Ce jeudi soir, Bollaert accueillait une centaine de personnes pour une réception de fin de travaux. D’anciens joueurs, d’anciennes gloires du club, et bien entendu les collectivités, des hommes influents comme Daniel Percheron, président de la Région, Sylvain Robert, maire de Lens. Gervais Martel, le président de Lens, pouvait être fier de présenter ce nouveau Bollaert-Delelis, qui a coûté 70 M€. Pendant son discours, le patron artésien est aussi revenu sur les difficultés actuels financières… et sur l’absence d’un Hafiz Mammadov, propriétaire du club, pourtant invité.
« J’assume ce qui s’est passé au club depuis pas mal d’années. J’étais dans la difficulté et je le suis encore. C’est vrai qu’il faut essayer d’ouvrir le capital, de faire participer les gens. Mais je suis d’accord à 100%. Mais vous vous rendez compte de la difficulté où on peut se retrouver à donner des invitations fermes à des personnes qui ne viennent pas aujourd’hui. M. Mammadov, il savait qu’on avait recréé une nouvelle manifestation. Si on s’est réuni à 18h aujourd’hui, c’est parce qu’il nous a demandés de faire cette réunion à 18h. Malheureusement, il n’est pas là. J’espère que tout cela va s’arranger parce que je me bats derrière, non pas pour ma place car il y a eu d’autres présidents avant et il y en aura d’autres après.«
Hafiz Mammadov aurait envoyé un sms
Néanmoins, Daniel Percheron donnait une toute autre raison de la non-présence d’Hafiz Mammadov : « Il est comme il est, il est fier de son pays. Il ne vient pas ce soir, parce que l’inauguration est annulée… » Après coup, le numéro un de la Région Nord-Pas-de-Calais a confirmé avoir reçu un sms de l’homme d’affaires azerbaïdjanais, précisant qu’il serait bien entendu présent en cas de nouvelle inauguration de l’antre Sang et Or.
« Bollaert, un bien commun »
Puis, Daniel Percheron a également évoqué en largeur l’histoire de Bollaert : « Nous l’avons fait, nous l’avons sauvé, nous l’avons préservé. Nous l’avons identifié. Il y a bien entendu la photo de Félix Bollaert, le grand patron des Houillères, et André Delelis, qui a sauvé Bollaert. Bollaert, ce sera pour les Sang et Or disait-il. Et il a obtenu le transfert de Bollaert pour un euro symbolique. J’évoque ceci, car ne vous y trompez pas, Bollaert est un bien commun. Qui possédait Bollaert ? Qui possédait le Racing ? Une grande entreprise publique à la libération. Lens était un club public. Les joueurs le savaient bien. Le club est resté un bien commun car la municipalité en a fait un club municipal. Et ce bien commun, cette gouvernance partagée a abouti à ce miracle, à ce qu’en 1998, nous soyons champions de France, et que nous accueillons la Coupe du monde.«
Gervais Martel : « J’ai fait mon job »
Enfin, Gervais Martel a parlé du futur, de l’avenir et non du passé. Il a notamment confirmé l’offre de reprise déposée par Grégory Maquet : « Aujourd’hui, je vous confirme qu’il y a une offre de reprise qui a été transmise à Hafiz Mammadov, qui l’acceptera ou non. J’ai fait mon job. Je te l’avais promis, cher Daniel (Percheron), qu’on essaierait de trouver les solutions financières pour sauver le Racing Club de Lens. Cela va peut-être se faire. Peut-être qu’Hafiz Mammadov va rebondir ? Peut-être qu’on va le voir dans les jours après ? N’oublions pas une chose et rendons à César ce qui a appartient à César : si Hafiz Mammadov n’est pas là en juin 2013, pour relancer le club en investissant auprès des Crédit Agricole, qui a fait des enquêtes pour bien connaître Hafiz Mammadov, il n’y a plus de club. On n’a pas eu de chance.«
Laurent Mazure, à Lens
