Championnat

Xavier Chavalerin : « On m’a parlé de Bauer comme d’un truc de fou ! »

Le Red Star est l’équipe surprise de ce début de championnat de Ligue 2. Cinquième à seulement trois points du podium, le promu du National est en pleine bourre. Xavier Chavalerin, milieu de terrain de retour de blessure, analyse ce début de saison et nous parle de la méthode Rui Almeida.

MaLigue2 : Hormis la défaite en Coupe de France à Saint-Malo (CFA, 3-1), vous restez sur une très belle série en championnat (4 victoires, 2 nuls). Quelle est l’ambition d’ici la fin de la phase aller ?

Xavier Chavalerin : On ne s’attendait pas à faire une première partie de saison aussi bonne. Elle avait mal démarré mais on a su se ressaisir. Nous avons un bon groupe, la solidarité nous a permis de remonter. En Ligue 2, le groupe est une force. L’objectif reste le maintien et ensuite, ce sera du bonus. Et on sait qu’en Ligue 2 tout peu arriver, à l’image du Gazélec l’an dernier !

On entend beaucoup parler de la bonne ambiance au Red Star. C’est le point clef cette année ?

C’est ce qui ressort. Les onze joueurs alignés, ceux qui rentrent, les autres, tous sont solidaires pour l’équipe. On bosse beaucoup à l’entraînement mais on rigole toujours autant en déplacement, même quand on part trois jours on est content d’être ensemble, on sait qu’on va passer de bons moments.

N’est ce pas quelque part une preuve de la faiblesse de la Ligue 2 cette année ? La force de groupe, la cohésion, sont des valeurs de base pour une équipe, et en montant du National cela vous « suffit » à jouer le haut de tableau…

Le football reste un sport collectif, ces derniers temps on a beaucoup trop tendance à parler du football comme d’un sport de statistiques individuelles. Le football, ce n’est pas ça, c’est avant tout un sport d’équipe. Ça fait plaisir de voir que jouer en équipe entraîne des résultats, qu’on ne compte pas uniquement sur une, deux ou trois individualités. Il faut que les onze soient à fond pour réussir, cette philosophie collective me plaît. Tous les gens qui nous suivent nous le disent, notre collectif est très fort. Contre Metz, depuis le banc, je me disais « Il ne peut rien nous arriver avec cette manière de jouer« .

Vous venez de retrouver la compétition contre Metz, comment vous remettez-vous de votre blessure ?

J’ai eu une grosse déchirure de 6 centimètres, au départ je ne pensais pas que ce serait aussi grave. Je suis revenu avec une semaine d’avance, je m’y remets petit à petit, sans prendre de risque avant la trêve, on sait que ce sont des blessures qui reviennent souvent si on se soigne mal. J’étais content de retrouver le groupe contre Metz et je serai tout à fait opérationnel en janvier.

« Je ne connaissais pas de coach comme Rui Almeida »

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« Travail, travail, travail. – Et après ? – Travail. – Ok coach.« 

A 24 ans vous comptez déjà plus de 100 matchs de Ligue 2, comment sentez-vous votre groupe par rapport à l’ensemble des adversaires rencontrés cette saison ?

C’est vrai que je connais pas mal la Ligue 2 et commence à comprendre son fonctionnement : ce sont les équipes qui sont en groupe, solides défensivement et efficaces sur leurs actions qui font la différence. C’est un peu ce qu’on arrive à faire cette année. Pour l’instant, on ne se prend pas la tête jusqu’au maintien, et on verra ensuite, mais connaissant le coach il ne lâchera pas comme ça !

C’est-à-dire ?

Je ne connaissais pas d’entraîneur comme ça, avec notre coach portugais Rui Almeida le discours est « Travail, travail, travail. » Même après une victoire, il nous dit « C’est bien » mais derrière aucune place n’est laissée au relâchement. En général, on dit que les joueurs français sont un peu feignants, ce qui est vrai c’est que nous sommes surtout râleurs. On bosse quand même mais là je découvre une autre philosophie, ou même après la victoire on parle déjà du match d’après. Je trouve ça bien.

Ce n’était pas le cas avec Alexandre Dujeux, Olivier Pantaloni ou les autres coachs français que vous avez connu ?

C’est une autre philosophie. Après des victoires, parfois, on avait tendance à se relâcher. Pas l’entraîneur, mais les joueurs.

Et l’entraîneur n’était pas derrière pour vous remobiliser ?

Moins qu’avec cet entraîneur étranger. Même si tu as été titulaire et que tu as fait un bon match, tu n’as pas le droit de te relâcher la semaine sinon tu ne joues pas le match d’après. C’est vraiment bien, tu es obligé d’être tout le temps à fond. Et ça se ressent en match.

« On m’a parlé de Bauer comme d’un truc de fou ! »

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Le coeur de l’Etoile Rouge

Les résultats suivent donc vous acceptez ces méthodes plus facilement, est-ce que ça n’aurait pas été différent si la série de contre performances du début de saison avait perduré ?

Personnellement, je déteste perdre. Je me remets beaucoup en question. Mais c’est vrai que quand il y a la victoire au bout, c’est plus facile de se dire que la méthode marche bien. Je ne sais pas comment on aurait réagi si on avait enchaîné les défaites, comment on l’aurait vécu.

 Vous avez passé plusieurs années au Tours FC, quelle est la différence entre les deux clubs ?

Je n’en vois pas. Même si le Red Star est un club qui vient de monter, il continue de se structurer. C’est un club familial, comme à Tours. On m’a parlé de Bauer comme d’un truc de fou, j’espère que je vais le vivre le plus rapidement possible ! Ce n’est pas facile de jouer à Beauvais, c’est aussi pour cela qu’on n’a pas le droit de se relâcher. C’est loin pour nos supporters, surtout pour des affiches de Ligue 2.

A titre personnel, quelles sont vos envies pour les prochaines saisons ?

Je suis vraiment focalisé sur celle-ci avec le Red Star, le rêve serait de vivre une montée avec ce club. Je n’étais pas passé très loin avec Tours il y a deux saisons, contrairement aux autres saisons galères. J’aimerais bien jouer en Ligue 1 un jour, voire à l’étranger, l’Espagne et l’Italie me font rêver.

Vous avez tourné la page lyonnaise où vous avez été formé ?

Ce n’est jamais facile d’accepter de ne pas passer pro dans son club de formation. J’ai maintenant tourné la page mais j’aimerais bien jouer contre eux, un jour, pour leur montrer que j’avais le niveau. Après, je les remercie parce que la formation lyonnaise est quelque chose d’énorme. Mais on ne s’en rend compte qu’une fois parti, c’est toujours pareil… C’est vraiment au-dessus des autres clubs en France.

Crédit photos : Red Star

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