Nîmes s’est qualifié dans la douleur en sortant Frontignan (DH) durant la séance des tirs au but lors du 7e tour de Coupe de France (0-0, TAB 5-4). Mais l’information majeure de la journée est intervenue quelques minutes après la rencontre. Le club a annoncé la démission de José Pasqualetti pour des « raisons de santé » avant que cette mention ne soit remplacée par « raisons personnelles ». Une décision aussi inattendue que surprenante.
Nouveau président, nouveau projet, José Pasqualetti débarque au Nîmes Olympique en juin 2014 avec la promesse d’un club ambitieux. Son président Jean-Marc Conrad, qui est en place depuis avril, s’est séparé de René Marsiglia malgré l’acquisition du maintien en Ligue 2 la saison précédente. L’ancien homme fort d’Arles-Avignon ne cache pas sa volonté de jouer les premiers rôles. Si Pasqualetti profite de l’arrivée de joueurs d’expérience comme Maoulida ou Harek, la saison ne se déroule pas comme prévue. La fameuse histoire des matchs présumés truqués intervient en novembre. Une affaire qui usera physiquement et mentalement l’ancien entraîneur d’Istres.
Si le franc-parler du Corse a le mérite d’éveiller la sympathie des acteurs de la Ligue 2, elle n’est pas toujours au goût des supporters. Ces dernières semaines, certains ont d’ailleurs remis en cause sa présence sur le banc du Nîmes Olympique. Handicapé par ces huit points de retard, le technicien était conscient des difficultés de cette nouvelle saison. Car les Crocodiles sont toujours lanterne rouge de la Ligue 2 avec quatre points. Bien loin du premier non relégable qui se situe à dix longueurs. Pour autant le bilan de Pasqualetti en championnat est honorable avec 14 succès, 16 nuls et 21 revers. On rajoutera à cela un 32ème de finale face à l’AS Monaco (défaite 2-0) la saison dernière.
On sentait dans les sorties de José Pasqualetti une certaine forme de lassitude notamment après la dégradation de son véhicule. Un sentiment compréhensible après tous les évènements que la formation crocodile a encaissé. Néanmoins son choix a surpris tout le monde puisqu’il l’a annoncé dans le vestiaire à la fin de la rencontre. Si la dernière prestation de Nîmes face à Sochaux a peut être joué un rôle important dans cette décision, Christian Perdrier n’est pas à l’origine de cette démission, lui qui avait récemment soutenu son coach. « José Pasqualetti était au bout du rouleau. Il n’y avait aucune tension, ni avec son staff, ni avec son effectif, mais il avait envie d’arrêter, il ne se sentait plus suffisamment fort moralement et physiquement pour emmener Nîmes Olympique jusqu’à la trêve« ; a d’ailleurs justifié le président à l’AFP.
Qui pour succéder à Pasqualetti ?
Pour l’heure aucune annonce n’a été faite à ce sujet. Le club a seulement souligné que les entraînements étaient à huis clos jusqu’à nouvel ordre. La nouvelle ligne directrice qui visait notamment à augmenter les séances d’entraînement devrait être conserver. Concernant les pistes en interne, celle d’un duo Hakim Malek (entraîneur adjoint) – Jérôme Arpinon (préparateur physique) est plausible et assurera l’intérim. Mais le responsable du centre de formation, Bernard Blaquart pourrait reprendre du service. Un doute demeure sur la volonté de ce dernier à renoncer à cette stabilité pour retrouver les bancs d’une équipe première, chose qu’il a déjà connu avec Tours en 2012-2013. Malheureusement aucune solution interne n’a le diplômé approprié.
Les solutions externes arrivent dans un second temps à cause des finances fragiles du club. S’il est encore trop tôt pour avoir quelques noms, les supporters espèrent un entraîneur natif du coin comme René Girard ou Patric Beaumelle, tous deux actuellement libres. Le premier n’a jamais caché sa volonté de coacher l’entité nîmoise mais ses prestations salariales devraient être revues considérablement à la baisse. De plus, on doute qu’il soit tenté d’éventuellement connaître le National. Pour le second, il pourrait passer le cap en découvrant sa première expérience en tant que numéro 1 mais laissera-il Hervé Renard ? Rien n’est moins sûr.
De nombreux techniciens sont également sur le marché. Michel Esteban qui habite dans le sud de la France, Frédéric Hantz qui pourrait être tenté par un projet similaire à celui de Bastia ou encore Jean-Luc Vasseur libre depuis son passage à Reims, représentent des éventuelles possibilités. Bernard Casoni est également à la recherche d’un nouveau challenge. Frédéric Antonetti semble hors de portée et pourrait s’engager du côté de Lille. Une éventuelle surprise n’est pas à écarter. Plutôt francophone à en croire les derniers noms des coachs crocos de la décennie.
Toujours est-il que le Nîmes Olympique ne doit plus perdre de temps mais surtout de points en route. Cela commence dès mardi dans le Nord face à Valenciennes. Quant à José Pasqualetti une rumeur l’envoyait à Troyes, elle a été rapidement démentie par le président Masoni. Il est plus probable de le voir se reposer pendant un certain temps.
Colin Delprat
Crédit photos : F.Foures