en Ligue 2 en 2015-2016 a-t-elle répondu à vos attentes ?
Denis Zanko : Nous avons réalisé une première partie de saison dans la lignée de la fin de celle d’avant, où nous avions terminé 8e. Nous avions obtenu le même nombre de points en deux semestres qu’une une saison entière avant cela. A la trêve, le bilan était très satisfaisant. Puis nous avons mal redémarré en 2016 avec une élimination en Coupe de France notamment. Derrière, on a eu une période compliquée entre février et mars, cela a terni notre début de saison. Et en Ligue 2, quand on est en panne de résultats, on commence à regarder derrière. Il y a eu un match charnière qu’on perd à domicile contre Valenciennes, et on a donc fini à la bagarre avec plusieurs clubs en fin de tableau. Finalement, on termine sur une série de 2 victoires et 3 nuls pour finir 12e ex-aequo et presque accrocher la première partie de tableau. Donc pour un club comme le notre, la saison dernière a été globalement satisfaisante dans l’ensemble.
Vous vivez votre troisième préparation estivale à la tête de Laval. Avec l’expérience, que pensez-vous de cette campagne de reprise 2016 avec votre nouvel effectif ?
C’est vrai qu’une nouvelle fois l’effectif est remanié, renouvelé à un tiers. Il faut retrouver de la cohérence, de la consistance collectivement. Je trouve que nous avons été en nous améliorant au fil de la préparation. Les joueurs était appliqués et impliqués, et on termine de manière satisfaisante lors du dernier match amical contre Le Havre (1-1), qui sera sans doute l’une des belles équipes de ce championnat cette saison.
Les deux temps forts de l’été lavallois sont tout d’abord le départ de l’emblématique capitaine Anthony Gonçalves à combler. Ce départ peut-il avoir un impact, lui qui détenait un rôle de leader naturel pour ses coéquipiers ?
Tout d’abord, nous sommes très satisfaits pour Anthony. Je crois que c’était le moment pour lui de tenter un nouveau défi. Après, il a fallu s’organiser en conséquence. Nous avons donc cherché des garçons avec un véritable état d’esprit. Anthony incarnait les valeurs du club à merveilles : humilité, engagement, ambition. Le recrutement de Mathieu Coutadeur va dans ce sens-là. C’est un garçon d’expérience également.
Le deuxième temps fort, c’est la reconstruction quasi complète d’une ligne d’attaque, puisque seul Julien Viale reste en place de la saison précédente…
C’est un peu le lot de notre club de perdre chaque année des éléments, et d’autant plus en attaque. La saison dernière, il y avait pas mal de joueurs prêtés (Habran, Alioui, Lavigne, ndlr). Il y a deux ans, nous avions perdu des joueurs auteurs d’une belle saison comme Christian Bekamenga ou Antony Robic pour des clubs plus huppés. C’est le secteur où il faut réussir à amener le plus d’affinités pour créer une vraie animation offensive. C’est le secteur de jeu qui peut faire basculer les rencontres. D’autant que l’on performe plutôt par notre consistance et notre imperméabilité. En défense, il y a eu les départs de Chafik et Konaté. D’où le recrutement d’Appindangoye (ex-Evian). On fait face à des départs chaque année, et il peut y avoir quelques retouches encore dans l’effectif d’ici la fin du mercato. Notamment offensivement parlant. S’il y a une bonne opportunité à saisir…
« En Ligue 2, personne n’est à l’abri »
On constate un mélange de joueurs confirmés ou de petits nouveaux cette saison dans le recrutement entre un Seydou Koné habitué de la Ligue 2 et un Romain Bayard novice par exemple…
L’une des vocations du Stade Lavallois, c’est de dénicher des talents aux étages inférieurs. C’est pour cela que des éléments prometteurs comme Romain Bayard (ex-Dunkerque) ou Yven Moyo (ex-Concarneau) nous rejoignent. L’autre vocation, c’est de faire confiance aux jeunes du centre de formation. J’ai intégré deux nouveaux cet été : Houboulang Mendes et Sharly Mabussi. Il faut réussir à mixer l’expérience et la jeunesse pour cette division.
Laval entame sa 8e saison d’affilée en Ligue 2. Avec une huitième place comme meilleur résultat ces 7 dernières années. Que manque-t-il au club pour s’installer plus durablement dans le Top 10 ?
Je pense qu’il faut faire preuve de pragmatisme. Si on se réfère à la saison dernière, qui monte ? Metz, Dijon et Nancy. Ce sont des clubs avec des budgets supérieurs, qui sont au rendez-vous sur la durée. Bon des fois il y a aussi des surprises, comme le Gazélec il y a deux ans. Mais c’est l’exception qui confirme la règle. Jouer le haut de tableau demande un certain nombre de moyens. On a vu par exemple Angers par le passé squatter le haut de tableau pendant plusieurs années avant d’enfin réussir à monter. Cela demande des moyens financiers qu’on a pas aujourd’hui. Et puis il faut être très très méfiant. La saison dernière, la place en National se disputait entre Sochaux et Evian, deux anciens clubs de Ligue 1. Tout peut aller très vite en Ligue 2. Personne n’est à l’abri. Donc on se doit de rester humbles.
On sait que c’est difficile de fixer des objectifs chiffrés avant la reprise. Mais quelles sont vos attentes pour cette saison 2016-2017, plutôt en terme de projet pour votre effectif ?
J’attends déjà de créer un vrai collectif. Tous les ans on se reconstruit et c’est déjà la première base de travail. J’ai envie de voir mon équipe progresser ensemble, trouver de la cohérence, de la consistance. Et l’ambition va naître de ces paramètres-là. Je veux surtout qu’on garde nos valeurs, et continuer à être, ce qui me semble, une équipe de Ligue 2 respectable et respectée.
Propos recueillis par Dorian Waymel